Connaissances des mères
Les moyens mis en place, d’après les mères, pour favoriser l’allaitement au moment des entretiens sont les suivants : • Tire-lait : cité par toutes les mères • Expression manuelle : cité par une mère • Hydratation, tisanes (anis, houblon) : cité par huit mères • Alimentation équilibrée : cité par trois mères • Mises au sein nutritives : cité par quatre mères • Mises au sein non nutritives : cité par quatre mères • Homéopathie : cité par deux mères • Bières sans alcool : cité par deux mères • Galactogyl sachet : cité par une mère • Peau à peau : cité par trois mères mais fait par toutes les mères Les moyens pour favoriser l’allaitement maternel connus par les mères avant l’accouchement sont les suivants : • Tire-lait : cité par toutes les mères • Tisanes d’allaitement : cités par six mères • Nutrition mais sans savoir quels aliments en particulier : cités par trois mères • Connaissances des mères • Alimentation : fenouil et amande : cité par une mère • Peau à peau : cité par deux mères Il a été demandé aux mère ayant participé à l’étude s’il existait des différences de composition du lait maternel entre les mères ayant accouché prématurément et celles ayant accouché à terme, et si oui lesquels. Les réponses sont les suivantes : – « Je m’étais pas posé la question avant maintenant » : toutes les mères – « Je pense que le lait s’adapte au terme de la grossesse et à l’âge du bébé » : trois mères – « Ça s’adapte à l’enfant je crois » : sept mères – « C’est pareil je pense, je vois pas pourquoi ce serait pas pareil. C’est du lait. » : deux mères – « Je sais pas » : deux mères Les mères interrogées ont listé tous les bénéfices du lait maternel qu’elles connaissaient. Voici leurs réponses : – « Anticorps » / « système immunitaire » : treize mères – « Digestifs » / « transit » : sept mères – « Contact », « relationnel », « évite l’intrusion des autres » : trois mères – « Croissance » : « plus rapide, plus grand plus fort » : trois mères – « Permet de retrouver des sensations connues comme l’odeur, le bruit du cœur et … voilà ! » : deux mères – « Besoins nutritionnels couverts » : deux mères – « Ça a meilleur goût que le lait en poudre » : une mère – « C’est mieux parce que … bah j’en sais rien en fait mais c’est mieux » : une mère.
Limites et biais
Cette étude est qualitative, elle est donc limitée par le nombre restreint de mères à avoir participé, quatorze, dont aucune n’ayant accouché de jumeaux avant 30 SA. Cette étude n’est donc pas généralisable à l’ensemble de la population française. Dès le début des entretiens, il a été demandé de façon directive aux mères de citer trois mots exprimant leurs ressentis concernant leur AM de J0 à J3, puis de nouveau trois mots exprimant leurs ressentis concernant leur AM à partir de J4. Ceci peut constituer un biais car les mères peuvent ressentir une pression et peuvent être influencées. Elles ne sont pas encore vraiment en confiance et peuvent être tentées de répondre ce qu’elles pensent que l’on veut entendre et non pas ce qu’elles ressentent réellement. De plus, ont été sélectionnées seulement les mères volontaires et présentes entre les mois de juillet et de novembre, dans l’un des trois établissements choisis pour l’étude. Ceci peut constituer un biais de sélection. II. La prématurité 1. Épidémiologie Dans le monde La prématurité est un problème mondial et souvent négligé (1). Dans le monde, quinze millions d’enfants naissent prématurément chaque année, c’est-à-dire avant 37 SA (1). Cela représente environ 11,1 % des naissances vivantes (2). 42 La prématurité concerne à la fois les pays à revenus élevés et ceux à faibles revenus (1). Dans le monde, onze pays présentent un taux de prématurité supérieur à 15 %. Neuf de ces onze pays se trouvent en Afrique Subsaharienne (2). Par an, un million cent mille de ces prématurés décèdent et il est estimé que 75 % d’entre eux pourraient survivre grâce à des soins de base contre les infections et les détresses respiratoires et grâce l’AM (1,2). Parmi ceux qui survivent nombreux sont ceux qui, une fois adultes, souffrent de séquelles et d’incapacités motrices, neurologiques et d’apprentissage (1,2). La mortalité et la morbidité de ces prématurés présentent de nombreuses inégalités entre les pays. Par exemple, concernant les enfants nés à 32 SA, 50 % ne survivent pas dans les pays à faibles revenus alors que près de 100 % de ceux nés dans les pays à hauts revenus survivent ; concernant les prématurés de moins de 28 SA, 90 % décèdent pendant les premiers jours de vie dans les pays à faibles revenus alors que 90 % survivent dans les pays à revenus élevés (3,12). Le nombre de naissances prématurées augmente tous les ans. Parmi les soixante-cinq pays avec des données fiables, soixante-deux présentent une augmentation significative (3,12).