Le Covid-19 : nouveau virus, nouveaux enjeux
L’origine du virus : L’Organisation Mondiale de la Santé a appris l’existence du virus SARS-CoV-2 en 2019 lorsqu’un foyer épidémique s’est déclaré à Wuhan en République Populaire de Chine. Ce virus est rapidement devenu une situation d’urgence sanitaire mondiale. La maladie causée par ce nouveau coronavirus a été nommée Covid-19 par l’OMS, qui qualifiera par la suite la situation relative au Covid-19 de pandémie. Selon le Larousse, une pandémie est « une épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire du monde entier. »
Description du virus : Les coronavirus sont des familles de virus qui provoquent des maladies allant du simple rhume à des pathologies plus sévères, comme les détresses respiratoires dues au MERS-CoV, au SRAS-CoV ou au Covid-19.
Ce qui établit la dangerosité du virus repose sur deux points principaux selon le gouvernement français : La contagiosité du virus, puisqu’il est estimé qu’une personne infectée par le virus Covid-19 va contaminer en moyenne 3 personnes en l’absence de mesures de protection appropriées. Ce chiffre est à condenser avec la situation actuelle où s’appliquent de façon plutôt homogène des mesures de distanciation sociale et de gestes barrières ;
Les formes asymptomatiques et paucisymptomatiques que peut revêtir le virus : ainsi, une personne contaminée par le virus mais qui ressent peu ou pas de symptômes peut tout de même contaminer d’autres personnes.
Les symptômes les plus courants du Covid-19 sont, selon l’OMS, la fièvre, la toux et la fatigue, tandis que les symptômes moins courants pouvant toucher certains patients sont la perte du goût et de l’odorat (sans obstruction nasale), la congestion nasale, une conjonctivite, un mal de gorge, des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires, différents types d’éruption cutanée, des nausées ou vomissements, une diarrhée, des frissons ou vertiges.
Anatomie de l’appareil olfactif
Le nez : anatomie et fonctions : L’organe principal de l’odorat est le nez, composé de deux cavités : les fosses nasales, situées au milieu du massif facial médian et séparées par une cloison sagittale nommée septum nasal. Ces fosses nasales constituent l’étage supérieur des voies respiratoires. Elles s’ouvrent vers l’extérieur, par les narines, et en arrière dans le cavum par un orifice appelé choane (narines internes). Le nez lui-même est composé d’une ossature molle en cartilage et d’une charpente osseuse.
Si chaque jour environ 12 000 à 15 000 litres d’air passent par le nez, sa fonction principale est une fonction de respiratoire nasale, c’est-à-dire conditionner l’air en le réchauffant, en le filtrant et en l’humidifiant afin que l’air inspiré soit propice aux différents échanges respiratoires.
L’homme a longtemps été considéré comme microsmate, c’est-à-dire que l’olfaction est sous-développée car non nécessaire à sa survie , mais l’on peut maintenant juger que d’autres fonctions découlent de ce sens primitif.
Sa deuxième fonction est immunitaire, car de nombreuses agressions aéroportées passent par le nez, comme les virus, les bactéries, la pollution, le pollen, etc. Le but est d’empêcher l’air potentiellement toxique de se propager à l’oreille moyenne, aux bronches et plus largement de se diffuser dans l’organisme.
Enfin, sa troisième fonction est olfactive. Rappelons que l’odorat est un sens chimique. Un sens chimique a pour propriété d’avoir pour stimuli des molécules qui entrent en contact directement avec les récepteurs disposés sur leurs cellules sensorielles, ce que l’on nomme chimioréception. Les substances chimiques présentes dans l’air stimulent le nez et nous informent sur notre environnement. L’odorat est donc un important système d’alerte chimique.
Si ce sens est le plus primitif dans l’évolution des espèces et demeure central chez les mammifères, il est un sens moins prégnant que l’ouïe ou la vue pour l’être humain.
Cependant, force est de constater que l’odorat est un sens très présent dans la vie de tous les jours. Tout comme le goût, ce sens est teinté culturellement. Selon l’étude de Chrea et al. (2005), il existe des différences olfactives interculturelles et intraculturelles. Ajoutons également que puisque l’on peut se délecter d’une odeur alléchante ou détecter une odeur suspecte ou toxique, l’odorat a donc un rôle hédonique et d’alerte, de vigilance. Le rôle général de l’olfaction est d’attirer notre attention vers les dangers (par exemple, lesvapeurs toxiques) et vers les éléments connotés positivement (par exemple, des aliments nutritifs ou alléchants).
