CONSEQUENCE DE LA PRISE DE DECOCTION SUR LA PARTURITION ET L’ISSUE PERINATALE EN MILIEU AFRICAIN

CONSEQUENCE DE LA PRISE DE DECOCTION SUR LA PARTURITION ET L’ISSUE PERINATALE EN MILIEU AFRICAIN

Les utérotoniques à usage traditionnel 

 La fleur de la Mecque ou fleur de Fatima ou rose de Jéricho [2] Figure 1 : Rose de Jéricho La plante appelée à tort « la fleur de la Mecque » et dont le nom véritable est « la rose de Jéricho » ou « fleur de Jéricho » ou encore Anastatica hierochuntica. Il existe une autre variété appelée « plante de la résurrection » ou « fleur de rocher » et dont le nom scientifique est Selaginella lepidophylla originaire du désert à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. La rose de Jéricho fait allusion à la ville biblique de Jéricho, ville qui renaissait sans cesse de ses cendres tout comme cette plante. Malgré son aspect asséché et rabougri, lorsqu’on la plonge dans de l’eau, la rose de Jéricho s’ouvre et revit de manière spectaculaire. 7 Dans les pays où cette plante est utilisée, les femmes boivent l’eau dans laquelle est trempée la rose de Jéricho pour faciliter l’accouchement. Il n’y a pas eu suffisamment d’études pour comprendre l’action de cette plante mais on pense qu’elle contiendrait une substance identique ou proche de l’ocytocine. 

 Le henné ou Lawsonia inermis

 Figure 2 : Henné Plusieurs travaux de recherche confirment les propriétés ocytocique du henné à un dosage 10-5 g/l. 

Les huiles essentielles

 Certaines huiles essentielles seraient très efficaces pour aider à déclencher le travail grâce à certaines molécules dites utérotoniques (qui stimulent l’utérus) qu’elles contiennent : l’eugénol et le géraniol. C’est dans l’huile essentielle de Palmarosa que l’on retrouve la forte concentration en géraniol (85 %). Figure 3 : Palma rosa 8 Quant à l’eugénol, c’est dans l’huile essentielle de Clou de girofle qu’on en retrouve le plus (85 %). Figure 4 : Clou de Girofle C’est pourquoi on les combine souvent pour créer une synergie utérotonique. Si ces molécules sont déconseillées pendant la grossesse, elles sont fortement recommandées pendant et après l’accouchement, où on souhaite justement stimuler les contractions de l’utérus. I

 Les dattes 

Figure 5 : Dattes 9 Une étude médicale du Département obstétrique de l’Université de médecine de Jordanie, publiée en 2011 dans le Journal of Obstetrics and Gynecology, démontre que les femmes enceintes qui ont mangé six dattes par jour au cours des quatre dernières semaines de leur grossesse ont débuté le travail actif plus dilatées que celles qui ne l’ont pas fait, et la durée de l’accouchement était aussi considérablement réduite. II. Les complications des abus aux utérotoniques [1] II.1. Effets généraux Lorsque la dose d’ocytocique administrée est très importante, on peut assister à : une hypotension artérielle et une tachycardie suivie d’une hypertension artérielle (HTA), d’une bradycardie et d’une augmentation de la pression veineuse centrale, des nausées, des vomissements, des céphalées, coma avec des convulsions et une hyponatrémie. 

 Effets utérins

 Les ocytociques peuvent entraîner une hyperstimulation utérine. Elle se traduit par une hypercinésie d’intensité et/ou de fréquence. Une dose élevée entraînera une augmentation du tonus de repos des CU. On parle alors d’hypercinésie utérine ou d’hypertonie. On peut aussi voir apparaître une rupture utérine qui reste exceptionnelle, mais ce risque est majoré en cas d’utérus cicatriciel. 

Effets fœtaux 

Une souffrance fœtale aigüe peut être la conséquence d’une hypertonie ou d’une hypercinésie utérine. L’administration de fortes doses d’ocytocique sont associées à des perturbations du RCF. 10 DEUXIEME PARTIE 11 I. Objectifs de l’étude I.1. Objectif général Etudier les conséquences de la prise de décoction sur la parturition et l’issue périnatale. 

