DENOMINATION
Le mot « cannelle » apparaît dans la langue européenne au XII ème siècle. Il dérive du mot « canna » qui signifie roseau ou tuyau. Les épices appelées communément « cannelle » en français sont distinguées en deux termes en Anglais : « Cinnamon » et « cassia ». « Cinnamon » est la cannelle de Ceylan, il fournit la véritable « cannelle ». Le mot « cassia » désigne les cannelles secondaires ou « cassia anglais » ; ce sont la cannelle de Chine, la cannelle de Saigon et la cannelle d’Indonésie [RAZAFINDRAMIARANA, 1985].
CLASSIFICATION
Les canneliers appartiennent à la famille des Lauracées et au genre Cinnamomum. Ce genre comprend une centaine d’espèces [LALLEMAND et al. , 2000].A Madagascar, la famille des Lauracées est représentée par six espèces dont 2 endémiques. La plupart possède des propriétés stimulantes dues exclusivement à leurs huiles essentielles.
La famille des Lauracées est essentiellement tropicale. Elle présente une évolution rapide de certains organes tout en conservant souvent des caractères primitifs. [RAZAFINDRAMIARANA, 1985]
D’après VERNIN et al (1990), dans la banque de donnée SPECMA, trois types de cannelle sont à distinguer : la cannelle de Ceylan, la cannelle des Seychelles originaire également du Ceylan, et la cassie.
LALLEMAND et al. (2000), ne différencient pas la cannelle originaire du Ceylan, mais ajoute l’existence de canneliers sauvages, nonexploités originaire de Bengale, Malaisie, Philippines, et l’Inde.
La cannelle de Ceylan
Cinnamomum zeylanicum , permet de produire de la cannelle de très bonne qualité dite « cannelle de Ceylan ». Originaire d’Inde occidentale et de l’île de Ceylan (Sri-Lanka depuis 1972), ce cannelier est aujourd’hui également exploité à Madagascar, à l’ile Maurice, aux Seychelles, au Vietnam et en Indonésie [LALLEMAND et al. , 2000].
Mode de multiplication et régénération
Les plantes se multiplient par semis lequel est assuré par les oiseaux qui mangent la pulpe des baies, pour les cultures sauvages. Pour le plus fréquemment en pépinière. D’autres moyens sont aussi utilisés comme le marcottage.
Culture
Type de culture BORGET
La culture se fait par une culture dite « degrés de technicité et d’intensité très divers. Les soins apportés à une plantation adulte se situent à un niveau faible. Le moment fort de l’année est celui de la récolte. Pour le cannelier en particulier, les tailles de formations dans les premières années de vie dans l’arbre sont absorbantes et la préparation de la récolte réclame du soin et un véritable métier.
Culture proprement dite
Pour les semis, on utilise les graines fraîchement récol les fruits sont cueillis au moment Il n’y a qu’une graine par fruit. Elle est ovoïde de 1,1 à 1,7 centimètres de long.
Mode de multiplication et régénération CRESSOLE et DUQUENOIS
Les plantes se multiplient par semis lequel est assuré par les oiseaux qui mangent la pulpe des baies, pour les cultures sauvages. Pour l’exploitation, la multiplication est effectuée le plus fréquemment en pépinière. D’autres moyens sont aussi utilisés comme e [BORGET,1991]
La culture se fait par une culture dite «de plein champ ». Elle peut être menée avec des de technicité et d’intensité très divers. Les soinsapportés à une plantation adulte se situent à un niveau faible. Le moment fort de l’année est celui de la récolte. Pour le cannelier il les de formations dans les premières années de vie dans l’arbre sont absorbantes et la préparation de la récolte réclame du soin et un véritable métier.
Culture proprement dite [MAISTRE, 1964]
Pour les semis, on utilise les graines fraîchement récoltées sur la plante adulte. Pour cela, les fruits sont cueillis au momentde leur changement de couleur ou bien, ils sont recouverts de 1,1 à 1,7 centimètres de long.
Les plantes se multiplient par semis lequel est assuré par les oiseaux qui mangent la l’exploitation, la multiplication est effectuée le plus fréquemment en pépinière. D’autres moyens sont aussi utilisés comme: le bouturage, ». Elle peut être menée avec des de technicité et d’intensité très divers. Les soins apportés à une plantation adulte se situent à un niveau faible. Le moment fort de l’année est celui de la récolte. Pour le cannelier il les de formations dans les premières années de vie dans l’arbre sont absorbantes et la préparation de la récolte réclame du soin et un véritable métier. tées sur la plante adulte. Pour cela, ou bien, ils sont recouverts de sachets sur l’arbre même pour les protéger des oiseaux. Les fruits récoltés sont dépulpés, lavés et séchés à l’ombre pendant 3 à 4 jours.