Cette orientation est en grande partie déterminée par la valence, le caractère agréable/désagréable de l’élément odorant, qui est principalement le fruit de l’expérience personnelle de l’individu avec cet élément ou des éléments similaires. On peut ici parler d’un processus d’apprentissage puisque les odeurs sont associées en mémoire à des sensations agréables ou désagréables.
L’épithélium olfactif : Chez l’Homme, comme chez les autres mammifères, l’épithélium olfactif est l’élément central de ce système . Situé en haut de la voute nasale et étendu sur une surface de 2 à 5 cm2 de neurones olfactifs, l’épithélium olfactif permet la réception.
Il est constitué de deux couches : la muqueuse olfactive et la lamina propria. La muqueuse olfactive contient deux types de cellules : les corps cellulaires des neurones récepteurs olfactifs, les cellules sustentaculaires, les cellules basales et les canaux des glandes de Bowman.
Ces quelque 5 millions de neurones et de cellules captent les molécules odorantes puis stimulent les neurones en générant un influx nerveux jusqu’au bulbe olfactif. Cet épithélium diminue au cours de la vie pour être remplacé par de l’épithélium non olfactif, expliquant ainsi le vieillissement physiologique de l’olfaction.
Bulbe olfactif : Premier relai du système olfactif, il est situé dans la fosse crânienne antérieure. Le bulbe olfactif collecte l’information envoyée par l’épithélium olfactif. Situé entre la lame criblée de l’ethmoïde et la face orbitaire du lobe frontal, il mesure entre 6 et 16 mm de longueur et est composé de 6 couches concentriques : La couche externe, La couche glomérulaire, La couche plexiforme externe, La couche des cellules mitrales, La couche plexiforme interne, La couche des cellules granulaires.
Mécanismes de l’olfaction
La perception et l’analyse d’une odeur par le cerveau se déroule en plusieurs étapes. La transmission par aéroportage constitue la première phase de l’olfaction. Les molécules odorantes en suspension dans l’air sont transportées jusqu’aux cavités nasales pour aller se fixer sur les récepteurs membranaires .
La capture olfactive peut se faire par deux voies : une voie directe par inspiration nasale ou une voie de rétro-olfaction par inspiration buccale, où les molécules odorantes remontent via l’arrière du voile du palais vers la fente olfactive. C’est la rencontre entre les molécules odorantes et les neurones de l’épithélium olfactif qui active la voie olfactive, transmettant ainsi les informations sensorielles devenues nerveuses aux bulbes olfactifs.
Les évènements péri-récepteurs interviennent dans cette deuxième phase, les molécules odorantes traversent le mucus nasal qui recouvre l’épithélium pour se fixer sur les récepteurs. Lors la phase de transduction, le message chimique est traduit en message électrique via les cils des neurones olfactifs primaires. Enfin, le message électrique est interprété au regard de la cognition et des émotions, c’est l’intégration centrale.
Il existe cinq dimensions dans la perception d’une odeur : la détection, la qualification, la quantification, l’appréciation et la ténacité.
La détection est le seuil de détection olfactif, c’est-à-dire la « concentration minimale d’un stimulus odorant requise pour induire une réponse olfactive ». Ce seuil est en lien avec l’intensité de l’odeur présentée. La qualification est la quantité d’une odeur, elle permet de la qualifier et de différencier les odeurs entre elles. Cette dimension est fortement liée aux émotions liées à l’odeur sentie. La qualification participe à la création de l’image olfactive. La quantification correspond à l’intensité olfactive, c’est-à-dire «la mesure de la grandeur de la sensation perçue». Plus l’odeur est intense, plus elle sollicite les récepteurs olfactifs. L’appréciation correspond au caractère hédonique d’une odeur. Elle peut dépendre du temps et de la fréquence d’exposition. L’appréciation d’une odeur est propre à chaque individu.
