Les bienfaits et les avantages de l’allaitement maternel ont été largement étudiés et admis au niveau mondial. Ses effets protecteurs pour la femme et pour l’enfant sont reconnus internationalement. Suivant les recommandations de l’OMS, et devant l’importance de la mortalité infantile avec un taux très élevé de 96 pour mille liés à la malnutrition (01), et dont 14% sont attribuables à la mauvaise pratique de l’allaitement maternel.La République de Madagascar a adopté la promotion de l’allaitement maternel comme une des stratégies pour réduire ce taux de mortalité infantile.
CONSIDERATIONS GENERALES SUR L’ALLAITEMENT MATERNEL
STRUCTURE DE LA GLANDE MAMMAIRE
La mammogenèse
Le sein commence son développement dans l’utérus et se poursuit pendant la période pré pubertaire, pendant la période pubertaire, pendant le cycle menstruel, pendant la grossesse, et pendant la ménopause.
Le mamelon devient saillant chez le fœtus à 4 mois de grossesse. La glande mammaire se développe à partir de la puberté. C’est le tissu conjonctif, entourant les lobules, qui détermine la forme et le volume du sein, qui est comparé à une balle de ping-pong à celle de tennis chez les jeunes filles. A partir du 10ème jour du cycle menstruel jusqu’à l’approche des règles, les seins augmentent de volume car il y a accroissement de l’œdème et de la congestion. Et juste après les menstruations, il y a diminution des volumes des seins. Pendant la grossesse, la glande mammaire augmente de volume par prolifération des tissus et des canaux glandulaires et par la congestion veineuse. L’allaitement n’a pas beaucoup d’influence sur le développement mammaire. A la ménopause, la graisse qui envahit le tissu conjonctif devient flasque, le sein est comparé à des matelas de lit.
Les hormones qui influencent le développement mammaire sont les oestrogènes, progestérone, prolactine, HPL (Hormone Placentaire Lactogène), l’insuline, les hormones de croissance, les corticoïdes les hormones thyroïdiennes et parathyroïdiennes. Les effets des oestrogènes sont l’allongement des canaux galactophores, la croissance du mamelon, la pigmentation aréolaire, l’accumulation graisseuse, la perméabilité vasculaire, la vascularisation du tissu conjonctif. Les effets de la progestérone sont la turgescence, le flux sanguin, l’œdème inter lobulaire, la tension, la pesanteur, l’engorgement. Il existe normalement deux seins. Et, les glandes mammaires sont situées sur la paroi antérieure du thorax, entre le sternum et la ligne verticale tangente à la limite antéro-interne de l’aisselle. Dans le sens vertical, elles s’étendent de la 3ème à la 7ème côte.
Structure anatomique
Les seins ont une forme plus ou moins hémisphérique, à surface plane chez la jeune fille. Cependant, leur moitié inférieure est ordinairement un peu arrondie et saillante plus que leur moitié supérieure. Avec l’âge et surtout sous l’influence de la grossesse, les seins deviennent pendants et séparés en bas de la paroi thoracique par un sillon inter-mammaire, de profondeur variable. Les glandes mammaires recouvrent extérieurement la partie antérieure et supérieure du corps. Elles sont symétriques avec, à la partie centrale du sein, une saillie cylindrique ou conique appelée mamelon, qui mesure 1 cm environ de hauteur et de diamètre (large) et est très sensible car il est fortement innervé. L’extrémité libre est arrondie, parsemée de petits orifices appelés pores galactophores ou canaux galactophores au nombre de 10 à 20 où le lait s’écoule.
Le mamelon est entouré d’une surface circulaire pigmentée plus foncée appelée l’aréole ou auréole. Sur les aréoles, on peut apercevoir de petites boursouflures. Ce sont des glandes sébacées appelées tubercule de Morgagni ou glandes de Montgomery, qui produisent un liquide huileux. Ce liquide maintient la peau du mamelon douce et en bonne condition. Derrière l’aréole, sous la peau se trouvent les sinus lactifères ou sinus galactophores là où le lait est stocké. Le bébé doit prendre le sein de façon à comprimer les sinus galactophores afin d’avoir une tetée efficace.
Structure histologique
Le tissu glandulaire ou glande mammaire
Les axes galactophoriques, au nombre de 10 à 20 par sein, s’abouchent au niveau du mamelon et chacun correspond à un lobe mammaire. Les lobes sont indépendants les uns des autres. Chaque lobe se présente globalement comme une grappe de raisin ou comme un arbre. Ces lobes se subdivisent eux-mêmes en un certain nombre de Lobules. Chaque lobule est composé par la réunion de plusieurs alvéoles ou acini. L’alvéole est l’unité fonctionnelle de base de la glande mammaire.
