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Comprendre l’évolution de l’agriculture des Niayes
L’expérience maraîchère dans les Niayes est relativement récente. Les 1ers jardins d’acclimatation d’espèces dataient de la fin du XIXe siècle (Richard Toll, Cap Vert). Puis la production de légumes a été croissante avec une forte augmentation à partir de la fin des années 1990 et dans une certaine mesure, dès les années 1970-1980. Quel a été le moteur de cette croissance ? ; Dans quelles conditions et par quels acteurs s’est fait ce développement ? ; Et pourquoi à ces époques-là ?
Avec l’image typique de petites exploitations agricoles, dont les membres font pousser des plantes telles que l’oignon, la tomate, la pomme de terre, cultivées dans des parcelles organisées en petites planchettes ; puis, depuis deux décennies environ, on observe une présence croissante des motopompes, au premier rang desquelles les fameuses pompes « R.O.C » ou « Batlibois », fournies par l’industrie indienne à un bon rapport qualité/prix.
Aguiar, L. A. A. (2002) : Gestion des ressources naturelles et systèmes de production sur le littoral nord du Sénégal. Presse universitaire. Université Cheikh Anta Diop, Dakar (SEN), 96 p.
La « zone des Niayes », cette bande localisée entre Dakar et Saint Louis, est loin d’être homogène. Il nous fallait appréhender cette diversité géographique et comprendre les modalités de ce développement maraîcher selon les zones.
La forte présence de Peuls le long de cette bande peut paraître également étonnante. C’est sans doute le seul endroit d’Afrique où il y a des campements et villages maritimes peuls. Les Peuls auraient d’abord été éleveurs transhumants, avant de devenir maraichers et pêcheurs. Il semblait que la migration saisonnière d’une force de travail importante vers les Niayes ait aussi figuré parmi les moteurs de ce développement maraîcher. Il me fallait comprendre la place de la migration dans ce développement et les rapports de production qui se sont établi, époque historique par époque historique, et voir les impacts des technologies « nouvelles » (motopompes, goutte-à-goutte) sur l’emploi.
La zone des Niayes s’étend le long de la Grande Côte du Sénégal, de Dakar jusqu’à Saint-Louis. Depuis près d’un siècle, des cuvettes formées en arrière des dunes sont le siège d’une importante production maraîchère. Sources : fonds de carte IRD à droite et Atlas de l’Afrique à gauche.
Mieux appréhender le potentiel de production maraîchère, comprendre comment des agriculteurs ont su valoriser la présence d’eau douce toute l’année et enfin appréhender les conditions à réunir pour que les Niayes puissent encore mieux contribuer à la production agricole étaient les premières questions auxquelles la thèse devait de trouver les réponse.
Venait en seconde position une série d’interrogations portant sur des considérations plus spécifiques. L’agriculture des Niayes est fortement dépendante de la ressource en eau tirée de la nappe phréatique peu profonde. Des mesures et/ou observations (résultats du BRGM dans le cadre de travaux de l’OMS au Sénégal3 ; CNRS-LSCE publié par Aguiar, 20094 ; rapports des associations SOS Sahel et ENDA) faisaient état de la baisse du niveau de cette nappe et des difficultés de plus en plus grandes des agriculteurs pour l’exhaure. Dans ce contexte, des projets et programmes financés par l’Etat ou la coopération ont proposé le développement de nouveaux systèmes d’exhaure (pompe à pédale, motopompes…) et d’irrigation économes en eau (goutte-à-goutte). Or, les différentes technologies proposées ne semblaient pas faire l’unanimité au niveau des agriculteurs. Si nous considérons le goutte-à-goutte en particulier, bon nombre de « kits d’irrigation » distribués dans le cadre de projet n’étaient pas utilisés de manière efficiente par les agriculteurs. Certains bénéficiaires » les abandonnaient au bout de 2 à 3 ans. Etait-ce dû à la conception technique des kits ? Les tests conduits par des agronomes semblaient convaincre leurs promoteurs (ONG, programmes étatiques, experts) de leur bien-fondé. S’agissait-il plutôt de conditions socio-économiques plus profondes, moins évidentes et propres au fonctionnement des exploitations agricoles des Niayes ? Était-on passé trop rapidement à la supposée « solution » ?
Si tant est que le développement et la durabilité de l’agriculture des Niayes était menacée par la rareté de l’eau, il semblerait important dans tous les cas en amont de tout choix technologique de comprendre les conditions dans lesquelles les maraîchers réalisent leur travail et comprendre la hiérarchie de leurs préoccupations.
Dans le cadre du suivi-évaluation réalisé par les projets en question (ex : association SOS Sahel), il était ressorti que l’abandon des kits d’irrigation au goutte-à-goutte n’était pas général. Certains agriculteurs les testaient puis les abandonnaient, d’autres acceptaient ce « don » mais n’installaient pas le dispositif, d’autres enfin les testaient, s’appropriaient la technologie et la démultipliaient en finançant l’extension sur fonds propres ou via le microcrédit. Enfin, certains agriculteurs, plutôt aisés, ont dès les années 90 développé un système d’exhaure motorisé avec irrigation par aspersion (dite « système lance »). De toute évidence, il semblait donc y avoir différentes catégories d’exploitations maraîchères et les impacts des projets semblaient tout à fait contrastés selon les catégories. Il nous est apparu essentiel de comprendre en quoi consistait cette diversité et revenir aux raisons objectives qu’avaient les agriculteurs à rester sur l’arrosage manuel ou tendre vers les systèmes motorisés, par aspersion ou au goutte-à-goutte.
