Concilier travail et allaitement

L’allaitement présente de nombreux avantages pour la santé de la mère et de l’enfant. Les enfants allaités sont moins souvent malades et, par conséquent, leurs parents moins souvent absents au travail. Chez l’enfant, les bénéfices observés incluent [1—4] : une diminution de l’incidence et de la gravité des infections digestives, ORL et respiratoires ; et un bénéfice sur le plan cognitif. Pour la santé de la mère, l’allaitement maternel offre les bénéfices suivants : une perte de poids plus rapide dans les six mois du postpartum ; une diminution de l’incidence des cancers du sein et de l’ovaire avant la ménopause ; et un risque moindre d’ostéoporose. De plus, lorsqu’une mère nourrit au sein son bébé, cela lui permet de créer un lien d’attachement avec celui-ci.

Lorsqu’il est prolongé jusqu’à six mois, l’allaitement permet : une réduction du risque d’eczéma pendant la première année de vie chez les nourrissons à risque d’allergie (c’est-à-dire dont le père, la mère, le frère ou la sœur, a fortiori plusieurs d’entre eux, a des antécédents de maladie allergique avérée) ; une réduction de l’ordre de 20 à 25 % du risque d’obésité pendant l’enfance et l’adolescence ; une tension artérielle et une cholestérolémie inférieures à l’âge adulte (respectivement 1 à 2 mm pour la systolique et 0,5 mmHg pour la diastolique et 0,2 mmol/l) (Organisation Mondiale de la Santé, 2015). Suite au rapport annuel 2007 de la Fondation suisse pour la Promotion de l’Allaitement maternel, “les enfants nés dans des hôpitaux favorables à  l’allaitement maternel sont nourris au sein plus longtemps que les autres. Les établissements qui portent le label « Hôpital Ami des Bébés » s’engagent à créer des conditions-cadres particulièrement propices au bien-être des nouveau-nés et de leurs parents.”

Selon l’Inpes (2011), dans le monde, on peut trouver un pourcentage de femmes allaitantes plus élevé dans les pays développés, allant de 25% à 97,3% de la naissance à une période de six mois. Certains facteurs socio-économiques et culturels ont une influence sur l’allaitement, les femmes possédant un travail plus haut placé seraient plus enclin à allaiter. Certaines études menées montrent l’influence du statut social sur l’allaitement.

En Suisse, le pourcentage de mères allaitant a augmenté de manière significative ces dernières années, il est mentionné que près de 95% des mères allaitent leurs enfants. La durée de l’allaitement ne semble pas satisfaire aux recommandations, en effet, 7% de femmes allaitent leur enfant moins d’un mois, 26% entre un et quatre mois, 25% entre quatre et six mois, 21% entre six et douze mois ainsi que 9% durant plus de douze mois.

CONCILIER TRAVAIL ET ALLAITEMENT

Selon l’Office fédéral de la statistique (2015), en Suisse, le pourcentage de travail chez les femmes a évolué. Le taux de femmes travaillant à temps partiel arrive presque à 80%, contre près de 30% travaillant à temps plein. Selon la note de synthèse de l’étude nationale sur l’allaitement, l’alimentation des nourrissons et la santé des mères et des enfants (Swiss Infant Feeding Study, 2014), les mères ont recommencé à travailler plus tôt et avec un taux d’occupation moyen plus élevé qu’en 2003 : d’après l’estimateur de Kaplan-Meier, une mère sur deux avait repris son activité professionnelle sept mois après la naissance. La grande majorité des mères a bénéficié de 14 à 16 semaines de congé́ maternité, tandis que la moitié des pères ont obtenu un congé paternité de la part de leur employeur. Seul un dixième des mères a été informé de leur droit de salariée allaitante par leur employeur. Une mère sur quatre a mentionné que ne pas pouvoir concilier travail et allaitement était l’une des raisons d’un sevrage précoce.

De ce fait, un effort reste manifestement à faire en matière de mise à disposition de salles pour l’allaitement. Selon l’étude, les pauses consacrées à l’allaitement ou au tirage du lait pendant le temps de travail ont été rémunérées en tout ou partie dans un tiers des cas. La nouvelle version de l’Ordonnance relative à la Loi sur le travail (OLT 1) [9] qui prévoit la rémunération du temps consacré à l’allaitement, est entrée en vigueur le 1er juin 2014, si bien qu’elle n’a pas eu d’impact sur les données recueillies.

