Comportement de déplacement pour motif loisir achat
Cette section est consacrée à la poursuite de la démarche sur un périmètre dont la configuration des territoires peut être qualifiée de standard. On sort du périmètre du système de transport où l’association entre « territoire mobile » et « territoire géographique » est immédiate et où le « territoire mobile » ne propose qu’une seule couche technologique. On essaie alors de reproduire un cadre d’étude semblable à celui de la première étude en sélectionnant des points d’intérêts « isolables » via le découpage du « territoire mobile » afin de faciliter l’établissement du motif de déplacement et l’estimation des autres attributs. Cette étude nous permet d’approfondir notre compréhension des mécanismes de signalisation pour la mesure des déplacements. Nous traiterons deux exemples sur le périmètre du centre commercial de Val d’Europe et sur le complexe Disneyland Paris lors de périodes où les enquêtes actives sont moins riches : les fins de semaine. On montrera que l’observation des déplacements est possible au travers d’indicateurs d’intérêt pour des acteurs de prestation d’activité et également pour des acteurs du transport. Cependant, l’étude du co- fonctionnement des réseaux des deux territoires dans le cadre de ces exemples va mettre en relief certaines limitations, notamment sur la précision temporelle et spatiale, de notre outil de capture.
Cette section contient trois paragraphes. Le premier traite des déplacements pour motifs achats ou loisirs dont le nombre croît et dont les méthodes de mesure sont plus complexes que les déplacements pour motifs travail ou étude en raison de la variabilité de la fréquence de réalisation de ces activités. Le paragraphe suivant expose les indicateurs de mobilité constructibles autour du centre commercial de Val d’Europe dont les frontières de couverture coïncident avec les bordures du complexe. Enfin, l’exemple du parc d’attraction Disneyland Paris ne propose pas une telle superposition des « territoire mobile » et « territoire géographique ». Alors, nous proposons une méthode de segmentation des mobiles présents sur le périmètre d’étude pour dégager les « visiteurs du parc ». La plupart des études sur les mobilités traitent des déplacements pour motif domicile/travail car il s’agit du segment structurant pour la majorité des études transports (DI LORENZO, et al., 2011). En effet, les déplacements domicile/travail constituent l’élément central de la gestion des infrastructures de transport et de la planification urbaine en raison des phénomènes de congestions qu’ils génèrent. De plus, ces déplacements restent les plus immédiats à mesurer en raison de leur forte régularité. Cependant, ces dernières années ont vu s’accroître la demande de déplacements pour réaliser des activités de l’ordre des loisirs ou des achats.
Ces motifs génèrent une part des déplacements en pleine augmentation (AXHAUSEN, 2003). Ces déplacements se distinguent par leur irrégularité tant dans leur fréquence que sur la plage horaire où ils sont réalisés. Ainsi, la notion du « déplacement moyen » pour un « jour moyen » ne peut s’appliquer comme pour les domicile/travail. Ceci explique l’émergence du besoin de mieux comprendre les schémas d’activités concernant les loisirs ou les achats. Les déplacements générés par le segment achats/loisirs/social sont soit le motif principal soit le motif secondaire chainé à un déplacement domicile/travail. Nous rappelons que cette notion de chainage peut entrainer des modifications des attributs du déplacement principal (cf. chap. 2 §3.2.1). Ainsi, appréhender les déplacements loisirs et achats enrichit la connaissance des déplacements structurants domicile/travail-étude. Des travaux de recherche sont consacrés à expliquer les comportements individuels de déplacements motivés par des loisirs/achats au travers de variables d’usage des sols et de variables sociodémographiques (VAN DE BERG, et al.). Ces travaux se sont trouvés ralentis à cause d’un manque de données suffisamment fines et fréquemment mis à jour. Nous montrerons dans cette deuxième section de chapitre comment notre système de capture peut produire des mesures de déplacements dont le motif est loisirs/achats lorsqu’il s’agit du motif principal.
Comme dans le chapitre précédent, le périmètre d’étude est présenté sous deux angles, celui du « territoire géographique » et celui du « territoire mobile ». C’est de la combinaison et des relations qui existent entre ces deux territoires qu’est justifié le choix de notre zone d’intérêt. D’une part, le département de Seine-et-Marne présente un vaste éventail d’usage du territoire en tant que département frontière entre des zones d’habitations très denses proposant de multiples activités et des zones rurales. D’autre part, le découpage du « territoire mobile » sur ce territoire est considéré comme classique et sert ainsi nos objectifs de validation de la méthode dans un cas standard, d’alimentation de la réflexion sur l’utilisation des mécanismes de signalisation pour la mesure des déplacements et de mise en relief des limites soulevées par le fonctionnement classique des réseaux de télécommunications.