Comparaison des caractéristiques musculaires des sujets avec et sans déformations rachidiennes

Comparaison des caractéristiques musculaires des sujets avec et sans déformations rachidiennes

Pour mieux comprendre les phénomènes dégénératifs musculaires associés à la déformation, l’objectif de ce travail était de comparer les caractéristiques des muscles rachidiens et pelviens d’une population de patients avec une scoliose lombaire de l’adulte et d’une population de témoins sans déformation. 5.3.2. Matériel et méthodes Patients Cette étude prospective a été menée entre 2016 et 2018, après approbation par le comité d’éthique de l’établissement. Les patients de plus de 40 ans (groupe P), avec une scoliose lombaire dégénérative ou idiopathique vieillie dont l’angle de Cobb était supérieur à 20°, jamais opérés du rachis et avec un bilan d’imagerie complet (au minimum un télérachis de face et de profil, et une IRM musculaire) étaient inclus. Les patients avec un antécédent de chirurgie de la colonne vertébrale ou une autre cause de scoliose (c.-à-d. neurologique, congénitale, traumatique, néoplasique) étaient exclus. Les 2 populations de sujets asymptomatiques, sans déformation, également étudiées étaient une cohorte de 23 sujets jeunes, entre 18 et 24 ans (groupe J, issus du travail de thèse de C. Amabile, 2017) et une cohorte de 12 sujets âgés de plus de 60 ans (groupe A, issus du travail de master de C. Maillot, 2017). Données démographiques et cliniques Pour chaque patient, les données démographiques recueillies étaient l’âge, le sexe et l’indice de masse corporelle (IMC). Analyse IRM Tous les patients avaient une IRM de la vertèbre C7 jusqu’aux condyles fémoraux, selon le protocole DIXON 2 points et la méthode DPSO décrit dans l’étude précédente. Les muscles suivants ont été étudiés chez les patients : trapèze, rhomboïde, grand dorsal, érecteurs du rachis (spinalis, longissimus et iliocostalis), droits abdominaux, psoas-iliaques, carrés des lombes, obliques (externes, internes et transverses), long et court biceps fémoral, semi-tendineux, semi-membraneux, quadriceps (vaste latéral, vaste médial, droit antérieur), sartorius, gracilis, tenseur du fascia lata, adducteurs et pectoraux (petit et grand). Afin d’être comparable aux deux populations asymptomatiques, le volume musculaire des patients a été calculé à partir de la vertèbre T12 et le volume relatif de chaque muscle par rapport au volume musculaire total a aussi été calculé. Analyse statistique L’analyse statistique était effectuée avec le logiciel Stata dans sa version 15.0 (Statacorp, College Station, Texas). La normalité de la distribution des variables était vérifiée par le test de Shapiro-Wilk. Une analyse descriptive des données démographiques et des données musculaires a été réalisée. Ensuite, les données relatives des volumes musculaires ont été comparées entre les groupes de patients. Une valeur de p<0.05 était considérée comme significative .

Données démographiques L’âge moyen des patients était de 60 ±16 ans, avec 71% (n=20) de femmes et un indice de masse corporelle moyen de 26 ±4 kg/m². L’angle de Cobb moyen était de 45 ±11°. L’âge et l’indice de masse corporelle n’était pas significativement différent entre patients et le groupe A (57 ±11 ans, 25 ±6 kg/m²). En revanche, l’indice de masse corporelle du groupe J était plus faible (21 ±2 kg/m², p=0,03), logiquement ces sujets étaient plus jeunes (19 ±1 ans, p=0,02). Données musculaires Le volume musculaire total des patients (groupe P) et celui du sujets âgés (groupe A n’était pas significativement différent (2,71 ±0,8 dm3 vs 2,69 ±0,7 dm3, p=0,94). Le volume moyen des muscles analysés dans le groupe de patients et dans le groupe A sont rapportés dans les tableaux 32 et 33. Tableau 33. Volumes musculaires moyens des sujets âgés (groupe A, n=12) (dm3). L’analyse des volumes relatifs révélait que le volume relatif des érecteurs du rachis était significativement plus important dans le groupe A que dans le groupe de patients (A : 25 ±2% vs P : 16 ±4%, p=0,000). Les résultats étaient similaires pour l’iliocostalis (A : 7 ±1% vs P : 4 ±1%, p=0,000). En revanche, il n’existait pas de différence significative pour le longissimus et le spinalis. L’iliopsoas et le carré des lombes étaient plus volumineux dans le groupe A que dans le groupe patients (respectivement, A : 22 ±4% vs P : 18 ±4%, p=0,001 et A : 2 ±0,4% vs P : 1,4 ±0,5%, p=0,003). Le volume relatif du groupe des obliques était également plus important dans le groupe A que dans le groupe patients (A : 18 ±2% vs P : 15 ±3%, p=0,02), alors qu’il n’existait pas de différence pour les abdominaux (figure 52).

 

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