La ténacité est la « vitesse d’évaporation d’une substance ». Dans le développement de l’individu, nous pouvons noter qu’au troisième jour, le nouveau-né se montre capable de réagir à l’odeur de sa mère, à celle du lait maternel (ou du lait artificiel s’il a commencé à être nourri avec ce lait précocement) ou de répondre par des mimiques différentes à une odeur agréable (vanilline) ou désagréable (acide butyrique).
Mécanismes du goût
Les molécules du goût appelées molécules sapides, sont détectées par les cellules des bourgeons gustatifs. Ces récepteurs gustatifs sont localisés sur la langue, le palais, le pharynx et l’épiglotte (larynx). Une fois les cellules réceptrices activées, elles libèrent un neurotransmetteur (ATP) dans le milieu interstitiel.
Lorsque le signal chimique de la saveur est transformé en signal électrique, il est alors transmis par les voies gustatives vers le cortex gustatif via différentes voies ascendantes : la corde du tympan pour les deux tiers antérieurs de la langue (branche gustative du nerf facial), le nerf glossopharyngien (IX) pour le tiers postérieur de la langue et le nerf laryngé supérieur (branche du nerf vague) pour le reste du pharynx et du larynx.
Pour résumer, le goût est une activation sensorielle multimodale permettant la détection et l’identification de nombreux stimuli.
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE THÉORIQUE
1ère partie : le Covid-19
I. Le Covid-19 : nouveau virus, nouveaux enjeux
1) L’origine du virus
2) Description du virus
3) Prévention autour de ce virus
4) Les traitements : états des recherches sur les traitement
a. Un traitement symptomatique
b. Stratégie vaccinale
5) Formes graves de la maladie
II. Le Covid-19 actuellement
2e partie : odorat et goût
I. Odorat et goût : similarités
II. L’odorat
1) Olfaction
2) Anatomie de l’appareil olfactif
a. Le nez : anatomie et fonctions
b. L’épithélium olfactif
c. Bulbe olfactif
3) Fonction de l’odorat
4) Mécanismes de l’olfaction
5) Sémiologie des troubles de l’olfaction
6) Causes d’altération de l’olfaction
7) Hypothèse explicative des troubles de l’odorat en lien avec le Covid-19
III. Le goût
1) Anatomie
2) Fonctions
3) Mécanismes du goût
4) Sémiologie des anomalies de la fonction gustative
a. Troubles du goût sensoriels, aussi dits troubles du goût par atteinte directe de la sensorialité
b. Troubles du goût supra-sensoriels
5) Principales causes d’altération du goût
IV. Conséquences des troubles du goût et de l’odorat hors du cadre Covid-19
1) Sur le goût
2) Sur l’odorat
V. Troubles du goût et de l’odorat dans le cadre du Covid-19
1) Covid-19 et troubles du goût et de l’odorat
2) Cadre légal orthophonique à ce jour
3) Questionnement initial
4) Problématique et objectifs
PARTIE PRATIQUE
I. Participants
II. Matériel
III. Protocole
IV. Analyse statistique
V. Présentation et analyse des résultats
1) Présentation et données de santé des participants
2) Résultats concernant nos variables d’intérêts
a. Objectif secondaire : la qualité de vie des patients post-Covid est impactée (H1)
b. Objectif secondaire : les symptômes du Covid ont pu avoir un effet sur la cognition et le comportement des patients post-Covid (H2)
c. Objectif secondaire : il existe différents types de troubles du goût et de l’odorat chez les patients post-Covid (H3)
d. Objectif secondaire : les troubles du goût et de l’odorat constituent
des symptômes précoces et persistants chez les patients atteints de Covid 19 (H4)
DISCUSSION
I. Effets des troubles du goût et de l’odorat sur la qualité de vie des patients post-Covid
II. Autres effets des troubles du goût et de l’odorat sur la qualité de vie des patients post-Covid : conséquences sur la cognition et le comportement
III. Absence de diagnostic précis des troubles du goût et/ou de l’odorat chez les patients post-Covid
IV. Précocité et persistance des troubles du goût et de l’odorat chez les patients atteints de Covid-19
V. Limites et perspectives
1) Limites
2) Perspectives
a. Pistes d’amélioration
b. Diagnostic, prise en charge des troubles du goût et de l’odorat et impact en orthophonie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE