Comparaison des traitements avec les données de la littérature

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HISTORIQUE

La première étude sur la fracture supracondylienne du coude chez l’enfant mentionnée dans la littérature remonte au début de XIXème siècle.
1894 : SMITH, orthopédiste à Boston, en Angleterre, se penche sur le problème. Il émet l’idée d’une réduction orthopédique et propose la pose d’un plâtre en flexion à 120° [10].
1898 : MOUCHET fait sa thèse sur les fractures supracondyliennes du coude [10].
1899 : BROCA travaille sur le sujet. Il met au point l’appareil d’immobilisation du coude qui porte son nom: plâtre posé sur le coude fléchi à 120°. Ce dispositif n’est plus utilisé de nos jours [11].
1904 : KOCHER établit la classification des fractures supracondyliennes par fracture en flexion et fracture en extension [12].
1929 : BAUMANN travaille sur le principe du dispositif en flexion [12-14]. Déjà à cette époque, les auteurs établissent le principe de la remarquable stabilité
en flexion du coude de la fracture supracondylienne du coude.
Mais le problème des raideurs post-opératoires très courant et la fréquence des complications vasculo-nerveuses de type Volkmann après plâtre font émerger deux courants thérapeutiques :
Le premier, chirurgical est prôné par l’école lyonnaise en 1933 [12].
Le second est purement orthopédique par LEVEUF et GODARD en 1935 :
traction par broche transolécrânienne, extension continue sans acte chirurgical [12,15].
1936 : DUNN confirme la nécessité d’un dispositif de contention en flexion des fractures supracondyliennes du coude comme traitement [16].
1939 : DUNLOP développe la technique de la traction au zénith [15].
Toujours en 1939 : LEVEUF et GODARD ont gardé le même principe du traitement orthopédique, mais préconisent une simple traction collée. Par contre, d’autres équipes optent pour des thérapeutiques chirurgicales [15,17].
1938 : Les lyonnais GUILLEMINET et TAVENIER, puis FAYSSE proposent une réduction chirurgicale par voie transolécrânienne [18].
Toujours en 1938 : SORREL et LONGUET condamnent cette voie en raison des risques de raideur chez l’enfant et préfèrent un abord antérieur [18].
1952 : JUDET propose l’association orthopédie-chirurgie, qui consiste dans un premier temps à la réduction externe, suivi d’un deuxième temps : pose de broche externe par fixation percutanée, le tout s’achève par la pose d’un plâtre thoraco-brachial. Il expose le problème de l’augmentation de la flexion augmentant le risque d’ischémie [19,20].
1954 : dans son livre «Fractures in children», BLOUNT reste fidèle à la contention en flexion et remplace l’immobilisation par plâtre circulaire
à 120° par fixation à l’aide d’un double anneau passé entre le cou et le poignet. C’est le dispositif de contention orthopédique par mise en flexion du coude qui porte aujourd’hui son nom [18].
1962 : LAGRANGE et RIGAULT établissent un rapport sur les fractures supracondyliennes du coude à la 38ème réunion annuelle de la SOFCOT. Ils insistent sur la rareté du syndrome de Volkmann, qui avait fait la gravité de ces fractures. Leurs travaux ont permis une meilleure compréhension et une amélioration du pronostic [21].
1974 : RANG attribue à SMITH le principe de la position de la contention de la fracture supracondylienne du coude qu’il avait établie en 1894 [22].
1985 : NANCY met au point la technique par embrochage descendant [23].
1986 : Le dernier rapport, dirigé par POULIQUEN lors du symposium de la SOFCOT confirme les travaux de LAGRANGE et RIGAULT [24].
Ces vingt dernières années, les thérapeutiques se sont diversifiées. Beaucoup sont restés fidèles à la méthode de JUDET. D’autres se sont orientés vers des thérapeutiques chirurgicales de principe. Enfin, la méthode de BLOUNT a été remise à l’honneur par l’école strasbourgeoise avec des résultats satisfaisants à condition d’en respecter les contre-indications [10].

RAPPELS ANATOMIQUES

L’articulation du coude unit l’extrémité inférieure de l’humérus aux extrémités supérieures des deux os de l’avant-bras : le radius et l’ulna (Figure 1).

Ostéologie du coude

L’extrémité inférieure de l’humérus ou palette humérale présente une forme de fourche à deux piliers inégaux qui supportent deux surfaces articulaires [25].
Ces surfaces sont représentées par le condyle (Figure 1), de forme hémisphérique, située en dehors et qui s’articule avec la tête radiale et la trochlée, en forme de poulie (Figure 2), située en dedans et qui s’articule avec l’olécrane [26].
Cette extrémité inférieure de l’humérus est déportée en avant et forme avec l’axe de l’humérus un angle de 30° (Figure 2). Son axe transversal est dirigé en bas et en dehors, cela explique le valgus de l’avant-bras pendant l’extension complète du coude. La palette humérale est inclinée en valgus. On lui décrit 2 faces : antérieure et postérieure et 2 bords : latéral et médial.

Particularités chez l’enfant : croissance et ossification

La croissance de l’extrémité inférieure de l’humérus se fait par l’intermédiaire de six noyaux épiphysaires d’ossification, et donc autant de cartilages de croissance, dont aucun n’est visible sur les clichés radiographiques standards. Il est très important de les connaître pour une bonne interprétation des radiographies chez l’enfant et l’adolescent.
A la naissance, il n’existe que la diaphyse et une épiphyse entièrement cartilagineuse. L’un après l’autre, ces noyaux vont apparaître séparément, s’ossifier et donner ainsi lieu à de images radiologiques variant en fonction de l’âge [8, 22,27].
Le premier à apparaître est le point condylien en moyenne au 8ème mois (entre 2 et 24 mois) (Figure 3). Vers 5 ans (3 – 9 ans) apparaît le point épitrochléen. Ensuite apparaîtront : le point de la tête radiale vers 5 ans et demi (4 – 7 ans), le point trochléen vers 8 ans et demi (7 – 10 ans), le noyau olécrânien à 9 ans (8 – 11 ans), et enfin, le noyau épicondylien à 11 ans (10 – 14 ans) (Figure 3) [22, 28].
L’union complète des noyaux de l’épiphyse distale de l’humérus se fait entre la 14ème et la 18ème année, plus précocement chez les filles que chez les garçons, avec un retard pour le noyau épitrochléen jusqu’à l’âge de 20 à 22 ans [22, 28].
Selon Birkner, l’ossification complète est acquise vers l’âge de seize ans chez la fille et de dix-huit ans chez le garçon (Figure 4) [29].
Rappelons que l’analyse du nombre et du volume de ces noyaux permet d’apprécier l’âge osseux

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
HISTORIQUE
RAPPELS ANATOMIQUES
II.1. Ostéologie du coude
II.2. Particularités chez l’enfant : croissance et ossification
II.3. Structures capsulo-ligamentaires du coude
II.4. Muscles du coude
II.5. Vascularisation du coude
II.6. Innervation du coude
BIOMECANIQUE DE L’ARTICULATION DU COUDE
III.1. Stabilité
III.2. Amplitudes de mobilité
IMAGERIE NORMALE DU COUDE
IV.1. Radiographie standard
IV.2. Echographie
MECANISMES
ANATOMO-PATHOLOGIE
VI.1. Traits de fracture
VI.2. Déplacements élémentaires
VI.3. Lésions des parties molles
VI.4. Les associations lésionnelles
DIAGNOSTIC
VII.1. Clinique
VII.2. Classification radiographique
TRAITEMENT
COMPLICATIONS
IX.1. Complications immédiates
IX.2. Complications secondaires
IX.3. Complications tardives
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
METHODES
I.1. Type d’étude
I.2. Cadre de l’étude
I.3. Durée de l’étude
I.4. Période de l’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Critères d’inclusion
I.7. Critères de non inclusion
I.8. Critères d’exclusion
I.9. Mode de collecte des données
I.10. Variables étudiés
I.10.1. Données épidémiologiques
I.10.2. Données cliniques
I.10.3. Données radiographiques (anatomiques)
I.11. Critères de jugement
I.11.1. Résultat anatomique initial (qualité de la réduction)
I.11.2. Résultats anatomiques définitifs
I.12. Mode d’analyse des données
I.13. Limites de l’étude
RESULTATS
II.1. Avant-propos
II.2. Données épidémiologiques
II.2.1. Age
II.2.2. Sexe
II.2.3. Côté atteint
II.2.4. Circonstances de survenue
II.2.5. Délai d’admission
II.2.6. Délai de prise en charge
II.2.7. Durée moyenne du séjour hospitalier
II.3. Données cliniques et radiographiques
II.3.1. Antécédents de traumatisme
II.3.2. Proportion selon le stade radio-anatomo-pathologique
II.3.3. Complications immédiates
II.3.4. Complications secondaires et tardives
II.3.5. Proportion des moyens thérapeutiques utilisés
II.3.6. Proportion des moyens thérapeutiques selon le stade
RESULTATS DU TRAITEMENT
III.1. Résultats anatomiques initiaux (post opératoires immédiats)
III.2. Résultats anatomiques définitifs
III.3. Résultats anatomiques définitifs en fonction des tranches d’âge
III.4. Résultats anatomiques définitifs en fonction du stade
III.5. Résultats anatomiques en fonction des moyens thérapeutiques
III.5.1. Résultats du traitement orthopédique en fonction du stade
III.5.2. Résultats du traitement chirurgical en fonction du stade
III.5.3. Comparaison des résultats définitifs en fonction des moyens
thérapeutiques utilisés pour les différents stades
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
Sur le plan épidémiologique
I.1. Prévalence
I.2. L’âge de survenue
I.3. Le sexe
I.4. Le côté atteint
I.5. Circonstances de survenue
I.6. Le délai de prise en charge
I.8. La durée du séjour hospitalier
Etiopathogénie
II.1. Hypothèse selon Pingaud et Mouchet
II.2. Hypothèse selon Destot, Vignard et Ombredane
II.3. Hypothèse selon Broca
II.4. Hypothèse selon Chrestian
Sur le plan radio-anatomo-pathologique
Les complications immédiates
IV.1. L’ouverture cutanée
IV.2. Les lésions vasculaires
IV.3. Les lésions nerveuses
IV.4. Les traumatismes associés
Les complications secondaires et tardives
V.1. Syndrome des loges
V.2. Cubitus varus
Sur le plan thérapeutique
VI.1. Le traitement orthopédique
VI.1.1. Immobilisation plâtrée
VI.1.2. Méthode de Blount
VI.2. Le traitement chirurgical
VI.3. Indication thérapeutique selon le stade de fracture
VI.3.1. Fractures stade I et stade II
VI.3.2. Fractures stade III
VI.3.3. Fractures stade IV
VI.4. Comparaison des traitements avec les données de la littérature
La rééducation
La prévention par supplémentation en calcium et en vitamine D
Facteurs pronostiques
Proposition d’algorithme de prise en charge
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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