En résumé, la thèse a tenté de trouver une réponse à chacune des questions suivantes :
OMS (1972) : Approvisionnement en eau et assainissement de Dakar et ses environs. Rapport Projet SEN3201. Tome I, 104 p. + annexes
AGUIAR L. A. A. (2009) : « La dégradation actuelle des conditions hydro-climatiques se manifeste par un asséchement progressif de zones humides. Sur l’ensemble de la région (agricole) des Niayes, la superficie des zones inondées en permanence est passée de plus de 1000 ha en 1954 à moins de ha en 1974 pour atteindre environ 50 ha en 1982. En 2000, aucune zone inondée en permanence n’est perceptible. Dans le secteur de Mboro, les zones inondées en permanence se sont transformées progressivement en sols à hydromorphie partielle. La « reprise pluviométrique » observée à la fin des années 1990 n’a pas initié une réapparition en surface de la nappe qui subit un « effet mémoire » dû aux déficits pluviométriques répétés. »
— Comment s’est constituée la mise en valeur des Niayes (historiquement et spatialement) ?
— Dans quelles conditions se fait la production maraîchère de nos jours ?
— Quelles conditions réunir pour un développement maraîcher durable dans les Niayes ?
En un siècle, et surtout au cours des cinquante dernières années, les Niayes ont beaucoup évolué : dans la démographie et les rapports de l’Homme à son milieu, en particulier dans le mode de mise en valeur de l’écosystème. Zone pastorale à l’origine, la région a ensuite été valorisée par du maraîchage à l’irrigation manuelle, puis motorisée. Cette motorisation n’a pas été le fait de toutes les catégories d’exploitations agricoles. Le passage du manuel au motorisé n’a pas non plus suivi une séquence évidente allant du manuel au goutte-à-goutte en passant par l’arrosage par aspersion.
Le projet Filao et du développement du goutte-à-goutte
L’activité au sein de l’association SOS Sahel au Sénégal consistait à faire partie de l’équipe du projet Filao (1), phase 1 (2006-2009) et phase 2 (2009-2012) . Dans le cadre de cette action, l’association SOS Sahel et l’association des unions maraîchères des Niayes (AUMN) avaient fait les hypothèses suivantes :
— L’écosystème des Niayes est menacé en raison de facteurs naturels (contexte sahélien) et anthropiques, notamment la forte pression sur les ressources naturelles et des pratiques à risques (surconsommation de l’eau des nappes phréatiques, avec pour conséquences la remontée du biseau salé, la salinisation des cuvettes maraîchères (les Niayes) ; pollution des nappes par les pesticides, avec risques sur la santé humaine et animale ; faible restitution de la fertilité organique des sols avec risques de perte de la stabilité structurale des sols).
—La productivité du travail est faible, notamment au sein des petites exploitations manuelles.
Pour amoindrir les risques environnementaux et améliorer la productivité du travail des petits paysans pauvres, il fallait diffuser l’irrigation au goutte-à-goutte à basse pression (2). Le concept simple, aussi appelé « unité légère de goutte-à- goutte gravitaire » avait un intérêt technique et une rentabilité financière démontrés par l’AUMN et le PAEP (3). Il était composé d’un fût de 200 l qui, rempli d’eau, devait alimenter, par gravité, un petit réseau de goutteurs (100 m!) . Le partenaire financier ne souhaitait subventionner ni des réseaux plus grands (puisqu’il fallait cibler les plus pauvres et concevoir par conséquent un modèle à leur portée dans une vision d’autonomisation future), ni les motopompes (puisqu’elles auraient été trop coûteuses, consommeraient de l’énergie fossile et pollueraient encore plus le milieu). Les exploitations individuelles dirigées par des femmes et des jeunes, catégories considérées comme plus vulnérables que les autres, ont été ciblées. La planification est ainsi validée par l’Association des unions maraîchères des Niayes (AUMN), SOS SAHEL et le partenaire financier. Le projet est officiellement lancé en 2006 mi-parcours du projet, soit à mi-2007, panique générale au sein de l’équipe : l’objectif chiffré à 150 exploitations agricoles à équiper ne pourrait être atteint, en raison du désintérêt des bénéficiaires potentiels des modèles prévus. Sur 12 des 1ers kits de 100 m! proposés, un seul a été utilisé. Par contre, des agriculteurs auraient exprimé le souhait d’étendre la superficie des réseaux à au moins 1 000 m!, avec comme principal argument de dire que 100 m! est une surface trop petite pour satisfaire leurs besoins. En acceptant de financer des kits de 500 et de 1 000 m!, le projet réussit finalement à atteindre 2/3 de l’objectif chiffré. Certaines des exploitations bénéficiaires, et justement les plus grandes d’entre elles ont même été capables d’étendre leur réseau les campagnes suivantes, à leurs propres frais.
Face à un tel retournement de situation, il a été logique de se demander, qui a exprimé la demande pour étendre les superficies ? Les « petits paysans pauvres, les exploitations individuelles dirigées par des femmes ou des jeunes » ? En fait non, puisque ces derniers ne se sont jamais manifestés, pour une raison : la motopompe n’étant pas fournie, plutôt que de charger le fût au seau, autant poursuivre l’arrosage manuel, tels que déjà pratiqué.
La question était donc de savoir :
— « A-t-on aidé cette frange de la population ? Non. La centaine de bénéficiaires est loin de faire partie de plus pauvres. Que faire pour les petites exploitations familiales ? »
— « N’a-t-on pas contribué à creuser les écarts entre les exploitations pauvres, restées pauvres et la centaine d’autres qui s’est vu subventionner un saut de productivité ? »
— « Pourquoi un tel engouement des exploitations « riches » vers le goutte-à-goutte « ? A partir d’une certaine taille, les exploitations agricoles ont recours à une main d’œuvre salariée ou rémunérée en part de fruit. Cette main d’œuvre, communément appelée sourghas, venait du bassin arachidier, en faillite depuis quelques années, ou des pays limitrophes du Sénégal (Guinée, Mali, Gambie). Les sourghas étaient de moins en moins disponibles, selon les patrons. Mais il n’était pas impossible qu’il s’agisse d’un souhait des patrons de s’affranchir peu à peu des sourghas. Il fallait approfondir la question.
— « Enfin, a-t-on résolu la problématique de base : l’économie d’eau, l’amélioration des conditions de travail, la promotion du revenu des plus pauvres ? »
De toute évidence, la conception de la solution technique (le goutte-à- goutte à basse pression) n’avait pas tenu compte des conditions éventuelle de l’appropriation de cette innovation avec la double conséquence de ne pas avoir pu impacter les catégories pressenties et risquait au contraire d’accélérer un processus, qui serait en cours, de substitution du travail par du capital.
Notes : « Filao », en référence à Casuarina equisetifolia, l’essence utilisée pour peupler la bande de filaos, est le nom plus simple donné au projet de « Restauration du milieu naturel et promotion des systèmes de production agricole durable dans la zone des Niayes au Sénégal », conduit sur le terrain de 2006 à 2014.
Le kit basse-pression est nommé ainsi du fait de la hauteur d’élévation du fût (1,25 m) et de la pression nominale de service du distributeur (0,5 bar). Le fût renferme l’eau et un seau est posé sur le fût et permet le mélange du fertilisant. Le seau et le fût sont reliés par un tuyau de 20 mm équipé de vannettes joignant un filtre à tamis. L’arrosage est effectué au goutte-à-goutte avec une descente gravitaire de l’eau. La fertilisation est faite avec le mélange de l’engrais soluble dans le seau et un jeu d’ouverture des vannettes. La durée d’arrosage est déterminée en fonction des débits des goutteurs fréquemment mesurés sur le terrain et permet de couvrir les besoins en eau de l’espèce cultivée en évitant les gaspillages et la pollution des sols. Les techniques de micro irrigation à basse pression ont été conçues pour mettre à disposition des producteurs, surtout les femmes, des technologies d’irrigation au goutte-à-goutte adaptées et à faible coût. Des « petits kits » étaient prévus pour irriguer 100 m! (d’autres projets ont proposé de « grands kits » pour irriguer 1 000 m!). Autre avantage : la facilité à déplacer les kits d’un endroit à un autre. En résumé, la technologie était sensée procurer les gains suivants : meilleur rendement agricole, meilleure qualité de la production, économie d’eau, économie de main d’œuvre, économie de temps, faible besoin de technicité (appropriable). L’ICRISAT nomme cette technique le Jardin Maraîcher Africain – JMA. La FAO la recense parmi les « unités de gestion de l’irrigation à petite échelle – GIPE ». FAO et ICRISAT estiment à 3 fois l’augmentation du rendement du travail, et le gain de productivité à l’unité de surface entre 40% (Ghana, sur l’oignon) et 100% (Bénin) par rapport au « système traditionnel avec arrosoirs », entre 2 et 3 fois plus dans les Niayes selon les experts du PAEP.
Le PAEP : le Projet d’appui à l’entreprenariat paysan, coordonné par l’association CECI, financée par la coopération canadienne (ACDI), avait dès 1999 sensibilisé sur les ressources. Ses actions ont permis de sensibiliser les communautés et les autorités sur la fragilité des ressources en eau dans les Niayes (ACDI, 2011). Pour le PAEP et le CECI, le système était nommé « Unité légère de goutte-à-goutte gravitaire » et s’adressait aux contraintes suivantes : « En plus d’être une zone maraîchère importante, la région des Niayes abrite des industries chimiques qui pompent de grandes quantités d’eau. Par ailleurs, l’important potentiel d’eaux souterraines dont dispose la région a été et est toujours exploité pour répondre aux besoins de Dakar, la capitale, où se concentre le cinquième de la population du Sénégal (soit environ deux millions de personnes). Tandis que la pollution agricole et industrielle a contribué à la détérioration de la qualité de l’eau, l’exploitation des nappes souterraines de la région a augmenté la salinité de l’eau tout en provoquant une baisse importante des niveaux d’eau. Face à la fragilité des ressources en eau de cette région, le CECI, les paysans des Niayes et le PAEP, financés par l’ACDI, ont permis le développement et la mise en place d’une technique plus économe en eau pour irriguer les cultures vivrières. La technique développée s’appelle « unité légère de goutte-à-goutte gravitaire » composé d’un bidon contenant entre 150 et 200 litres d’eau avec couvercle, d’un robinet fixé au bidon, d’un filtre, de tuyaux de plastique (en polyéthylène) et de goutteurs démontables (…) Avec les méthodes traditionnelles d’irrigation manuelle, il fallait 702 litres d’eau, pour produire un kilogramme de légumes, alors qu’avec l’unité légère de goutte-à-goutte gravitaire, 91 litres suffisent3. Ce nouveau système d’irrigation permet donc d’économiser 611 litres d’eau pour chaque kilogramme de légumes cultivés ». Soit près de 90% d’économie d’eau, compte tenu de l’efficience de l’irrigation.
