Conséquences sur la faune

Conséquences sur la faune

La concentration des métaux lourds à des fortes proportions dans les eaux naturelles peut conduire à la toxicité certaines espèces aquatiques en s’accumulant dans leurs organes vitaux et peuvent même provoquer leur mort. Pour constater le degré de la contamination de certaines faunes vivaient dans les eaux, Bendjama (2007) a choisi d’étudier des espèces aquatiques utilisées comme bio- indicateursd’une pollution métallique et qui sont capables de bio- accumuler des métaux dans leurs chairs. Deux types de bivalves, qui sont la palourde prélevée au niveau du lac Mélah et l’Anodonte pour le lac Oubeïra, ont un habitat très étendue et diversifié (benthique, saumâtre, douce, marins…). Au niveau de l’étang du Tonga, on a prélevé un poisson euryhalin très connu dans la région et qui est doté d’une grande valence écologique ; c’est l’anguille.

Les variations saisonnières des teneurs en plomb, cadmium et en mercure existaient dans les organismes aquatiques répartis dans les trois lacs, Mélah, Oubeïra et Tonga, sont indiquées dans la figure n°103 (Tab. 19 – annexe). On peut déduire que : Les teneurs en plomb relevées dans la chair de palourde (Mélah) varient de 0,035 à 0,032 mg/kg de p.s. avec une légère diminution en été. La norme du plomb recommandée pour cette espèce étant égale à 1,5 mg/kg (VGF), on peut dire que les palourdes du lac Mélah sont indemnes de toute contamination par le plomb. Les concentrations en cadmium de la chair de palourde sont proches et sont comprises entre 0,024 et 0,022 mg/kg de p.s. La norme admise du cadmium étant égale à 0,5 mg/kg (VGF), on peut dire que les palourdes du lac Mélah sont indemnes de toute contamination par le cadmium. La chair de palourde montre, en hiver, des teneurs en mercure très faible, de l’ordre du millième de mg/kg de p.s.

En périodeestivale, ce métal est en revanche rencontré à l’état de traces. La norme du mercure étant égale à 0,1 mg/kg (VGF), on peut dire que les palourdes sont indemnes de toute contamination par le mercure. La chair d’anodonte (Oubeïra) présente des teneurs en plomb comprises entre 13,59 et 10,43 mg/kg de p.s avec une légère diminution en été. La norme du plomb pour cette espèce étant égale à 1,5 mg/kg (VGF), on peut dire que les anodontes du lac Oubeïra sont contaminés par le plomb. Les teneurs en cadmium contenu dans la chair d’anodonte sont comprises entre 1,06 et 1,2 mg/kg de p.s; La norme du cadmium pour cette espèce étant égale à 0,5 mg/kg (VGF), on peut considérer que les anodontes sont contaminés par le cadmium. Les teneurs en mercure rencontrées dans la chair d’anodonte ne dépassent pas 0,1 mg/kg de p.s en période hivernale. Toutefois, en période estivale, la teneur en mercure de l’anodonte atteint 2,6 mg/kgde p.s. La norme du mercure étant égale à 0,1 mg/kg (VGF), on peut considérer que les anodontes sont contaminés par le mercure.

La chair d’anodonte présente aussi des fortes teneurs en manganèse, en nickel, en chrome et en cuivre et qui dépassent les valeurs guides françaises, on peut dire que les anodontes sont contaminés par ces métaux (Tab. 19 – annexe).Le foie d’anguille (Tonga) montre des teneurs en plomb qui varient entre 0,38 et 0,41 mg/kg de p.s. Il montre une hausse en été et une baisse en hiver. La norme du plomb étant égale à 2 mg/kg (CEu), on peut dire que les anguilles du lac Tonga sont indemnes de toute contamination par le plomb. Le cadmium contenu dans le foie d’anguille est à des concentrations proches entre les deux saisons et sont comprises entre 0,013 à 0,014 mg/kg de p.s. La norme du cadmium étant égale à 0,50 (CEu), on peut considérer que les anguilles du lac Tonga sont indemnes de toute contamination par le cadmium. Le foie d’anguille indique des concentrations en mercure qui varient entre 0,023 et 0,014 mg/kg de p.s. Il montre une hausse en été et une baisse en hiver. La norme du mercure étant égale à 5 mg/kg (CEu), on peut dire que les anguilles sont indemnes de toute contamination par le mercure. Il faut signaler que ces espèces aquatiques sont vendues dans les marchés et sont donc consommées par la population humaine. Il faut dire que la consommation des anodontes est interdite car ces métaux, une fois dans le corps humain, vont s’accumuler dans des organes vitaux sensibles comme le cerveau, le foie…Pour les anguilles et les palourdes, les teneurs en métaux lourds sont plutôt inférieures aux normes recommandées, donc leur consommation est normale mais à long terme l’impact pourra être visualisé. Concernant l’origine de ces métaux lourds dans les échantillons analysés, on note que pour le plomb, le cadmium et le mercure l’origine est anthropique [BENDJAMA, 2007].