Considerations generales sur l’investissement prive

D’une manière générale, l’expansion des investissements privés constitue le moteur de la croissance économique, le cas des pays développés après la « Révolution industrielle », qui a surtout stimulé cette expansion, le prouve, tels que, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Japon et la Russie. Cependant, ils ont bénéficié de la Révolution industrielle car ils ont bien respecté les « étapes de la croissance » décrits par W.ROSTOW. Comme dans les pays en développement, l’investissement privé national dans les pays développés ne leur suffit pas pour promouvoir au maximum leur secteur privé ; en effet, ils ont aussi recours à l’IDE. Donc, les pays développés comme ceux cités ci-dessus sont à la fois investisseurs et bénéficiaires d’IDE. Cependant, que ce soit IDE ou investissement privé national, les investissements réalisés avec des technologies avancées, aboutissent à des produits adéquats au besoin de la population, c’est-à dire des produits sophistiqués, ce qui n’est pourtant pas le cas dans les pays en développement.

En effet, vus les effets positifs apportés par l’expansion de l’investissement privé dans les pays en développement, ils ne se limitent pas uniquement aux aspects quantitatifs, c’est-àdire au niveau de la croissance économique, mais également sur le plan qualitatif, c’est-à-dire au niveau du bien être social. En effet, ils permettent la création d’emplois et l’accumulation de la connaissance, en somme, ils allègent la pauvreté et accroissent le niveau de vie de la population.

CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES INVESTISSEMENTS PRIVES 

Généralités sur les investissements privés

Définition et typologie 

D’après la définition la plus simple de l’investissement privé, c’est une part des dépenses des ménages ou des entreprises en vue d’augmenter la quantité ou d’améliorer la qualité des facteurs (ressources naturelles, main-d’œuvre et capital) utilisés dans la production de biens et de services. Donc, l’investissement est l’opération réalisée par l’agent économique décidant d’acquérir des biens de production (ou biens d’équipement, ou capital technique). Cependant, les biens de production sont les produits qui permettent la production d’autres biens et services et qui sont durables (ils servent plusieurs fois et plus d’un an). L’achat de matières premières n’est donc pas un investissement car celles-ci sont incorporées de façon définitive dans le produit final. Concrètement, l’investissement consiste surtout dans l’achat de terre, bâtiments ou machines. Mais l’investissement peut aussi être immatériel (achat de logiciels, dépenses de recherche, achat de brevets, etc.).

Les sources de financement de ces investissements sont nombreuses, elles peuvent être : une épargne, un prêt bancaire ou un apport en capital étranger tel que les IDE . Cependant, on peut distinguer différentes sortes d’investissement privé telles que :

l’investissement privé brut, qui englobe l’achat des biens servant plusieurs fois dans le processus de production des entreprises et l’acquisition de logement ou d’équipement par les ménages. Cependant, les indicateurs qui permettent de mesurer les investissements sont de plusieurs ordres et ces mesures dépendent du système de comptabilité du pays donné. Par exemple, en France, les investissements matériels sont mesurés en général par la FBCF (même si on inclut maintenant quelques investissements immatériels, comme les dépenses de logiciels, dans la FBCF). Les investissements immatériels sont comptabilisés à partir des déclarations des entreprises mais de manière beaucoup plus approximative. Dans la comptabilité nationale, les investissements immatériels sont le plus souvent inclus dans les consommations intermédiaires. Et dans le système de comptabilité malgache, le niveau de l’investissement privé dans l’économie est mesuré par la FBCF. Donc, en général, on peut mesurer les investissements en volume, c’est-à-dire en montants corrigés de l’inflation. Mais ces montants en volume ne donnent pas le poids relatif des investissements. C’est pourquoi on calcule le taux d’investissement par la formule suivante:

Taux d’investissement = (FBCF/PIB) x 100

Cela permet de savoir quelle proportion de la richesse créée chaque année (le PIB) est consacrée à l’effort d’investissement.