Le kit était donc à la base un outil d’accroissement de la résilience face à la raréfaction de la ressource en eau. Ce point de vue était aussi celui de la FAO (Liniger, H.R, R. Mekdaschi Studer, C. Hauert and M. Gurtner, 2011. La pratique de la gestion durable des terres. Directives et bonnes pratiques en Afrique subsaharienne. TerrAfrica, Panorama mondial des approches et technologies de conservation (WOCAT) et Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)). Ce répertoire mentionne l’usage ponctuel d’une motopompe 1 à 2 fois par jour pour charger les fûts, réduisant la consommation de carburant par rapport à un pompage en continu pour un arrosage par aspersion.
Références conceptuelles choisies : l’approche systémique et le concept de système agraire
Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons choisi une méthode de diagnostic agraire mobilisant l’approche systémique. Loin de nous l’idée de réduire l’exercice à cela. Il y a eu déjà des diagnostics agraires effectués dans les Niayes, mais elles se sont concentrées sur des zones précises (autour de Mboro surtout). Or, l’enjeu de la filière fruits et légumes impliquait de comprendre toute la région agricole des Niayes. D’ailleurs, les programmes et projets intervenant dans la zone (PDMAS, PADEN, ONG SOS Sahel, etc.) souhaitaient apporter une réponse pour toute la région des Niayes (sans pour autant avoir pu appréhender la globalité des problématiques). Les quelques études portant sur l’ensemble des Niayes ont surtout suivi une démarche monographique, et non pas systémique. Notre ambition était donc de développer une vision encore plus globale de l’agriculture de la région agricole des Niayes.
Nous l’avons vu en introduction, l’enjeu de notre étude concerne la durabilité du système agraire des Niayes, avec entre autre cette problématique de l’eau. L’eau, clé de voute du système, semblait poser problème selon les agriculteurs et les ONG : affaissement de la nappe, salinisation. Les premiers projets de développement agricole qui ont été montés pour adresser une réponse ont consisté à promouvoir des systèmes économes en eau. Mais comment accompagner les agriculteurs dans cette transition si tant est que ces solutions techniques étaient les plus adaptées. Et déjà, les solutions étaient-elles assez pertinentes ? Quelles conditions organisationnelles et économiques créer en amont de cette diffusion technique ? Encore plus en amont de cette question, comment s’assurer que les paysans avaient intérêt à migrer vers ces technologies ?
Justification de ce choix
Le sujet de notre étude était par nature complexe : savoir comment produire des légumes pour les villes sénégalaises tout en préservant l’écosystème, en générant – et non en détruisant – des emplois, en créant de la richesse et de manière la plus juste possible ; éclairer des décisions destinées à créer les conditions favorables aux exploitations agricoles qui ont chacune leurs conditions propres (rien qu’à en juger leur réponse contrastées aux préconisations techniques liées au goutte-à-goutte). Il nous fallait donc une démarche permettant l’analyse simultanée de plusieurs aspects différents et complémentaires d’une agriculture régionale : les conditions du milieu, les pratiques agricoles, les résultats en termes de production agricole et de revenus, les impacts de cette agriculture (ou des différents modes de production si tant est que les exploitations étaient diversifiées) sur les conditions de vie et l’environnement. Des enjeux à la fois d’ordre social, alimentaire, environnemental, économique qui, dans toute réalité agraire, sont en interaction permanente pour produire cette réalité. Pour analyser de front ces aspects multiples, il nous fallait une démarche globale, historique et systémique qui puisse :
— Se baser sur des enquêtes au plus près du terrain pour produire des connaissances au plus près de la réalité et du vécu des agriculteurs et apporter des données nouvelles ;
— Emprunter les outils de différentes disciplines pour pouvoir analyser en profondeur lorsqu’il le fallait ;
— Etre apte à produire, en synthèse, des explications intelligibles et cohérentes aux dynamiques passées et en cours ; apte donc à donner du sens à ce processus évolutif.
Une telle possibilité d’analyse est fournie par l’Agriculture Comparée grâce à l’approche du terrain qu’elle privilégie et à l’application de l’approche systémique aux réalités agraires. La démarche systémique appliquée à l’étude des milieux ruraux fournit un concept adapté à l’agriculture à l’échelle régionale.
Le concept de système agraire permet de comprendre l’agriculture pratiquée à un moment et en un lieu donnés, partant du postulat que celle-ci est une réalité complexe. En effet, elle peut être décomposée en deux sous-systèmes organisés et en interrelation : l’écosystème cultivé et le sous-système social productif » (Mazoyer et Roudart, 2002).
Pour appréhender l’objet complexe qu’est l’agriculture des Niayes, nous avons donc adopté une démarche systémique et le concept de système agraire car ils permettent :
— D’appréhender cette complexité, la multiplicité des acteurs et des facteurs qui entrent en jeu
— De conjuguer les contraintes relatives à l’indispensable prise en compte de chaque élément et de chacun.
Nous présentons ci-après :
— Des définitions relatives à la référence conceptuelle adoptée, extraites de quelques ouvrages écrits sur le sujet par Cochet, 20115 ; Cochet, 20056 ; Dufumier, 19967 ; Mazoyer et Roudart, 20028 ; Jouve 19889 et 199210.
— Une présentation de la démarche générale et de l’approche méthodologique
— Un exposé des aspects spécifiques de la méthode propre adoptée dans le cadre de l’étude
L’approche systémique : introduction a quelques concepts clés
Héritée de la cybernétique, l’approche systémique permet d’appréhender la complexité des objets d’étude donnés. Nous rappelons ici quelques définitions de concepts.
La complexité
La complexité est ainsi définie par Edgar Morin :
La complexité (du latin complexus) est ce qui est tissé ensemble et forme un tout dans lequel la somme des éléments qui composent ce tout est à la fois plus et moins que ce tout. Ainsi la connaissance analytique des différents fils composant une tapisserie ne donnera jamais la connaissance de l’œuvre d’art dans sa globalité » (Morin, 197711)
en effet, le phénomène d’émergence fait que le tout organisé est plus que la somme des parties ; l’organisation du tout produit des qualités et des propriétés nouvelles (les émergences) qui n’existent pas dans les parties prises isolément ; par exemple, une société est le produit de l’interaction entre les individus, mais elle a des qualités émergentes qui elles-mêmes rétroagissent sur l’individu et nous donnent la culture, le langage, etc. : nous sommes le produit et les producteurs de la société »
La pensée complexe est une pensée qui veut relier ; on peut distinguer les choses, mais il faut les relier »
Enfin « La pensée complexe est un art d’affronter l’incertitude que ne peut éviter aucune décision (un pari), en formulant des scénarios et des stratégies pour modifier la ligne d’action selon les « hasards » qui arrivent ; la pensée complexe n’élimine pas l’incertitude, elle la révèle » (Morin, 201412)
Le système
Le système est un « ensemble d’éléments liés entre eux par des relations, lui conférant une organisation en vue de remplir certaines fonctions » 13 :
— Un tout structuré, constitué d’éléments en interaction
— Un ensemble d’éléments en interaction, ce qui confère au système un fonctionnement.
Par conséquent, étudier un système implique :
— d’identifier sa structure : limites, nature de ses éléments, disposition spatio-temporelle des éléments.
— d’étudier son fonctionnement qui résulte des relations qui s’établissent entre les éléments du système et entre ceux-ci et l’environnement.
La démarche systémique n’exclut pas un travail analytique. Mais, ce travail porte davantage sur les interactions entre éléments constitutifs des systèmes que sur l’analyse approfondie de chacun de ces éléments. Celle-ci intervient après que l’on ait identifié ces interactions qui conditionnent le fonctionnement du système.
La modélisation systémique
Approche systémique et modélisation sont étroitement liées : les relations fonctionnelles qui rendent compte du fonctionnement d’un système étant difficiles à décrire et à représenter dans toute leur complexité, on a recours à une
schématisation » de ces relations, à de la modélisation14. Il est ainsi possible de chercher à formuler des modèles prédictifs, même si on constate qu’il n’y a pas de déterminisme dans l’évolution des systèmes.
Les résultats de la modélisation doivent être comparables avec les observations passées (caractère explicatif du modèle), mais doivent également nous permettre de prévoir l’évolution des exploitations agricoles dans leur diversité (caractère prédictif du modèle). Les résultats de la modélisation doivent être comparables avec les observations passées (caractère explicatif du modèle), mais doivent également nous permettre de prévoir l’évolution des exploitations agricoles dans leur diversité (caractère prédictif du modèle). » (Ducourtieux, 200615)
La dynamique des systèmes
Tout système est doté d’une dynamique, qui fait que l’on ne peut étudier son fonctionnement sans prendre en considération son évolution au cours du temps. L’étude de la dynamique des systèmes conduit à s’intéresser aux conditions de leur reproduction au cours du temps, moyen permettant d’en juger la durabilité. C’est ici que la dimension historique prends son sens (ex : histoire des dynamiques agraires).
Le concept de système agraire et ses composantes
L’agriculture comparée a recours à une approche systémique pour conceptualiser le système agraire. L’explicitation du concept de système à l’agriculture a été développée dans les années 1970 « dans la mesure où il permet de donner du sens à l’activité agricole et à son enchâssement tant dans les écosystèmes qui en sont le support que dans le tissu socio-économique dont elle est partie prenante ». De plus en plus d’écrits scientifiques paraissent, marqués par les travaux de Marcel Mazoyer, formalisant la théorie des systèmes agraires.
