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La parité des pouvoirs d’achat
Gustave Cassel a expliqué au début du XXe siècle que la valeur externe de la monnaie et donc du taux de change est déterminée par son pouvoir d’achat interne, c’est-à-dire par la quantité de marchandises qu’elle permet d’acquérir. En effet, selon la loi du prix unique, en raison de la concurrence et du décloisonnement des marchés, les prix des marchandises doivent être identiques dans tous les pays. On en déduit aisément que le taux de change entre deux monnaies est déterminé par le rapport du niveau général des prix dans les deux pays16 On peut établir un lien de cause à effet entre la variation des prix et la variation du taux de change. Ainsi, l’évolution du taux de change serait déterminée par l’écart d’inflation entre un pays et ses partenaires. Un pays qui bénéficierait d’un différentiel d’inflation favorable est donc d’une tendance à l’appréciation de son taux de change
La parité des taux d’intérêt
La mobilité internationale des capitaux induit l’égalisation des taux de rendement des placements financiers entre les différents pays. Si les taux d’intérêts sont plus élevés dans un pays, des capitaux vont s’y placer, cela induira une augmentation de la demande de devises dans ce pays et donc une appréciation de son taux de change. Un déterminant important du taux de change est donc le différentiel de taux d’intérêt.17 La conjonction des mécanismes de parité des taux d’intérêt et de parité des pouvoirs d’achat peut provoquer un phénomène de sur réaction mis en relief par l’économiste américain R. Dornbusch. A court terme, les taux de change s’alignent sur le différentiel d’intérêt : si le taux d’intérêt d’un pays est plus faible que ceux de ses partenaires, sa monnaie va se déprécier. Mais la faiblesse du taux d’intérêt alimente l’inflation qui, par le mécanisme de la parité des pouvoirs d’achat, accentuera sur le long terme la dépréciation des taux de change.
Le choix d’un régime de change
Un régime de change est l’ensemble des règles qui déterminent l’intervention des autorités monétaires sur le marché des changes, et donc le comportement du taux de change. Il existe une très grande variété de régimes de change, qui se distribuent entre deux extrêmes :changes fixes et changes flexibles. Pour choisir un régime de change, l’on se heurte a plusieurs exigences, à savoir la cohérence avec les objectifs de politique économique, les contraintes externes que le pays doit supporter, le degré d’ouverture de l’économie, la structure de son commerce extérieur. En effet, le régime de change influe sur la compétitivité et la stabilité d’une économie. Un taux de change prévisible réduit l’incertitude des agents dans leurs activités et relations internationales, et représente donc une condition favorable à la croissance et à l’investissement.
a) Typologie de régime de change
Selon le FMI, il existe trois types des régimes de change, dont respectivement le régime de change fixe et le régime de change flottant ainsi que le régime de change intermédiaire.
Régime de change fixe
Un régime de change fixe suppose la définition d’une parité de référence entre la monnaie du pays considéré et une devise (ou un panier de devises), à laquelle la banque centrale s’engage à échanger sa monnaie.
Lorsque le marché des changes est libéralisé, alors le respect d’engagement pris par la banque centrale lui impose de faire une intervention sur le marché des changes dès que le taux de change s’éloigne de la parité établie, en effectuant l’achat de la monnaie nationale si la monnaie tend à se déprécier sur le marché des changes, dans le cas contraire elle la vend. Lorsque le marché des changes est contrôlé, la monnaie devient inconvertible, et que la parité soit définie arbitrairement et soutenue artificiellement.
Régime de change flottant
En régime de change flottant, le cours de la monnaie est déterminé par le libre jeu de l’offre et de la demande ou tout au moins, il fluctue dans les limites des marges fortes larges. Les banques centrales peuvent en effet être amenées à intervenir dans le cadre de fluctuations trop importantes.
Dans un tel système, le taux de change, laissé à lui-même sans interventions compensatrices des autorités monétaires, se détermine conformément a la loi de l’offre et de la demande. Par l’ajustement de taux de change, la quantité demandée de devises doit être égale a la quantité offerte et l’appréciation ou dépréciation de devise dépend fortement de la situation de la balance des paiements (excédentaire ou déficitaire).Dans un régime de change flexible, à l’inverse, aucun engagement n’est pris au sujet du taux de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie, mais la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé sur le marché des changes
Régime de change intermédiaire
Le flottement s’applique donc, en général, à un marché des changes libéralisé, même si l’on peut imaginer un régime de flottement impur encadré par un contrôle des changes. Entre le régime de change fixe et flottant, on trouve des régimes intermédiaires, qui se distinguent selon les fluctuations que la banque centrale autorise autour de la parité de référence, et selon la fréquence des réalignements de cette parité.
b) Les implications du choix de régime de change
Le régime de change fixe
Comme nous l’avons déjà défini ci-dessus, le régime de change fixe est un régime où l’autorité monétaire, en l’occurrence la banque centrale, doit intervenir constamment pour maintenir le taux de change à sa parité. Ce régime présente aussi bien des avantages que des inconvénients.
Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION1
Partie I : REVUE THEORIQUE SUR LA DEPRECIATION MONETAIRE
Chapitre I : GENERALITE SUR LE MARCHE DES CHANGES
Section 1-Le fonctionnement du marché des changes
Section 2- Le taux de change
d) Définition du concept
e) Les différentes formes du taux de change
f) Les déterminants du taux de change
4) Le solde de la balance des paiements
5) La parité des pouvoirs d’achat
6) La parité des taux d’intérêt
Section 3- Le choix d’un régime de change
c) Typologie de régime de change
d) Les implications du choix de régime de change
Chapitre II : LES CONSEQUENCES DE LA DEPRECIATION ET DEVALUATION D’UNE MONNAIE
Section 1-Concept de dévaluation et de dépréciation monétaire
c) La dépréciation
d) La dévaluation
Section 2- La courbe en J et la condition de Marshall-Lerner-Robinson
b) La courbe en J
c) La condition de Marshall-Lerner-Robinson
Section 3- Les incidences de la dévaluation et de la dépréciation
c) Dévaluation et tension inflationniste
d) L’explication structuraliste (1960)
Partie 2 : ETUDE EMPIRIQUE SUR L’IMPACT DE LA DEPRECIATION
Chapitre I : LE REGIME DE CHANGE A MADAGASCAR
Section 1- Historique
c) Le régime de change avant 1994
d) Le régime de change après 1994
Section 2- Le comportement du taux de change à Madagascar depuis 1994
a) Le Marché Interbancaire de Devises (MID)
b) L’évolution du cours de l’Ariary de 1994 à 2015
1- Un contexte de dépréciation
2- Les causes de la dépréciation monétaire malgache
Chapitre II : LES IMPACTS DE LA DEPRECIATION SUR L’ECONOMIE REELLE
Section 1-L’ effet-compétitivité
Section 2- L’effet de la dépréciation sur le prix
Section 3-Les impacts sur les Investissements Directs Etrangers(IDE)
Section 4-Les conséquences sur la balance commerciale
CONCLUSION