COMPARAISON DES RESULTATS ET SYNTHESE
Cette partie du PFE aura pour objectif de collecter les résultats de la recherche tant dans sa partie théorique que dans sa partie empirique ainsi que de remettre en question la méthodologie mise en place dans ce mémoire. La grande majorité, voire toutes, les définitions de la Smart City inclut l’intégration des nouvelles technologies dans la ville et comme nous avons pu observer dans les études de cas, les villes qui se qualifient en tant que Smart City basent souvent leur conception sur l’aspect technologique. Or le focus sur la technologie n’est pas réellement un aspect essentiel pour faire une ville intelligente. La ville de Medellin, Colombie, est un exemple illustrateur de cette idée. C’est une ville low tech mais qui est considérée comme intelligente par sa façon de trouver des solutions ingénieuses et de modifier sa gestion de la ville de manière intelligente. Medellin est d’ailleurs une ville qui a été élue en 2012 par le Wall Street Journal come « la ville la plus innovante du monde » (Moreno, 2015a). Pour citer Cointe et Virilli : « Il s’agit bien plus d’une ville ingénieuse, maline, élégante, et parfois même bricolée qui ressort de l’exemple de Medellin, et non pas une ville à la pointe de la technologie » (Cointe et Virilli, 2014). Moreno en fait également souvent l’éloge lors de ses conférences et interviews.
D’autre part, Damon et al. expliquent que : « la clé du développement intelligent de la ville réside dans l’articulation de deux logiques différentes mais indissociables, la gestion du court terme et la planification à long terme » (Damon et al., 2013, p.55). Le court terme est lié aux nouvelles technologies qui impacte directement la gestion quotidienne de la ville (transport, énergie, etc.) mais le long terme correspond à une autre logique qui est celle de la création de la ville. Il s’agit d’une temporalité qui demande de prévoir et d’observer les impacts qu’auront des changements dans les infrastructures. Selon les auteurs, l’un des enjeux majeurs de la Smart City est l’articulation de ces deux temporalités, articulation difficile car les ville on tendance à les confondre (Damon et al., 2013). De ce fait, l’intelligence ne signifie pas seulement intégrer une nouvelle technologie dans la gestion de la ville mais de trouver des solutions innovantes pour améliorer cette gestion. Damon et al. (2013) donnent comme exemple la solution intelligente de la SNCF qui proposait en mars 2013 de mettre en accord les entreprises afin de modifier les horaires de travail en échange de baisses de tarifs pour limiter la saturation du réseau ferroviaire aux moments de pointe. Ainsi, la technologie est donc seulement un outil utile mais non nécessaire car l’intelligence d’une ville réside dans sa capacité de trouver des solutions innovantes.
Smart City : juste un label ?
Comme beaucoup de labels (FrenchTech, Ville verte, Eco-city, etc.), celui de la Smart City peut porter débat. En effet, étant donné la transversalité de la définition de la ville intelligente, il serait très difficile, voire impossible, de trouver une ville qui ne soit pas intelligente dans aucun des aspects de la définition. De ce fait, ce label est-il vraiment légitime ou est-ce juste une autre façon de transformer la ville en objet marketing ? Le label de Smart City a peut-être l’avantage d’être inducteur de changements dans la gestion et dans l’aménagement du territoire de la ville donnant une vision { long terme pour le développement de celle-ci. En effet, Caragliu et al. déclarent que le label Smart City permet aux villes de trouver des solutions intelligentes pour prospérer, à travers des améliorations quantitatives et qualitatives de la productivité (Caragliu et al., 2011). Certains auteurs plus pessimistes expriment leurs doutes sur l’avantage de la Smart City. Shepard et Simeti en particulier expliquent que les villes ont tendance à se référer { la notion de l’intelligence comme une solution miracle issue de l’optimisation et l’efficience des technologies qui permettront { coup sûr l’amélioration de la qualité de vie. Or les auteurs pensent que ceci est probablement faux et dans le cas où ceci serait vrai cela ne serait bénéfique ni tout le temps, ni partout ni à tout le monde (Shepard et Simeti, 2013).