C’est dans les années soixante-dix et quatre-vingt que l’utilisation du concept de système agraire a été développée, en France surtout, plusieurs agrogéographes ou agroéconomistes proposant alors leur propre définition : Mazoyer, 1975 ; Deffontaines et Osty, 1977 ; Vissac, 1979 » (Cochet et al. 200716)
Le système agraire
M. Mazoyer s’est particulièrement attaché dès le début des années 1970 à définir le concept de système agraire, en lui donnant une dimension moins « structuraliste » et plus dynamique que celles qui étaient développées par ailleurs :
Un mode d’exploitation du milieu, historiquement constitué et durable, adapté aux conditions bioclimatiques d’un espace donné, et répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment » (Cochet et al, idem).
Le système agraire englobe en premier lieu un mode d’exploitation du milieu, c’est-à-dire un ou plusieurs écosystèmes, un mode d’exploitation caractérisé par un bagage technique correspondant (outillage, connaissances, pratiques, savoir-faire) des formes d’artificialisation du milieu historiquement constituées, des relations particulières entre les différentes parties du ou des écosystèmes utilisés, un ou des mécanismes de reproduction de la fertilité des terres cultivées. Il comprend aussi les rapports sociaux de production et d’échange qui ont contribué à sa mise en place et à son développement (notamment les modalités d’accès aux ressources) ainsi que les conditions de répartition de la valeur ajoutée qui en résultent. Il comprend également un nombre limité de systèmes de production, les mécanismes de différenciation entre ces systèmes et leurs trajectoires respectives. Il comprend enfin les caractéristiques de la spécialisation et de la division sociale du travail au sein des filières, ainsi que les conditions économiques, sociales et politiques – en particulier le système de prix relatifs – qui fixent les modalités et conséquences de l’intégration des producteurs au marché mondial » (Cochet, 200517, citée par Cochet et al, 200718)
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE ADOPTEE
CHAPITRE 1. UNE THESE AUX OBJECTIFS MULTIPLES ET COMPLEMENTAIRES URBANISATION CROISSANTE ET IMPORTATIONS MASSIVES DE PRODUITS AGRICOLES AU SENEGAL
LES NIAYES, UNE PETITE REGION AGRICOLE SITUEE LE LONG DU LITTORAL NORD DU SENEGAL, UN ECOSYSTEME PARTICULIER AU SEIN DUQUEL LES AGRICULTEURS SONT SPECIALISES DANS LE MARAICHAGE ET L’APPROVISIONNEMENT DES VILLES COMPRENDRE L’EVOLUTION DE L’AGRICULTURE DES NIAYES
CHAPITRE 2. REFERENCES CONCEPTUELLES CHOISIES : L’APPROCHE SYSTEMIQUE ET LE CONCEPT DE SYSTEME AGRAIRE
2.1 Justification de ce choix
2.2 L’APPROCHE SYSTEMIQUE : INTRODUCTION A QUELQUES CONCEPTS CLES
2.2.1 La complexité
2.2.2 Le système
2.2.3 La modélisation systémique
2.2.4 La dynamique des systèmes
2.3 Le concept de système agraire et ses composantes
2.3.1 Le système agraire
2.3.2 Les systèmes de culture
2.3.3 Les systèmes d’élevage
2.3.4 Le système de production agricole
CHAPITRE 3. LA DEMARCHE GENERALE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE : L’ANALYSE DIAGNOSTIC AGRAIRE
3.1 Démarche générale de l’analyse-diagnostic
3.2 L’approche méthodologique
3.2.1 L’étape du zonage : lire le paysage pour délimiter la zone d’étude et distinguer d’éventuelles sous-unités homogènes
3.2.2 L’approche historique : conduire des entretiens historiques pour comprendre l’évolution des techniques et pratiques au cours des dernières décennies, appréhender les possibles différences dans le vécu des agriculteurs, faire émerger les préoccupations actuelles et établir une prétypologie
3.2.3 La conduite d’enquêtes approfondies pour caractériser les techniques et faire l’évaluation économique comparée des systèmes de production
3.2.3.1 Identification et analyse des systèmes de culture et d’élevage
3.2.3.2 Etude des systèmes de production à l’échelle des exploitations agricoles, analyse des déterminants de leurs productivités respectives et de leur dynamique
3.2.3.3 Performances comparées des systèmes de production agricoles
CHAPITRE 4. ASPECTS SPECIFIQUES DE LA METHODE ADOPTEE DANS LE CADRE DE L’ETUDE
4.1 Le suivi du projet Filao, l’occasion du premier contact avec les Niayes et de la construction de la problématique de l’étude