En fin de saison de pluie, les pépinières sont préparées. Les graines sont semées en groupe de huit dans des trous de dix centimètres de diamètre, espacés de 20 centimètres. Sinon, les graines sont réparties à raison de vingt graines environ sur une ligne de 15 cm.
Par la suite, les graines sont recouvertes d’une mince couche de terre, et on ombrage légèrement.
La pépinière est arrosée tous les deux jours jusqu’au développement des premières paires de feuilles. Les graines germent au bout de trois semaines. Lorsque les plants ont une hauteur de 15 centimètres, les ombrages sont enlevés, et le repiquage en pépinière est effectué.
Si le procédé utilisé est la division des vieilles souches, la plante est rabattue à 15 centimètres du sol. La souche est divisée en plusieurs sections, et est plantée avec la terre qui y adhère. Ces éclats de souche sont légèrement ombragés et arrosés.
Les plantes dont la multiplication se fait par la méthode des vieilles souches sont exploitables à l’âge de 12 à 18 mois alors que les plantes multipliées par semis ne peuvent être utilisées qu’près 3 ans.
Plantation et entretien [MAISTRE, 1964]
Le repiquage des plantes sur terrain se fait au début de la saison des pluies. L’écartement des plants varie de 1,75 à 2,75 mètres en tout sens selon la fertilité du sol et le degré d’appropriation du milieu.
Les trous de plantation ont un volume de 0,027 mètre cube (cube de 0,3 mètre de côté).
Les plants mis dans des trous sont ombragés et arrosés jusqu’à leur reprise. On doit sarcler ensuite la plantation trois à quatre fois par an pour les années suivantes. Les mauvaises herbes ainsi enlevées sont enterrées et vont servir d’engrais.
Vers l’âge de deux à trois ans, les tiges atteignent 1,5 à 2 mètres de hauteur et un diamètre de 1 à 2 centimètres, et les écorces deviennent jaunesverdâtres.
L’arbre est rabattu à quelques centimètres du sol et est butté de façon à recouvrir la plaie de taille pour faciliter la formation des souches.
Maladies de la plante [LALLEMAND et al . , 2000]
Les canneliers sont des plantes relativement rustiques, peu sujettes aux maladies. Cependant, certains agents habituels : des Pourridiés comme Rosellinia sp et des Polyporacées peuvent néanmoins parfois causer des pourritures brunes ou blanches. Le « chancre en ligne » et la « maladie rose » provoquée par le Corticum salmonicolon, ont quelque fois été signalés sur les jeunes feuilles, il est possible de rencontrer des macules et des clauques dues respectivement aux espèces des genres Leptosphaeria et Exobasidisum.
e) Récolte de la cannelle [MAISTRE, 1964], [LALLEMAND et al ., 2000], [Ministère de la Production Agricole et de la Réforme Agraire,1980-1981]
L’âge de récolte dépend du mode de culture effectuée. Mais en général, la première récolte se fait vers la troisième ou la quatrième année après la plantation de l’arbre, et se poursuit ensuite tous les deux ans. La meilleure époque de récolte est la saison des pluies ; lorsque les feuilles légèrement rosées, n’ont pas encore atteint leur maturité. Cette période correspond à une circulation intense de la sève, qui facilite la séparation ultérieure de l’écorce et du bois.
A Madagascar, la récolte se fait donc aux mois de décembre et janvier.
Les tiges récoltées sont coupées au ras du sol. Elles ont 2 à 3 mètres de hauteur et 1 à 5 centimètres de diamètre.
La première récolte fournit en général, une écorce épaisse et grossière de qualité médiocre. La qualité s’améliore par la suite grâce aux élagages d’entretien annuel qui permettent aux rejets de trouver l’air et la lumière nécessaires à une bonne croissance. Les tiges coupées sont ensuite rapidement acheminées vers l’atelier de préparation pour leurécorçage.
Rendement [RAZAFINDRAMIARANA, 1985]
Le rendement en cannelle d’une plantation varie selon l’âge de ses arbustes et les conditions écologiques.
La production maximum se situe vers la dixième année et elle atteint 225 à 300 kg d’écorce séchée par ha.
Ecologie[BORGET ,1991], [MAISTRE, 1964]
Facteurs abiotiques
Les facteurs abiotiques sont traduits en deux types de craintes : climatique et édaphique.
facteur climatique
Le cannelier malgache est typiquement équatorial. Il exige une pluviosité abondante de 2 à 4 mètres par an, et demande une température moyenne élevée de l’ordre de 30 °C.
L’exposition au soleil est un grand facteur de qualité pour l’écorce. Le cannelier craint la période sèche, lorsque celle-ci est assez longue. Ainsi lors du défrichage pour la plantation, on laisse des grands arbres tous les 15 mètres environ.
facteur édaphique
Le cannelier malgache demande un sol constitué de sables fins quartzeux recouvrant un sol riche, se situant à des altitudes inférieures à 700 mètres. Les alluvions suffisamment profonds et fertiles conviennent également.
Les sols graveleux ou latéritiques provoquent une croissance rapide, cependant l’écorce obtenue est épaisse et grossière. Les sols marécageux confèrent quant à eux une certaine amertume à l’épice qui est moins aromatique. Les terrains rocheux ne conviennent pas à une plantation de cannelier.
Facteurs biotiques
Les facteurs biotiques sont surtout les formations végétales de l’environnement des canneliers.
D’après la constatation sur terrain, le cannelier pousse au milieu d’une végétation semi dense assez ombragé, soit par d’autres canneliers, soit par d’autres plantes.
ETHNOBOTANIQUE
Formes d’utilisation
La cannelle est utilisée, soit sous forme de tuyau,de poudre, ou d’huile essentielle.
Les bâtonnets de cannelle, ainsi que la poudre sont utilisées en cuisine, pour parfumer le vinaigre ou le vin par exemple ; et en pâtisserie pour les desserts et entremets.
L’huile essentielle de cannelle est utilisée dans l’industrie de la cosmétique et en pharmacologie pour ses nombreuses propriétés médicinales. En parfumerie par exemple, elle entre dans la composition de certains parfums commenote de fond dans « Opium » de Yves Saint Laurent, « Poison » de Dior, ou « Ténéré » dePaco Rabanne.
Indications thérapeutiques
La cannelle a plusieurs propriétés médicinales. On retient surtout son effet tonique et stimulant, et ses propriétés antiseptiques : antiviral, anti fongique, antiparasitaire, anti- fermentaire, antibactérien à large spectre et à action puissante.
La cannelle est également réputée pour son effet aphrodisiaque, emménagogue et hyperemiante.
Table des matières
Introduction
Partie I : BASES SCIENTIFIQUES
I.1 Cadre de recherche
I.1.1 Contexte
I.1.2 Problématique
I.1.3 Objectifs
I.1.4 Hypothèses de travail
I.2 Etude botanique
I.2.1 Origine et historique
I.2.2 Dénomination
I.2.3 Classification
I.2.3.1 La cannelle de Ceylan
I.2.3.2 La cassie
I.2.3.3 Les canneliers sauvages
I.2.4 La cannelle malgache
I.2.4.1 Systématique
I.2.4.2 Description botanique
a) Morphologie générale
b) Les feuilles
c) Inflorescence
d) Les fleurs
e) L’appareil reproducteur
f) Les fruits
g) La graine
I.2.4.3 Mode de multiplication et régénération
I.2.4.4 Culture
a) Type de culture
b) Culture proprement dite
c) Plantation et entretien
d) Maladies de la plante
e) Récolte de la cannelle
f) Rendement
I.2.4.5 Ecologie
a) Facteurs abiotiques
b) Facteurs biotiques
I.2.5 Ethnobotanique
I.2.5.1 Formes d’utilisation
I.2.5.2 Indications thérapeutiques
I.3 Norme de la cannelle
I.3.1 Norme AFNOR –française
b) Définitions
c) Type et classification
d) Catégories commerciales
e) Spécifications
I.3.2 Norme malgache
I.4 Panorama économique de la filière cannelle (écorce et huile essentielle)
I.4.1 La cannelle dans le monde
I.4.1.1 La production mondiale
I.4.1.2 Les pays importateurs de cannelle dans le monde
I.4.1.3 Les pays exportateurs de cannelle dans le monde
I.4.2 La filière cannelle à Madagascar
I.5 Généralités de la zone d’étude : Tamatave – Région Atsinanana
I.5.1 Climat
I.5.2 Flore
I.5.2.1 La végétation
I.5.2.2 Typolologie des formations végétales
I.5.3 Géologie et sol
I.5.3.1 Géologie
I.5.3.2 Pédologie
I.6 Etat des connaissances sur les huiles essentielles
I.6.1 Rappel sur les huiles essentielles
I.6.1.1 Définitions d’une huile essentielle
a) Définition normative
b) Définition littéraire
I.6.1.2 Facteurs de variation de la qualité d’une huile essentielle
a) Technologie et paramètres d’extraction
b) Matières premières
c) Circonstances de collecte
d) Physiologie de la plante
e) Traitement des produits finis
I.6.1.3 Biogenèse et fonction des huiles essentielles chez la plante
I.6.2 Le cinnamaldéhyde
I.6.2.1 Formule chimique et dénomination
I.6.2.2 Propriétés chimiques
I.6.2.2 Propriétés physiques
I.6.2.3 Synthèse du cinnamaldéhyde
I.6.2.4 Utilisation
I.6.3 Synthèse des travaux déjà effectués sur l’huile essentielle de cannelle
I.6.3.1 Extraction – rendement
I.6.3.2 Caractéristiques physico – chimiques.
I.6.3.3 Composition chimique
Conclusion partielle
Partie II : démarche méthodologique
II.1 Collecte et extraction
II.1.1 Présentation des sites de collecte
II.1.1.1. Localisation géographique
II.1.1.2 Choix des zones de prélèvement
II.1.2 Opération de collecte
II.1.2.1 But
II.1.2.2 Principe
II.1.2.3 Procédé
II.1.3 Extraction
II.1.3.1 But
II.1.3.2 Principe
II.1.3.3 Procédé
II.2 Caractéristiques physico chimiques
II.2.1 Détermination des caractéristiques physico chimiques
II.2.1.1 Densimétrie
a) But
b) Principe
c) Procédé
II.2.1.2 Réfractométrie
a) But
b) Principe
c) Procédé
II.2.1.3 Polarimétrie
a) But
b) Principe
c) Procédé
II.2.1.4 Qualité organoleptique
II.2.2 Détermination de la composition chimique
II.2.2.1 Théorie de la chromatographie en phase gazeuse
a) But
b) Principe
II.2.2.2 Appareillage de la chromatographie en phase gazeuse
a. Source de gaz
b) Chambre d’injection
c) Four
d) Colonne
e) Détecteur
II.2.2.3 Conditions opératoires
II.2.2.4 Identification des pics
a) Calcul de l’indice de Kovats
b) Utilisation des produits étalons
c) Corrélation entre le temps de rétention et l’indice de Kovats
II.3 méthode des analyses statistiques utilisées : AFC
II.3.1 Objectifs
II.3.2 Principes
II.3.3 Interprétations
Conclusion partielle
Partie III: résultats et interprétation, discussion
III.1 Extractions des huiles essentielles
III.1.1 Teneur en huile essentielle
III.1.2 Cinétique d’extraction
III.1.3 Comparaison des extractions de l’écorce grattée et non grattée
III.2 Caractéristiques physico-chimiques des échantillons
III.2.1 Constantes physiques
III.2.1.1 La densité relative
III.2.1.2 Indice de réfraction
III.2.1.3 Pouvoir rotatoire
III.2.2 Caractéristiques organoleptiques
III.3 Composition chimique des huiles essentielles
III.3.1 Composition chimique générale de l’huile essentielle de cannelle d’écorce non grattée sans distinction de partie
III.3.2 Compositions chimiques des essences d’écorce de cannelle non grattée et de feuille
III.3.2.1 Compositions chimiques des huiles essentielles d’écorce de cannelle non grattée
issues des différentes parties végétales
III.3.2.2 Composition de l’huile essentielle des feuilles prélevée avec l’écorce de cannelle non grattée
III.3.3 Composition chimique des essences d’écorce de cannelle grattée et de feuilles
III.3.3.1 Composition chimique de l’huile essentielle d’écorce de cannelle grattée issue des différentes parties de l’arbre
III.3.3.2 Composition chimique de l’huile essentielle de feuille prélevée avec les écorces grattée
III.4 Tableaux comparatifs
III.5 Comparaison de la teneur en cinnamaldéhyde dans l’huile essentielle des parties végétales de l’arbre
III.6 Résultats des analyses statistiques
III.6.1 Résultats de l’AFC pour l’huile essentielled’écorce non grattée
III.6.2 Résultats de l’AFC pour l’huile essentielled’écorce grattée
Recommandation et Perspectives
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références bibliographiques
ANNEXE 1 : Détermination de la densité relative à 20 °C
ANNEXE 2 : Détermination de l’indice de réfraction
ANNEXE 3 : Détermination du pouvoir rotatoire
ANNEXE 4: Sur les analyses CPG
ANNEXE 5 : Tableaux recapitulatifs des prélèvements
ANNEXE 6: Formule des produits identifiés