Connaissances des médecins et des étudiants en médecine
À la lumière des études réalisées et des recommandations publiées au cours des dernières années au sujet des maladies parodontales et des liens avec les maladies systémiques, il est pertinent de vérifier si les médecins connaissent et appliquent ces dernières. Dans différents pays, les connaissances des médecins et des spécialistes du domaine de la santé au sujet des maladies parodontales ont été étudiées, particulièrement en lien avec le diabète, les maladies cardiovasculaires et les complications de la grossesse. littérature, il est surprenant de noter que les patients diabétiques sont généralement peu informés du fait qu’ils sont plus à risque de développer des maladies parodontales.(54) Seulement 38 % des patients jordaniens croient que le contrôle des maladies parodontales peut aider à contrôler le diabète mellitus.(54) diabétiques,.(55-57) Owens et coll. (55) ont notamment étudié les connaissances et les habitudes de pratiques de médecins internes et d’endocrinologues de la Caroline du Nord aux États-Unis. Les résultats montraient qu’ils avaient certaines connaissances du lien entre les maladies parodontales et le diabète.
Cependant, seulement 24 % des répondants rapportaient avoir eu des cours sur la santé buccale et la majorité de ceux-ci avait reçu moins de trois heures de cours. La plupart (78 %) croyaient qu’ils devraient recevoir de l’enseignement pour pouvoir dépister les maladies parodontales. De plus, la majorité des participants (70 %) apprécierait avoir du matériel éducatif sur la santé buccale et parodontale disponible pour leurs patient, et 89 % reconnaissaient l’importance de collaborer avec des professionnels dentaires pour réduire le risque que leurs patients développent des maladies parodontales.(55) Une étude de Lin et coll. (2014) a comparé les connaissances et les pratiques cliniques des endocrinologues et celles de dentistes chinois au sujet de l’association entre le diabète et la parodontite.(56) Plusieurs différences étaient présentes au niveau des connaissances et des pratiques entre les dentistes et les endocrinologues. En particulier, les endocrinologues avaient moins de connaissances du lien entre la parodontite et le diabète et seulement 26,6 % d’entre eux avisaient leurs patients diabétiques de consulter un dentiste. Presque tous les répondants (94,4 %) confirmaient qu’une collaboration interdisciplinaire plus étroite serait nécessaire.(56) Al-Khabbaz et coll. (57) a évalué les connaissances des dentistes et des médecins au Koweït sur l’association entre les maladies parodontales et le diabète mellitus. La majorité des participants (86,9 %) croyait que le diabète affecte la santé parodontale.
Toutefois, seulement 58,6 % des répondants croyaient en une relation bidirectionnelle entre les deux. Les dentistes étaient davantage informés que les médecins.(57) Une étude réalisée au Niger rapporte des résultats semblables à ceux trouvés par Al-Khabbaz et coll.(58) associations entre les complications de la grossesse et les maladies parodontales, plusieurs études ont aussi été réalisées à ce sujet. En France, une étude récente a montré que le niveau des connaissances des cliniciens était satisfaisant.(59) Toutefois, les pratiques cliniques ne correspondaient pas au niveau de ces connaissances. Plus précisément, la majorité des obstétriciens et des gynécologues connaissaient la nature inflammatoire et infectieuse des maladies parodontales (88 %) et ses impacts négatifs possibles sur la grossesse (74,7 %). Malgré cela, seulement 10,5 % des cliniciens discutaient de l’importance de la santé buccale avec leur patientes enceintes.(59) Une étude similaire a montré aussi des résultats semblables concernant les connaissances et les pratiques cliniques des obstétriciens brésiliens.(60) De plus, cette étude montrait que les médecins ayant davantage d’expérience clinique référaient davantage de patients pour une évaluation dentaire que ceux ayant récemment terminé leurs études.
L’étude de Cohen concorde avec les résultats obtenus par Wilder sur une étude faite auprès des obstétriciens de Caroline du Nord.(61) Cette étude montrait aussi un bon niveau de connaissances des obstétriciens. Cependant, ces connaissances pouvaient être limitées puisque certains répondants associaient la carie dentaire et la diète excessive en sucres aux maladies parodontales.(61) Tout comme pour les études françaises et brésiliennes, les pratiques cliniques des obstétriciens américains ne reflétaient pas le niveau de connaissances puisque 49 % des obstétriciens ne recommandaient jamais ou rarement des examens dentaires à leurs patientes.(61) Des études réalisées en Inde et en Jordanie rapportent des résultats différents concernant le niveau de connaissances sur l’association entre la parodontite et les complications de la grossesse.(62, 63) L’étude indienne (63) comparait les connaissances des dentistes généralistes, des médecins de famille et des gynécologues indiens et montrait un niveau limité de connaissances, soit respectivement de 67,4 %, 56,4 % et 63 %.(63) Al-Habashneh (62) a également montré des connaissances limitées des médecins en Jordanie sur la grossesse et les maladies parodontales. Entres autres, 52 % des médecins croyaient qu’il était normal de perdre une dent pendant la grossesse et 88 % des médecins déconseillaient les traitements dentaires pendant la grossesse.