4.2 De nombreux parcours effectués en début de thèse pour mieux appréhender le paysage, sa diversité, réaliser un zonage des Niayes et une pré-typologie
4.3 Des diagnostics agraires à l’échelle de trois communautés rurales afin d’étudier des situations contrastées, suggérées par le zonage
4.4 D’autres enquêtes complémentaires pour compléter les diagnostics agraires
4.5 L’analyse bibliographique : une activité continue durant toute la thèse
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 1. INTRODUCTION : DE L’ORIGINE ET LA SIGNIFICATION DU TERME NIAYES
CHAPITRE 2. RELIEF ET SUBSTRAT GEOLOGIQUE : UN SYSTEME DUNAIRE HERITE DU QUATERNAIRE REPOSANT SUR DES FORMATIONS GEOLOGIQUES PLUS ANCIENNES
2.1 Un relief peu accentué
2.2 Le cadre géologique : un substratum constitué par le bassin sédimentaire sénégalomauritanien
surmonté de formations dunaires constituées au Quaternaire
CHAPITRE 3. LA GEOMORPHOLOGIE : UN SYSTEME DUNAIRE COMPLEXE, CONSEQUENCE DE L’HISTOIRE GEOLOGIQUE ET DES CLIMATS ANCIENS
CHAPITRE 4. UN CLIMAT TROPICAL SUBCANARIEN : DES INFLUENCES MULTIPLES
4.1 Le régime éolien de la Grande Côte : une double influence maritime et continentale
4.1.1 Les saisons
4.1.1.1 La saison sèche
4.1.1.2 La saison des pluies ou l’hivernage (nawet)
4.1.2 Une forte variabilité interannuelle des pluies
CHAPITRE 5. LES DIFFERENTS TYPES DE SOLS
5.1 Les dior
5.2 Les deck
5.3 Les sols « ban » et « xour »
5.4 Les deck-dior
CHAPITRE 6. HYDROGRAPHIE
6.1 Origine et caractéristiques de la nappe phréatique des sables quaternaire (NSQ), condition de la faisabilité du maraîchage des Niayes
6.2 L’eau de la nappe des Niayes baisse-t-elle ? La salinité augmente-t-elle ?
CHAPITRE 7. LA VEGETATION ORIGINELLE DES NIAYES, UNE CONSEQUENCE DE L’HISTOIRE GEOLOGIQUE, DU CLIMAT ET DE L’HYDROGRAPHIE
7.1 Une végétation « originelle » subguinéenne
7.2 Un recul de la végétation ligneuse en lien avec l’agriculture et le climat
CHAPITRE 8. LE PAYSAGE ACTUEL DES NIAYES : DES DIFFERENCIATIONS SUGGEREE PAR LES CONDITIONS DU MILIEU
8.1 La zone des dunes côtières et de la bande des filaos (A)
8.1.1 Sols
8.1.2 Végétation dominante
8.2 La zone littorale sur le cordon dunaire en arrière de la bande de Filaos, dite des Ndioukis (B)
8.2.1 Sols
8.2.2 Accès à l’eau
8.2.3 Végétation
8.3 La zone intermédiaire dans les dépressions du système de dunes semi-fixes (C)
8.3.1 Sols
8.3.2 Végétation
8.3.3 Accès à l’eau
8.4 La zone des cuvettes tourbeuses, dans les anciens lits de rivières et anciens lacs dans les dunes ogoliennes fixées (dunes continentales) (D et E)
8.4.1 Sols
8.4.2 Végétation
8.4.3 Accès à l’eau
8.5 La zone des cuvettes dans les dunes ogoliennes (F)
8.6 La zone du Diéri (G et H)
8.6.1 Les sols
8.6.2 Végétation
8.6.2.1 Accès à l’eau
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : RECONSTITUTION DE L’ORIGINE ET DES TRANSFORMATIONS DE L’AGRICULTURE DES NIAYES
CHAPITRE 1. AVANT L’EPOQUE COLONIALE : PREMIERES OCCUPATIONS TEMPORAIRES PUIS SEDENTARISATION CROISSANTE
CHAPITRE 2. DE L’EXPERIMENTATION DU MARAICHAGE AUX PREMIERES « COOPERATIVES »
2.1 Des premières expériences de l’agriculture coloniale au Sénégal, arachide et horticulture
2.2 L’annexion du Cayor
2.3 Les débuts d’une entreprise colossale d’aménagement du territoire : la bande de filaos
CHAPITRE 3. EN PLEINE PERIODE COLONIALE (1910-1960) : CONFIRMATION DE LA SPECIALISATION MARAICHERE DES NIAYES
3.1 Aboutissement de la phase exploratoire dans la filière maraîchère
3.2 Le développement du marché des fruits et légumes par une croissance de la demande
CHAPITRE 4. ANNEES 1970-1980 : ECHEC DES TENTATIVES DE DEVELOPPEMENT D’UN MARAICHAGE INDUSTRIEL
4.1 Les impacts de la loi sur le domaine national de 1964
4.2 Le projet de la BUD-Sénégal
4.3 Suite à l’échec de la BUD, l’approche coopérative est relancée
CHAPITRE 5. LES SECHERESSES DES ANNEES 1970-1980
5.1 Sécheresse et développement maraîcher dans les Niayes
5.2 Le temps des projets de développement agricole
5.3 La croissance des besoins de la ville de Dakar et l’intensification des migrations d’ouvriers saisonniers
CHAPITRE 6. DEPUIS LA DEVALUATION DU FCFA, CROISSANCE DE LA PRODUCTION ET EQUIPEMENT CROISSANT