CE QUE DIT LA LOI EN SUISSE

Selon Infor.Maternité (2015), au cours de la première année de vie de l’enfant, la loi pose comme principe que les mères ont le droit d’allaiter leur enfant au travail. Tout le temps nécessaire à le faire doit leur être accordé par l’employeur, durant la première année de vie de l’enfant. En pratique, les médecins du travail estiment que le temps moyen qu’une femme qui travaille consacre à l’allaitement est d’environ deux heures par jour.

D’après la Confédération (2014), le Conseil fédéral a adopté le 30 avril 2014 la révision de l’Ordonnance 1 relative à la loi sur le travail et en même temps décidé de ratifier la Convention n° 183 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la protection de la maternité. La modification fixe désormais le principe de la rémunération des temps consacrés à l’allaitement. La révision est entrée en vigueur le 1er juin 2014.

Depuis le 1er juin 2014, le temps consacré par une femme à allaitement au travail est rétribué selon une échelle qui varie en fonction du nombre d’heures quotidiennes travaillées : Selon l’art. 60 al. 2 de l’ordonnance 1 relative à la loi sur le travail modifiée au 30 avril 2014 (OLT1), les mères qui allaitent peuvent disposer des temps nécessaires pour allaiter ou tirer leur lait. Au cours de la première année de la vie de l’enfant, le temps pris pour allaiter ou tirer le lait est comptabilisé comme temps de travail rémunéré dans les limites suivantes :
a. pour une journée de travail jusqu’à 4 heures: 30 minutes au minimum
b. pour une journée de travail de plus de 4 heures: 60 minutes au minimum
c. pour une journée de travail de plus de 7 heures: 90 minutes au minimum

Selon l’art. 34 OLT 3, l’employeur doit pouvoir proposer :
• un siège ou couche confortable
• une pièce séparée
• une température agréable
• la pièce de repos peut être utilisée à d’autres fins lorsque personne ne s’en sert

Les femmes enceintes et les mères qui allaitent doivent pouvoir s‘allonger et se reposer dans de bonnes conditions.

Table des matières

1 INTRODUCTION
2 PROBLÉMATIQUE
2.1 L’ALLAITEMENT
2.2 CONCILIER TRAVAIL ET ALLAITEMENT
2.3 CE QUE DIT LA LOI EN SUISSE
2.4 FACTEURS ENTRAVANT LA POURSUITE DE L’ALLAITEMENT APRÈS LE RETOUR DU CONGÉ
MATERNITÉ
2.5 PROMOTION DE LA SANTÉ
2.6 RÔLE DE L’INFIRMIÈRE EN PROMOTION DE LA SANTÉ
2.7 SANTÉ AU TRAVAIL
2.8 RÔLE INFIRMIER EN SANTÉ AU TRAVAIL
2.9 QUESTION DE RECHERCHE
3 CADRE THÉORIQUE
3.1 RELATIONS AVEC LES CONCEPTS CENTRAUX
3.1.1 La personne-client
3.1.2 Interaction
3.1.3 Le processus de soins infirmiers
3.1.4 L’environnement
3.1.5 Les thérapeutiques des soins infirmiers
3.1.6 La santé
4 MÉTHODOLOGIE
4.1 STRATÉGIES DE RECHERCHE
4.2 CRITÈRES D’INCLUSION
4.3 CRITÈRES D’EXCLUSION
5 RÉSULTATS
5.1 PRÉSENTATION DES ARTICLES
5.2 SYNTHÈSE DES RÉSULTATS
5.2.1 Conditions de transition : facilitantes et entravantes
5.2.2 Modèles de réponses
6 DISCUSSION
6.1 MISE EN PERSPECTIVE DES PRINCIPAUX RÉSULTATS AVEC LE CADRE THÉORIQUE
6.2 RÉPONSE À LA QUESTION DE RECHERCHE ET RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE EN
SUISSE
6.2.1 Les interventions infirmières
6.3 LIMITES MÉTHODOLOGIQUES DU TRAVAIL
6.4 CARACTÈRE GÉNÉRALISABLE DES RÉSULTATS
6.5 AUTRES SOURCES DE SOUTIEN
7 CONCLUSION 

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