Les différents types d’investissement privé

Aujourd’hui, les investissements des entreprises, toujours aussi importants en volume, se transforment ; d’une part, les investissements immatériels (recherche, dépenses de publicité, logiciels, etc…) se développent rapidement ; d’autre part, les entreprises construisent de moins en moins leur stratégie d’investissement uniquement dans le cadre national : elles développent rapidement leurs investissements à l’étranger pour profiter au mieux des différences entre les nations et pour se placer sur les marchés qui les intéressent.

En effet, on peut catégoriser les investissements privés de plusieurs façons : par secteur d’activité (secteur primaire, secteur secondaire, secteur tertiaire) ; par forme juridique (entreprise individuelle, EURL, SA, SARL…) ; par source de financement (sociétés nationales ou étrangères). Donc, pour bien les distinguer, on étudiera les catégories d’investissement selon les sources de financement, car ceci englobe les autres catégories citées ci-dessus. Donc, on considère ici les investissements privés nationaux et les investissements privés étrangers.

Les investissements privés nationaux 

Les investissements privés nationaux comprennent toutes les entreprises dont les sources de financement n’ont rien à voir avec les étrangers. Les fonds de roulement de ces entreprises sont donc des épargnes ou des emprunts auprès des institutions financières. Cependant, ces entreprises comprennent : les micro entreprises, les PME et les grandes entreprises ; mais dans les pays en développement comme Madagascar ou dans certains pays africains, les grandes entreprises détenues par les nationaux sont parfois peu nombreuses, elles sont en majorité détenues par les étrangers, c’est-à-dire, des IDE.

• Les microentreprises

Ce sont des entreprises individuelles avec peu de personnel, parfois, elles utilisent moins de cinq employés et leurs chiffres d’affaires sont définis selon la législation fiscale du pays, par exemple, dans la législation fiscale malgache, les micros et petites entités sont ceux ayant un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’Ariary . Dans les pays développés comme la France, le statut de micro-entreprise (ou très petites entreprises (TPE)) est un régime fiscal spécifique, réservé à des entreprises faisant peu de chiffre d’affaires, il donne notamment droit à des réductions d’impôt, et ces entreprises occupent moins de 10 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel ou le total du bilan n’excède pas 2 millions d’euros . Cependant, les TPE constituent 96,6% du total des entreprises françaises (proportion identique en Europe) . Elles exercent tous types d’activité, de l’industrie au commerce en passant par les services (bâtiment, hôtellerie restauration, conseils aux entreprises, services médicaux, services sociaux…). Ces TPE réalisaient en 2002, 8,6% des exportations françaises . En effet, dans les pays développés, les microentreprises occupent une place importante dans leurs économies .

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Cependant, les microentreprises sont parfois jugées informelles surtout dans les pays en développement qui ont parfois recours à ce type d’entreprise, car elles ne sont pas soumises à différentes règlementations, telles au niveau des sources de financement : les crédits sont parfois informels dûs à l’accès limité au crédit bancaire; du point de vue mécanisme du marché : les produits sont simples et peu chers, donc pour des consommateurs à faible revenu, le marché est à base locale avec des canaux de distribution fantômes, en effet, la compétition est intense car l’entrée sur le secteur est facile, donc, elles sont hors comptabilité car elles ne cherchent pas à maximiser leurs profits, elles ne cherchent qu’à dégager du revenu pour assurer la subsistance des employés et de leurs familles; et du point de vue règlement étatique : elles évitent les impôts et les cotisations sociales si elles ne sont pas des propriétés familiales. En effet, de plus, la complexité des procédures dans la formalisation constitueraient aussi des obstacles dans leur intégration dans le formel. Donc, l’économie d’échelle est loin d’être envisagée par les microentreprises ; cependant, leurs activités se concentrent surtout dans le secteur du commerce et parfois les produits sont vendus au marché ambulant. Ce sont donc des raisons pour lesquelles les PIB et les revenus dans les pays en développement demeurent faibles.

• Les PME

Les PME se caractérisent aussi selon le nombre de salariés (10 à 100 salariés), le montant du chiffre d’affaires, le montant des bénéfices et le montant des investissements. Cependant, les PME ont plus de chance de produire à grande échelle que les microentreprises car elles sont parfois appuyées par des partenaires financiers, pour effectuer par exemple des sous-traitances, de plus, les PME ont des capacités d’innover rapidement pour s‘adapter au marché. Néanmoins, leurs activités sont très diverses, elles s’élargissent dans plusieurs secteurs, comme l’agribusiness, le tourisme, le commerce, les NTIC, les industries légères exportatrices. En effet, les PME ont plus de poids dans l’économie d’un pays, car grâce à l’appui des partenaires financiers, elles ont une capacité à accroitre leurs investissements, ce qui conduit à l’accroissement de la production, ainsi que des exportations (car le marché des PME est à base plus élargie, voire internationale) ; elles participent en grande partie à la création d’emplois et elle a une capacité à apporter des recettes supplémentaires à la caisse de l’Etat. Cependant, les PME diffèrent les unes des autres aussi bien à l’intérieur d’un même pays que selon le pays. En effet, la définition des PME varie suivant la performance économique de chaque pays et de sa réalité socio-économique ; ainsi, les grandes entreprises dans les pays en développement pourraient être classées dans le secteur PME dans les pays développés. Dans les pays développés de l’OCDE, les PME représentent 95 % des entreprises, 60 à 70 % des emplois et entre 40 et 80 % de l’emploi dans le secteur de la production . Une étude menée par l’Union européenne a montré que la PME moyenne employait 7 salariés, mais que, globalement, les PME généraient quelque 75 millions d’emplois au niveau de l’Union Européenne .

Par ailleurs, dans les pays en développement, une partie importante des PME œuvrent encore dans la clandestinité pour les mêmes raisons que les microentreprises. En somme, dans les pays en développement, les microentreprises et PME ont des traits communs : l’incompréhension de la législation fiscale, la simplification au niveau de la gestion, l’absence de structure et l’absence de comptabilité. Ceci présente alors des impacts négatifs sur l’économie des pays en développement tels que PIB et revenu faibles.

• Les grandes entreprises

Les grandes entreprises se caractérisent aussi suivant différentes critères : au niveau de la taille de l’entreprise (plus de 100 salariés), du montant des chiffres d’affaires, du montant des investissements et du montant des bénéfices. Cependant, chacun de ces critères est à un niveau très élevé ; en effet, du fait de cette envergure de ses activités, les grandes entreprises ne peuvent échapper aux différentes règlementations étatiques, donc, elles sont la plupart formelles. En effet, exerçant des économies d’échelle, ces grandes entreprises dégagent des bénéfices énormes, et participent largement à la croissance économique du pays, et c’est le cas des pays développés et industrialisés dans le monde tels que les Etats-Unis, le Japon,…

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONSIDERATIONS GENERALES SUR L’INVESTISSEMENT PRIVE
CHAPITRE 1 : Généralités sur l’investissement privé
Section 1 : Définition et typologie
Section 2 : Les différents investissements privés
CHAPITRE 2 : Les facteurs moteurs de l’investissement privé
Section 1 : L’évolution des secteurs tendances de l’investissement
Section 2 : Les facteurs moteurs de l’investissement privé
PARTIE II : EVALUATION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : Evaluation des différents investissements privés à Madagascar
Section 1 : Les instruments de promotion de l’investissement privé à Madagascar
Section 2 : Les investissements privés nationaux à Madagascar
Section 3 : Les investissements privés à Madagascar
CHAPITRE 2 : Les impacts de l’investissement privé dans l’économie malgache
Section 1 : Apports de l’investissement privé dans l’économie malgache
Section 2 : Les résultats attendus de la promotion de l’investissement privé à Madagascar face à ces apports
Section 3 : Limites de l’investissement privé dans l’économie malgache
CHAPITRE 3 : Recommandations
Section 1 : Les activités prioritaires
Section 2 : La politique de relance des activités existantes
CONCLUSION

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