Confiance comme facteur explicatif du dynamisme du secteur informel 

Confiance comme facteur explicatif du dynamisme du secteur informel 

Plusieurs études empiriques observent un lien positif entre la confiance dans l’Etat et la formalité (Friedman et al, 2000, Frey et Torgler , 2007 ; Hanousek et Palda, 2002)1 . A partir de là, nous exposons dans les paragraphes qui suivent les différents éléments qui permettent d’expliquer l’existence ou le manque de confiance des entrepreneurs privés envers l’Etat, ce qui va avoir un impact sur l’informalité des transactions économiques et après nous nous intéressons au rôle des éléments institutionnels( la réputation, contrat et le serment) dans le maintien de conjecture de confiance entre les agents économiques opérant dans le secteurinformel. 

Le manque de confiance dans l’Etat comme cause de l’informalité

Nous avons vu dans le premier chapitre que la construction de la confiance repose sur 3 éléments à savoir : l’intégrité, la bienveillance et la crédibilité. Dans le cadre de notre étude, nous essayons d’analyser l’existence du secteur informel comme résultat d’un manque de confiance des agents économiques ou des entrepreneurs privés (Trustor, principal, mandant) envers l’Etat (Trustee, agent, mandataire). Pour ce faire, nous traitons les différentes difficultés qui rencontrent les entrepreneurs privés et qui les empêchent de rester dans le secteur formel et les poussent vers l’informalité. Ces difficultés reflètent la non crédibilité, le manque de bienveillance et d’intégrité de l’Etat. La crédibilité regroupe l’ensemble des aptitudes et des compétences que le trustor( l’agent économique) attribue au trustee. Elle regroupe la compétence, l’honnêteté, la tenue des promesses. Il y a bienveillance de la part du trustee (l’Etat) si celui-ci manifeste des dispositions positives à l’égard du trustor, en dehors de son propre intérêt. L’intégrité fait référence aux qualités de caractère que le Trustor reconnait au trustee (honnêteté, capacité à tenir les promesses…). Dans les paragraphes qui suivent nous exposons les différents éléments qui permettent d’expliquer la non crédibilité, le manque de bienveillance et d’intégrité de l’Etat ce qui va pousser les agents économiques de faire des transactions d’une façon informelle.  La non crédibilité de l’Etat Malgré les efforts engagés par le gouvernement algérien pour promouvoir l’investissement privé, le cadre réglementaire lié à la création d’entreprises reste toujours contraignant. Dans le rapport de Doing Business 2014, l’Algérie n’est pas bien classée selon la facilité ou la difficulté de faire des affaires, elle se classe à la 154 ème position sur les 189 pays figurant dans le classement de 2014 (voir annexe 2). On va retenir 3 éléments qui reflètent la non crédibilité et l’incompétence de l’Etat ce qui n’encourage pas l’initiative privé et favorise le développement des activités informelles. 

L’octroi d’un crédit

La Banque mondiale a mis en place un indice qui mesure le degré et classe les pays selon la facilité d’obtention d’un crédit, il se compose de 4 indicateurs :  L’indice de la fiabilité des droits légaux : cet indice mesure la protection juridique des emprunteurs et préteurs, ses valeurs sont comprises entre 0 et 10. Les valeurs élevés indiquent les lois les mieux conçues à l’obtention d’un crédit. Dans le cas de l’Algérie, cet indicateur prend la valeur de 3 se qui signifie que les emprunteurs et préteurs sont mal protégés.  L’indice des informations sur le crédit : cet indice évalue les règles et l’accessibilité de l’information sur le crédit au niveau des registres publics ou privés. Les valeurs de l’indice sont comprises entre 0 et 6. Les valeurs élevées indiquent que l’on dispose de plus d’informations sur le crédit. Dans le cas de notre pays, cet indicateur prend la valeur de 4, ce qui signifie que les renseignements sur le crédit sont plutôt disponibles à partir d’un registre public ou d’un bureau privé.

L’économie informelle et relation de confiance 

L’indice de couverture par les registres publics : cet indice représente le nombre de personnes et d’entreprises recensées dans le registre publics ainsi les informations sur les antécédents d’emprunt pendant les 5 dernières années. Cet indicateur prend la valeur de 2.4 dans le cas de notre pays.  L’indice de couverture par les bureaux privés : cet indice ressemble à l’indicateur précédent, mais dans ce cas, ces personnes et entreprises sont enregistrées au niveau des bureaux de crédit privé. Dans le cas de l’Algérie, cet indice prend la valeur de 0 se qui signifie l’absence de bureaux de crédit privé. A partir des données de Doing Business pour l’année 2014, l’Algérie se classe en matière d’obtention de crédit dans la 171 ème place sur une échelle de 189 pays, alors que la Nouvelle – Zélande occupe la première place (voir annexe 2). Il faut ajouter que l’Algérie ne dispose pas de registre de crédit privé. Face à cette situation, les entrepreneurs privés rencontrent plusieurs obstacles quant à l’obtention de crédit ce qui les conduit à chercher d’autres sources de financement comme l’autofinancement qui se réalise par la constitution d’une épargne préalable qui peut prendre la forme d’un placement monétaire ou financier, ou bien, se diriger vers leurs réseaux sociaux (famille, ami, voisin…) qui représentent le circuit informel de financement. 

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