Conditions hydrologiques
Les campagnes d’échantillonnage ont été réalisées sur le plateau continental sénégambien (Sénégal et Gambie) en novembre 2011 qui correspond au début de la saison d’upwelling et mai 2012 (Fig.1) c’est-à-dire en fin de saison d’upwelling. Lors de l’échantillonnage à bord du navire norvégien Fridtjof Nansen, 11 stations (Tableau 1) ont été sélectionnées pour la collecte des données hydrologiques et biologiques. La collecte des données hydrologiques comme biologiques est rendue possible grâce à l’utilisation d’engins collecteurs respectivement par la Rosette CTD et le Filet Multinet.Le plateau continental sénégambien couvre une superficie de 28700 km2 (Rébert, 1983). Elle présente une façade maritime de 240 milles nautiques de latitude dans le sens Nord-Sud, entre12°20’ et 16°03N (Rébert, 1983). Le plateau continental sénégambien, jusqu’à l’isobathe des 200N mètres, est d’une largeur très inégale du Nord au Sud. De 27 milles nautiques au niveau de Saint- Louis, le plateau est de 5 milles nautiques à la presqu’île du Cap Vert. Plus au sud, la largeur du plateau ne fait qu’augmenter jusqu’en Guinée, soit 54 milles nautiques en Casamance. Globalement, le plateau est peu accidenté. La pente du plateau est assez douce jusqu’à l’isobathe de 60 mètres et puis devient prononcé au-delà (Longhurst, 1998). Selon Domain (1977), la carte sédimentologie présente des fonds meubles, le plus souvent vaseux ou sablo-vaseux. Des fonds sablo-vaseux et rocheux avec des bancs rocheux côtiers, dominent sur la Grande côte et la région de Dakar. Au niveau de la côte sud, existent deux falaises sous-marines correspondant vraisemblablement aux lignes de rivage qui se sont formées au cours de stades régressifs du quaternaire (Sourie, 1954).
Les fonds du plateau sénégambien comprennent une partie dure et une partie meuble. Les fonds durs sont constitués de bancs rocheux ou de zones sableuses avec des affleurements rocheux discontinus. Sur le plateau sénégalo-gambien on observe plusieurs bancs rocheux parallèles à la côte sur des fonds de 10 à 20 mètres au Nord du Cap Vert. Les fonds meubles sont constitués de vases sableuses situées à l’embouchure du fleuve Sénégal et du fleuve Casamance (Domain, 1977). Les conditions hydrologiques sont influencées par le climat, les vents dominants et à un degré moindre par les marées. Durant la période relativement froide, se manifeste l’action du courant des Canaries. C’est un courant froid, non seulement parce qu’il vient des régions septentrionales, mais également parce qu’il reçoit la remontée des eaux profondes le long des côtes marocaines et mauritaniennes (phénomène d’upwelling côtier). A l’action de l’Alizé sont attribuées les remontées des eaux froides. Les eaux de surfaces chassées vers le large seraient remplacées par des eaux froides d’origine profonde. Cette remontée des eaux froides de profondeur riche en sels nutritifs, permet une croissance rapide du phytoplancton et une forte concentration des espèces halieutiques (Diallo, 1989). En saison des pluies le dessalement des eaux est lié à l’apport des pluies et fleuves, ce qui explique qu’il soit particulièrement marqué près des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance (Diallo, 1989).
Collecte des données
Dans chaque station, le long de la colonne d’eau, les paramètres hydrologiques (température, salinité et oxygène dissous) ont été mesurés à l’aide d’une multisonde CTD (Conductivity- Temperature-Depth) calibrée et les échantillons d’eau pour le dosage de la chlorophylle ‘a’ ont été prélevés à tous les niveaux de profondeurs (0 à 50m) par des bouteilles Niskin de 5 litres, disposées en rosette autour de la CTD (photo 1a). Figure 2. Multisonde CTD (a) et un filet multinet (b) pour le prélèvement des échantillons (Ndour, 2015) L’échantillonnage du zooplancton analysé dans le cadre de cette étude a été effectué à l’aide de deux types de filets : Un filet “multinet“ (photo 1b), constitué de cinq (5) poches de 180μm de vide de maille chacune. Un débitmètre électronique, fixé sur la partie métallique du filet, permet de mesurer directement le volume d’eau filtré. Les données de mésozooplancton ont été collectées le long du plateau continental sénégambien entre 0 et 50 m de profondeur à l’aide du filet multinet lors des campagnes écosystémiques à bord du navire norvégien Fridtjof Nansen en novembre 2011 (début de saison d’upwelling) et en mai 2012 (fin de saison d’upwelling). Le schéma d’échantillonnage consiste à un remorquage oblique du multinet. Les échantillons sont recueillis dans des bocaux et conservés dans du formol dilué à 5% dans de l’eau de mer et tamponnée par addition de 20ml par litre d’une solution saturée de borax (Tétraborate de sodium, décahydrate) qui assure la neutralité du liquide fixateur jusqu’à l’analyse au laboratoire.