Objectifs spécifiques 

– Etudier les caractéristiques socio-démographiques et les antécédents obstétricaux des parturientes. – Evaluer les effets de la prise de décoction sur le travail, sur le mode d’accouchement et sur le post-partum immédiat. – Evaluer le score d’Apgar à la naissance. – Proposer des recommandations sur la prise de décoction. II. Site de l’étude Notre étude s’est déroulée dans le Service de Gynécologie-Obstétrique du Centre Hospitalier National de Pikine. II.1. Situation géographique et cadre général Le Centre Hospitalier National de Pikine, sis à l’ex- Camp Militaire de Thiaroye, comporte plusieurs services : les services médicaux et chirurgicaux, les services administratifs, et les services techniques. ❖ Services médicaux et chirurgicaux Ils comportent : le service social, la pharmacie, le laboratoire d’analyses, le service d’imagerie médicale, le bloc opératoire, le service de pédiatrie, le service de gynécologie et obstétrique, le service d’oto-rhino-laryngologie « ORL », le service de chirurgie, le service d’ophtalmologie, le service de médecine interne, le service d’anesthésie – réanimation, et le service des consultations externes. ❖ Services administratifs Ils comportent : un service d’accueil, un bureau des entrées, et une administration. ❖ Services techniques Ils rassemblent : la maintenance, la buanderie, la cuisine, l’unité de sécurité, et la morgue. 

Description du cadre d’étude proprement–dit

 ❖ Les locaux Le service de gynécologie et obstétrique comporte : 32 lits d’hospitalisation répartis en 12 salles, une salle d’accouchement dotée d’une salle de travail avec 6 lits et de deux box d’accouchement. La salle d’accouchement communique avec le bloc opératoire, un centre obstétrique d’accueil des urgences. ❖ Le personnel Il comprend : deux professeurs de Gynécologie-Obstétrique, trois gynécologues dont un Assistant- Chef de Clinique, deux internes des hôpitaux, des médecins en spécialisation en Gynécologie-Obstétrique, des étudiants en troisième cycle des études médicales (7ème année), une secrétaire, seize sages-femmes, et cinq infirmières. ❖ Le fonctionnement Le service dispose d’un bloc opératoire qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour les urgences gynécologiques et obstétricales, et deux jours par semaine pour les interventions programmées. La consultation externe est assurée du lundi au vendredi par un gynécologueobstétricien, et une sage-femme. L’équipe se retrouve tous les jours ouvrés pour une réunion permettant des échanges sur des dossiers de patientes admises. Une visite des patientes hospitalisées est effectuée quotidiennement. La garde est assurée par les médecins en spécialisation et les internes, les équipes se relayant tour à tour toutes les vingt-quatre heures.

Type et période d’étude 

Il s’agissait d’une étude prospective analytique et descriptive sur une période de huit mois (du mois de Septembre 2018 au mois de Mai 2019). 

Population d’étude 

Critères d’inclusion Toutes parturientes admises en salle d’accouchement dont l’interrogatoire avait retrouvé une prise de décoction de nature végétale par voie orale avouée. 

 Critères de non inclusion 

Toutes les patientes ayant pris d’autres produits non dérivés de végétaux. Il s’agit des eaux bénites faites à base d’extraits de versets du Coran, ou d’un autre livre saint, puis délayés dans de l’eau, ou toute prise de décoction suspectée mais non avouée. 

 Collecte de données 

La collecte des données a été réalisée à l’aide d’une fiche d’enquête disponible dans la salle d’accouchement. (cf. annexe) 

Saisie et analyse des données 

La saisie des données a été réalisée à l’aide du logiciel EXCEL version 2013. L’analyse statistique a été faite avec le logiciel STATA version 13.0. Le test du Chi-2 a été utilisé pour la comparaison des pourcentages et celui de Pearson pour la corrélation entre les différents paramètres étudiés. Le seuil de significativité a été fixé pour p<0,05.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. LES UTEROTONIQUES
I.1. Les utérotoniques synthétiques ou à usage médical
I.1.1. Définition
I.1.2. Indications
I.1.3. Les produits
I.2. Les utérotoniques à usage traditionnel
I.2.1. La fleur de la Mecque ou fleur de Fatima ou rose de Jéricho
I.2.2. Le henné ou Lawsonia inermis
I.2.3. Les huiles essentielles
I.2.4. Les dattes
II. LES COMPLICATIONS DES ABUS AUX UTEROTONIQUES
II.1. Effets généraux
II.2. Effets utérins
II.3. Effets fœtaux
DEUXIEME PARTIE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. SITE DE L’ETUDE
II.1. Situation géographique et cadre général
II.2. Description du cadre d’étude proprement–dit
III. METHODOLOGIE
III.1. Type et période d’étude
III.2. Population d’étude
III.2.1. Critères d’inclusion
III.2.2. Critères de non inclusion
III.3. Collecte de données
III.4. Saisie et analyse des données
IV. RESULTATS
V. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *