Concepts de la création monétaire et de la croissance économique
la création monétaire
« Nous vivons dans une société monétisée. L’obligation légale de ne pas sortir dans la rue sans porter un minimum d’argent pour échapper au délit de vagabondage, le rituel du passage à la banque pour retirer chéquier ou espèces, l’intérêt croissant pour les jeux télévisuels ou radiophoniques dotés de récompenses monétaires indiquent combien l’argent fait partie intégrante de notre environnement et conditionne notre vie » . Sur ce fait, il est déductible que nul ne peut échapper à l’importance et à la nécessité de l’utilisation de la monnaie. Dans ce cadre, devenant sujet de conflit ou de paix, aussi bien individuel que mondial, la monnaie doit être gérer d’une manière ou d’une autre d’où la politique monétaire.
La politique monétaire fait partie de la politique économique, c’est l’ensemble des moyens d’action sur les variables monétaires dont disposent les États ou les autorités concernées (la banque centrale), pour agir sur l’activité économique. Les objectifs sont, en règle générale, décrits par le carré magique de Nicolas Kaldor : assurer une stabilité des prix, favoriser une croissance équilibrée c’est-à-dire sans crise, atteindre le plein emploi et maintenir l’équilibre du commerce extérieur. Plusieurs instruments se jouent ainsi en faveur de la politique monétaire entre autres le taux directeur, le taux d’intérêt, le taux de change, les titres et le stock de monnaie. Chaque variable qui a été définie précédemment, est à la base de la création monétaire sur laquelle cette partie va s’intéresser plus particulièrement.
Définitions
La création monétaire est un mécanisme fondamentalement associé au crédit bancaire mais aussi à la masse monétaire. Elles ont pour conséquence d’augmenter la masse de monnaie en circulation. La création monétaire se matérialise par la double inscription simultanée d’un même montant à l’actif et au passif du bilan d’une banque commerciale ou d’une banque centrale.
D’une part, les crédits conduisent à la mise à disposition des agents économiques de fonds supplémentaires sans qu’il y ait eu transferts de ressources entre les dits agents, d’autre part la création de monnaie par l’accroissement du volume monétaire conduit à accroitre les pièces de monnaies, les billets mais surtout les monnaies scripturales dont disposent les agents.
Il est alors déductible que la création monétaire impacts le niveau de la masse monétaire. Plus précisément, une création monétaire, quel que soit la forme, augmentera le niveau de la masse monétaire.
Les sources de la création monétaire
Lorsque la monnaie était constituée de métaux précieux, la création monétaire était tributaire de la découverte de gisements. Aujourd’hui, largement libérée du support matériel, la création monétaire est beaucoup plus facile : il en résulte plus de souplesse mais également plus de danger pour la stabilité monétaire.
La création monétaire est assurée par le système bancaire qui comprend deux acteurs principaux :
❖ La banque centrale nommé aussi l’institut d’émission. Elle est qualifiée de 01er rang,
❖ Les banques commerciales qui par leur activité recherche l’intérêt de leurs actionnaires. Elles sont qualifiées de banque de 02nd rang.
La création de monnaie scripturale est réalisée par les banques de second rang. Celles-ci ont l’avantage de prêter une monnaie qu’elles ne possèdent pas en grande partie. Cette monnaie est appelée « monnaie de crédit ». Lorsque les banques de second rang accordent des prêts aux entreprises ou aux particuliers, elles ne le font pas à partir de leur encaisse(les dépôts), mais à partir de la confiance qu’elles accordent aux emprunteurs ; elles créent donc la monnaie qu’elles prêtent : ainsi « ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais les crédits qui font les dépôts ». D’où, « le banquier peut créer de la monnaie sans se faire traiter de faussaire. Il peut prêter ce qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc. C’est son droit, c’est même l’essentiel de sa fonction » .
Pour le cas de la banque centrale, elle peut accroitre la monnaie en circulation par l’opération de la planche à billet c’est-à-dire en frappant de nouveaux billets ou bien en achetant des titres public selon la politique d’open market. Par ailleurs, les opérations liées aux marchés de change, qu’elles sont effectuées par la banque centrale ou les banques commerciales, impactent la création monétaire.
Les formes de la création monétaire
De manière générale les banques de second rang peuvent créer de la monnaie sous trois grandes formes bien distinctes : le crédit, le découvert et l’escompte.
➤ Toutes formes de crédit : dans une opération de crédit, la banque crédite le compte du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale(les crédits font ainsi les dépôts)
➤ Le découvert : avance en compte ou crédit de trésorerie
➤ L’escompte : un effet de commerce, c’est un titre portant créance d’une somme d’argent payable à vue à l’échéance indiquée, en général 90 jours. Le fournisseur peut escompter sa créance auprès de sa banque qui va lui faire l’ avance des fonds moyennant un taux d’intérêt ; on dit que la banque escompte l’effet de commerce : elle l’endosse c’est-à-dire qu’en signant au dos de l’effet, elle devient propriétaire de la créance.
Exemple d’effet de commerce escompté : le chèque.
La banque centrale peut effectuer cette opération de création monétaire de deux manières : planche à billets et open market
➥ Planche à billet : c’est une opération qui consiste à frapper de nouveaux billets
➥ Open market : la banque centrale rachète des titres publics pour injecter de la monnaie dans le système économique (dans le cas d’une destruction de monnaie la banque centrale vend des titres publics pour diminuer la monnaie en circulation).
Enfin, toutes conversions de devises étrangères en monnaies nationales, qu’elles soient effectuées par la banque centrale ou les banques secondaires, sont aussi des formes que peuvent avoir la création monétaire.
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