Contexte de la production du mil

Contexte de la production du mil

Au Sénégal, les pratiques agroforestières traditionnelles ou améliorées visent la stabilité et la durabilité des systèmes de production agricole. Dans le but d’évaluer l’impact de ces pratiques sur les conditions biophysiques du sol, le microclimat et la productivité des cultures, une étude sur l’influence du Faidherbia albida (Del.) A. Chev., sur la culture du mil associé (Pennisetum glaucum), a été conduite au niveau du Bassin arachidier du Sénégal dans le village de Thilla Ounté (Région de Thiès). La teneur en eau et la température du sol (20 cm de profondeur), le potentiel hydrique foliaire, la densité apparente du sol, le développement, l’indice de surface foliaire, l’enracinement et le rendement du mil ont été évaluées dans le site d’étude sous et en dehors du houppier. La teneur en eau du sol et le potentiel hydrique foliaire ont été plus élevés au niveau des placettes sous houppier, en relation avec une évaporation du sol plus faible sous l’ombrage de Faidherbia. La température du sol au cours du cycle n’a pas été significativement différent (P>0.05) entre les deux situations. La densité apparente du sol s’est révélée plus faible sous l’arbre, ce qui a pu faciliter l’infiltration de l’eau à cet endroit. De plus, on a observé un effet positif significatif de la proximité de l’arbre sur l’indice de surface foliaire et le développement aérien du mil. La proximité de l’arbre a contribué également à réduire l’impact des bioagresseurs et des parasites du mil. Les résultats ont montré une production de biomasse racinaire du mil plus élevé sous le couvert de l’arbre. Ces effets positifs de la présence des arbres pourraient expliquer l’impact bénéfique observé sur le rendement du mil. En effet le rendement en grains sous le houppier est en moyenne 2 fois plus élevé que le rendement en dehors du houppier. En conclusion, la présence du Faidherbia albida dans les agrosystèmes présente un avantage significatif sur les caractéristiques du sol et la productivité du mil.

L’Afrique subsaharienne (ASS) compte plus de 950 millions d’habitants, soit environ 13 % de la population mondiale. D’ici 2050, cette part devrait atteindre 22 %, soit 2.1 milliards de personnes (Anonyme, 2016). L’accroissement rapide de la population, d’environ 2.7 %/an, pourrait, si on n’y prend pas garde, amplifier l’insécurité alimentaire déjà prégnante. En effet, le pourcentage de personnes sous-alimentées en ASS, estimé à 218 millions entre 2014 et 2015, reste le plus élevé des pays en développement (FAO, FIDA et PAM, 2015). Par ailleurs, pour réduire la pauvreté et la faim de la façon la plus directe possible, la priorité doit être accordée à l’agriculture où les facteurs de production appartiennent aux plus démunis et aux personnes sous alimentées, qui engendrent des produits consommés par ces populations et qui se développent dans les régions où elles vivent. Malheureusement, la performance de l’ASS dans le secteur agricole, marquée par des décennies de hauts et de bas, n’a pas été à la hauteur des espérances. Le mil à chandelle ou mil penicillaire, Pennisetum glaucum (Leek) R Br ; occupe la 7ème place parmi les céréales les plus importantes au monde (Moumouni, 2014). Dans le monde, la production mondiale couvrait plus de 33,11 millions d’hectares en 2013 avec une production de 25, 9 millions de tonnes (Hamadou et al., 2017). En Afrique, il représente la céréale la plus importante derrière le maïs et le sorgho, avec 22 099 632 ha des terres des cultivés pour une production totale de 15 867 785 tonnes en 2018 (FAOSTAT, 2018). Environ, 50% de la production mondiale de mil provient de l’Afrique de l’Ouest (ROCAFREMI, 2002). Au Sénégal, l’agriculture (vivrière et de rente) participe à environ 8,4% à la formation du PIBet emploie près de 55,2% de la population active. Le mil est la céréale la plus cultivée dans le pays avec près de 817 901 ha de superficie emblavées (FAOSTAT, 2018). Il représente en moyenne 42% de la production céréalière (DAPSA, 2014), avec une production estimée à 574 000 tonnes en 2018, soit un rendement de 701 kg/ha (FAOSTAT, 2018). Toutefois, le pays connait une situation alimentaire difficile marquée par des déficits périodiques (soudures cycliques) au moment où la demande alimentaire est sans cesse croissante avec un taux de croissance annuel de 2,7% (ANSD, 2006). Pour cause, le pays enregistre une régression récurrente de sa production nationale de céréale, plus de 1 700 000 t de 2010/11 à moins de 1 100 000 t en 2011/12 (ANSD, 2012).