Connectivités sportives rurales et intégration
Cette troisième partie de notre thèse s’apparente à un itinéraire comportant différentes étapes au sein des clubs ; chacune nous permettant de progresser dans la compréhension des connectivités sportives rurales. Jusqu’ici, notre travail de recherche a consisté à analyser les différentes modalités de construction et de déconstruction des connectivités au sein des associations sportives en milieu rural. Nous avons vu comment les clubs participaient à la structuration et à la création des ces connectivités sportives rurales différenciées. Pourtant, notre travail ne se limite pas à l’analyse de ces processus puisque nous les envisageons dans la perspective de leurs effets sociaux. Il convient d’appréhender le sport associatif en milieu rural comme lieu, comme terrain, comme cadre institutionnel d’intégration ou d’exclusion au fil des connectivités. L’intégration et l’exclusion révèlent alors des relations longuement construites que nous allons décrire et comprendre. Werner S. Landeker, d’évaluer le degré d’intégration sportive1400 dont nous allons déterminer les indicateurs observables dans les connectivités relatées et observées. Le curseur va d’une acceptation à un rejet des normes, des codes et des autres. En ce sens, intégration et exclusion sont dialectiquement liées. Outre ces dimensions de l’intégration, nous nous pencherons également, dans cette section, sur les indices d’intégration territoriale.
La construction progressive des connectivités sportives se réalise en parallèle de l’intégration des sportifs ruraux dans leur club. Dès lors, il s’agit d’analyser comment leurs modalités de construction influence le degré d’intégration sportive. Partant, nous allons voir quelles sont les conséquences de ces connectivités pour les membres dont le processus d’intégration est réussi. En effet, nous avons rencontré plusieurs sportifs qui sont « parfaitement bien1401 » intégrés, qui se sentent « à l’aise1402 », « très bien, très très bien1403 », qui n’ont « aucun souci1404 » au niveau de leur club, ceux qui ont « été très vite accueillis1405 » et nous développerons donc le plus haut niveau d’intensité relationnelle dans les groupes, nous imaginons très bien un haut niveau d’intégration des individus dans ces groupes, comme nous l’indique un sportif interrogé, « forcément, quand on arrive dans un club, on a envie d’être intégré, on n’a pas envie d’être tout le temps à l’écart, par rapport au groupe ou quoi que ce soit. » Toutefois, ce sportif aurait simplement pu adhérer à un club avec comme seul objectif, l’exercice de sa discipline, « Ouais ! Ça aurait pu, mais les choses ont fait que je me suis bien intégré, qu’ils m’ont bien intégré. C’est un peu plus 1406», nous dit-il. A travers cet extrait, nous voyons que ce processus d’intégration est un processus réciproque entre les deux entités de notre configuration où les adhérents doivent avoir la volonté de s’intégrer au groupe et réciproquement, le groupe doit avoir la volonté d’intégrer de nouveaux individus ; chacune des deux entités montrant à l’autre des signes de leur volonté réciproque.
Toutefois, les dimensions construites de l’intégration sportive sont plus ou moins manifestes, tantôt bien affirmées, tantôt plus fugitives ou même absentes en fonction des associations étudiées ou des sportifs interrogés. Elles varient selon les évènements qui marquent la vie des associations ou la biographie individuelle. Cependant la question de l’articulation entre ces diverses dimensions (et leurs manifestations), mérite d’être analysée. A ce titre, la « groupalité » constitue l’une des dimensions des connectivités sportives, aussi, lorsque celle-ci se consolide progressivement entre les établis, cette dimension demeure un facteur important de leur implantation dans l’association. Si effectivement, « il y a quand même le sentiment d’appartenance à un collectif, un sentiment d’appartenance au village même si on n’est pas né…le fait de jouer pour l’équipe, oui il y a ce côté-là ouais !1407 » Le rapport au collectif reste présent pour ces pratiquants puisqu’on « fait quelque chose, on le fait en groupe, en club, en Alors qu’elle ne se sentait pas complètement intégrée, cet évènement a contribué à renforcer sa place dans le groupe et ce nouveau rapport au groupe représente aujourd’hui, un aspect important de son implantation au club.