Chaque alvéole a un canal excréteur appelé canal alvéolaire qui se réunit en canaux inter lobulaires. Ces derniers se réunissent pour former ensuite un canal plus grand appelé le sinus lactifère qui s’ouvre au niveau du mamelon en pore galactophore ou canal galactophore. A noter que les alvéoles sont entourées de fibres musculaires lisses dont la contraction provoquée par l’ocytocine, aboutit à l’éjection du lait vers les canaux excréteurs. Le pore galactophore représente le canal excréteur unique des lobules de chaque lobe.
Les autres tissus
En plus du tissu glandulaire proprement dit, le sein est composé d’un tissu conjonctif de soutien, entremêlé plus ou moins de tissu adipeux constituant les éléments de soutien de la glande mammaire. Ils contiennent les vaisseaux et les nerfs. Le tissu conjonctif peut se subdiviser : conjonctif inter lobulaire ou interstitiel dense et un conjonctif inter et intralobulaire lâche. Le lait est secrété au niveau des alvéoles et empreinte successivement les canaux suivants : canal alvéolaire, canal intra lobulaire, canal inter lobulaire et le sinus lactifère Ce lait est éjecté au niveau des pores galactophores. Il n’y a pas de « réserve de lait » dans le sein de la femme.
PHYSIOLOGIE DE LA LACTATION
La lactation est un processus physiologique sous dépendance neurohormonale qui se prépare pendant la grossesse, se déclenche à l’accouchement et s’entretient par les tétées. Trois principaux mécanismes interviennent dans la lactation : le mécanisme de la production du lait ou la lactogenèse, le mécanisme de la régulation de la montée laiteuse et le mécanisme de la régulation de l’entretien de la lactation ou la galactopoièse.
La lactogenèse
Elle se fait en deux stades :
Le stade I commence 12 semaines avant l’accouchement sous l’influence des modifications de l’équilibre entre les hormones lactogènes et les hormones antilactogènes représentés par la progestérone. Les hormones lactogènes sont la prolactine (le chef de file), HPL (Hormone Placentaire Lactogène), les hormones de croissance, les corticoïdes et l’insuline.
Le stade II démarre 2 à 3 jours après l’accouchement sous l’influence de la sécrétion de prolactine et la disparition de la fonction placentaire. La prolactine est un polypeptide à longue chaîne, hormone produite par la glande hypophysaire (antéhypophyse) située à la base du cerveau essentielle pour une lactation complète. Les facteurs qui augmentent la sécrétion de prolactine sont la succion du mamelon surtout, l’influence phychogène et le sommeil. Des médicaments comme la dopamine, la pyridoxine, la prostaglandine E et F2, le citrate de clomifène, les ERGOTS et ses dérivés : Bromocriptine, Parlodel, Méthergin diminuent la sécrétion de la prolactine.
La prolactine a pour fonction de déclencher la sécrétion du lait par les cellules glandulaires.
La montée laiteuse
Plusieurs facteurs après l’accouchement sont responsables de la montée laiteuse : la chute du taux des oestrogènes, de la progestérone, de HPL ou HCS (Hormone Chorionique Gonadotrope) sécrétée par le placenta, ce sont des hormones anti-lactogènes ; la persistance de la sécrétion des hormones lactogènes .
Le taux de Prolactine augmente approximativement de 10 fois pendant la grossesse, diminue après l’accouchement mais il y a réception de la prolactine dans le sein et le taux reste généralement élevé une fois l’allaitement maternel établi parce que la succion la libère par voie réflexe (réflexe de sécrétion) .
La stimulation ou la succion fréquente du mamelon associé à une vidange régulière du lait augmente la sécrétion de prolactine. Après l’expulsion du placenta, les acini sont distendus par la sécrétion du Colostrum, le premier lait de couleur jaunâtre riche en protéines et en anticorps divers. Les seins se mettent à produire beaucoup de lait au bout de quelques jours, c’est la montée laiteuse qui se fait d’autant plus vite que le nouveau-né, aussitôt après l’accouchement est mis au sein et chaque fois qu’il le réclame. La succion libère non seulement la prolactine mais également l’ocytocine (Réflexe d’éjection, let down reflex.) .
INTRODUCTION |