CHAPITRE 7. UN SECOND ZONAGE FONDE DESORMAIS SUR LES GRANDS MODES DE MISE EN VALEUR DES MILIEUX
7.1 La zone Sud
7.2 La zone centrale et la zone Nord, objet de nos enquêtes
7.2.1 La zone centrale
7.2.2 La zone nord
CONCLUSION PARTIELLE
QUATRIEME PARTIE : LE SYSTEME AGRAIRE ACTUEL DES NIAYES
CHAPITRE 1. LES FACTEURS DE DIFFERENCIATION ET TRAJECTOIRES DES SYSTEMES DE PRODUCTION DANS LES NIAYES
1.1 Introduction : les différents types de rapports sociaux de production et d’échange dans les Niayes
1.1.1 Le faire valoirdirect
1.1.2 Le mbey sédo
1.1.3 Le salariat agricole
1.2 L’accès à l’eau, un enjeu clé de l’agriculture des Niayes
1.2.1 Une diversité d’ouvrages de captage de l’eau de la nappe phréatique des cuvettes
1.2.1.1 Les céanes
1.2.1.2 Les puits
1.2.1.3 Les « mini-forages », « petits forages »
1.2.1.4 Les équipements d’exhaure et systèmes d’arrosage des cuvettes
1.2.1.5 Systèmes d’arrosage / irrigation
1.2.2 Les limites à la généralisation de la motorisation
1.2.2.1 Impacts potentiels sur l’économie régionale
1.2.2.2 Un équipement demandant des investissements financiers importants
1.2.2.3 Un système conditionné par la disponibilité foncière
1.2.3 Performances comparées des différents modes d’irrigation
CHAPITRE 2. TRAJECTOIRE DE SYSTEMES DE PRODUCTION TYPIQUES DES NIAYES
CHAPITRE 3. DESCRIPTION DES DIFFERENTS SYSTEMES DE CULTURE MARAICHERS
3.1 Rappel sur les saisons : un climat offrant la possibilité de cultiver toute l’année
3.2 Analyse de la saisonnalité des prix horticoles à Dakar et Banlieue
3.3 Modélisation des systèmes de culture maraîchers des Niayes
3.3.1 Systèmes de culture avec exhaure manuelle, sans poulie ni bassins : des systèmes très exigeants en travail et ne permettant que 800 à 1 200 m!/actif
3.3.1.1 Etude de cas : itinéraire technique d’un système manuel à une seule campagne
d’oignon sur des sols de type Ndioukis (SC1)
3.3.1.2 Les systèmes manuels à deux campagnes par an (SC 2)
3.3.2 L’itinéraire technique des systèmes mixtes exhaure motorisée et arrosage manuel en zone Nord et Centre (2 500 m2/actif) SC3
3.3.3 Les systèmes de culture avec exhaure motorisé et irrigation à la lance : un saut de productivité significatif dans l’histoire du maraîchage des Niayes
3.3.3.1 Cas des systèmes à trois campagnes par an (SC5)
3.3.3.2 Cas des systèmes à quatre campagnes par an (SC6)
3.3.3.3 Un cas particulier, les systèmes de culture avec arrosage à la lance sur les sommets de colline, à seulement deux campagnes par an (SC4)
3.3.4 Performances comparées des systèmes de culture typiques
CHAPITRE 4. DESCRIPTION ET ROLE DES PRINCIPAUX SYSTEMES D’ELEVAGE DANS LE SYSTEME AGRAIRE ACTUEL
4.1 Rôle des élevages dans les systèmes de production
4.1.1 Conduite des troupeaux et calendrier fourrager
4.1.2 Comprémentarité Niayes/Dieri, maraîchage/élevage
4.1.3 Description et performances des systèmes d’élevage
4.1.3.1 Les systèmes d’élevage naisseur de ruminants (SE1, SE2 et SE3)
4.1.4 Les systèmes d’élevage engraisseurs (SE5 et SE6)
4.2 L’aviculture (SE4)
4.2.1 Performances économiques comparées des principaux systèmes d’élevage
CHAPITRE 5. LES SYSTEMES DE PRODUCTION ACTUELS DANS LES NIAYES, LEURS PERFORMANCES ET LIMITES
5.1 Performances comparées des Systèmes de production
5.1.1 Rappel des grands groupes d’exploitations agricoles selon leur niveau d’équipement et le rapport de production chef d’exploitation et sourgha
5.1.2 Trois éléments de différenciation : l’importance du cheptel, la trésorerie et l’accès à la terre
5.1.3 Seuil de reproduction et coût d’opportunité du travail
5.1.4 Performances comparées par type d’exploitation agricole
5.1.4.1 La base de l’accumulation dans le maraîchage des Niayes : le rapport de production entre patron et sourghas (illustration à partir des systèmes de production manuels)
5.1.4.2 La motorisation de l’exhaure : un gain de productivité décisif pour les exploitations agricoles des Niayes
CONCLUSION GENERALE
UN EXEMPLE D’EQUILIBRE ENTRE DYNAMIQUE ENDOGENE ET APPORTS EXTERIEURS ? DIFFICULTES ACTUELLES DE L’AGRICULTURE DES NIAYES ET PISTES DE SOLUTION
L’accès au capital
Les risques de la motorisation accelerée, les tensions entre sourghas et patrons
Réorienter l’encadrement technique
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE