Contexte d’utilisation des TICE par les enseignants

Contexte d’utilisation des TICE par les enseignants

Au début des années 90, nous avons assisté à l’introduction des TIC dans le système éducatif camerounais à la faveur du projet SOFATI, fruit de la coopération avec le Canada. Ce projet avait alors permis d’équiper six lycées techniques en matériel informatique neuf et performant et à la mise en œuvre des premiers programmes d’informatique dans l’enseignement technique. Depuis lors, d’autres actions sont prises dans le même sens : construction et équipement des centres de ressources multimédia dans les établissements scolaires dès 2001, institution des frais informatiques dans l’enseignement secondaire pour permettre aux établissements scolaires de s’équiper et entretenir du matériel informatique (Minesec, 2005), création d’une inspection pédagogique nationale chargée de l’enseignement de l’informatique et des TIC (Mineduc, 2002), introduction des ordinateurs XO dans des écoles primaires à la faveur du Projet Pilote pour l’Amélioration de la QUalité de l’Éducation de Base (PAQUEB), pour ne citer que celles- là. Sur le plan international, des organismes développent des actions en faveur de l’intégration des TIC dans l’éducation. Citons par exemple le projet DNEUF de l’OIF ou encore la déclaration de l’UNESCO sur les ressources éducatives libres faite à Paris lors du congrès mondial en 2012. Le projet BASAR de l’AUF (Beco, 2012) rentre dans cette mouvance en se focalisant sur la création même des ressources.

Dans le présent chapitre, nous traiterons : (1) du développement du numérique éducatif en évoquant quelques projets qui tendent à créer les conditions de mise en œuvre du numérique dans le système éducatif ; (2) du partage et de la réutilisation des ressources pédagogiques disponibles en insistant sur les initiatives qui ont pour but de mettre librement à la disposition des usagers des ressources numériques ; (3) des obstacles qui entravent le partage et la réutilisation sur les plans institutionnel et individuel ; (4) des outils pour créer et partager ; (5) de la justification de la recherche et (6) des objectifs que nous tentons d’atteindre à l’issue de ce travail de recherche.Au cours du sommet sur le Développement du Numérique dans l’Espace Universitaire Francophone (DNEUF) tenu à Paris le 05 juin 2015, les ministres francophones de l’enseignement supérieur ont demandé à l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) de présenter en juin 2016 un méta-portail commun devant accueillir les ressources universitaires francophones. Créé pour la circonstance, le site « www.idneuf.org » est destiné à toutes les personnes intéressées et concernées par les usages du numérique pour l’éducation.

Ce site diffuse les contributions volontaires venues des membres de la communauté universitaire francophone. Il met à disposition des ressources de tous types : cours, exercice, examen, article scientifique, scénario pédagogique, etc. L’intention est que les enseignants et les étudiants y trouvent librement les ressources de qualité dont ils ont besoin. Dans le document de cadrage scientifique (AUF, 2018), le recteur de l’AUF affirme que le projet IDNEUF « vise à co- construire, avec les universités membres de l’AUF, plus de 800 réparties dans 110 pays sur les quatre continents, les stratégies et les outils numériques pour, d’une part, mutualiser les expertises en matière d’enseignement et de recherche et, d’autre part, renforcer la solidarité active entre les communautés universitaires francophones ». A sa naissance, le projet PAQUEB avait « pour ambition de faire du numérique un catalyseur de l’innovation » (Taptue, 2018). Ce projet a permis d’équiper 51 écoles primaires dans six des dix régions du Cameroun en ordinateurs Xo à partir de 2008. Dans un premier temps, les ordinateurs ont permis de produire des documents et l’apprentissage des disciplines. Plus tard, ils ont été connectés à internet. Le déploiement des ordinateurs Xo soulève un certain nombre de questions qui font aujourd’hui l’objet de recherches (Ella Ondoua, 2019 ; Nyebe Atangana, 2019). Elles sont relatives, entre autres, à la supervision pédagogique, aux pratiques pédagogiques ou au travail des enseignants en communauté.

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Au niveau de l’enseignement supérieur, des formations ouvertes à distance sont développées. L’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique offre à distance le Master Professionnel en Télécommunications (MASTEL) et le Master Professionnel en Sécurité des Systèmes d’Information et de Communication (MASSICO) sous la forme de dispositifs hybrides. Un des défis qui restent à relever dans le cadre de ces formations est la mise en œuvre des laboratoires expérimentaux-matériels et logiciels-virtuels permettant de proposer des travaux pratiques à distance (Fotsing, 2019).A côté de ces initiatives à grande échelle, de micro initiatives se développent de manière spécifique dans des établissements scolaires comme le site mis en place à l’Ecole Normale d’Instituteurs de l’Enseignement Technique de Bertoua (Eniet Bertoua, 2018). Dans la rubrique « ressources pédagogiques », ce site propose des liens vers des ressources de toutes sortes triées par spécialité. Les liens redirigent vers des sites utiles à la formation de l’élève-maitre ou bien vers des documents numérisés, à l’instar des anciennes épreuves aux examens. Le projet Educamer est une initiative privée d’un jeune camerounais (Tankoua, 2017). Sur son site, le projet est décrit comme un réseau social qui connecte les membres de la communauté éducative autour des lycées et collèges au Cameroun. L’information mise à la disposition du public concerne toutes les classes de la sixième en terminale de l’enseignement général, les concours, les bourses, les examens officiels, les exercices corrigés et bien d’autres. Son activité s’étale sur « cinq branches distinctes et complémentaires, à savoir : (1) le développement des sites Internet éducatifs avec à ce jour, la mise en ligne de sites Internet dans les domaines des mathématiques, physique, chimie, SVT, philosophie, annales concours ; (2) la diffusion des «Livres Scolaires Libres » et des ressources multimédias pour l’éducation ; (3) l’animation des réflexions sur l’usage des TIC en milieu scolaire ; (4) la formation à l’utilisation des TIC et (5) le soutien scolaire.

 

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