COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS ET DEVELOPPEMENT REGIONA

COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS ET DEVELOPPEMENT REGIONA

La présentation du milieu naturel et la méthodologie de recherche 

La justification des raisons du choix de la zone d’étude : Le contexte général de la zone d’étude : En général, chaque Chef lieu Communal du district d’Ambositra dispose d’un marché, mais la ville en est un plus grand centre dans ledit district. Le marché constitue vraisemblablement un lieu privilégié de la vente des produits de rente (en agriculture, artisanal, alimentaire…). Il assure d’une part, la distribution et la commercialisation des produits locaux et ceux provenant des autres endroits environnants, et d’autre part, il focalise la collecte des produits locaux destinés à être vendus dans d’autres régions. Grâce à la présence de la route nationale RN7, le district d’Ambositra se trouve en « position charnière » reliant les villes d’Antsirabe et d’Antananarivo à celles de Fianarantsoa et Tuléar. Cette position géographique de cette zone offre des atouts à sa population locale grâce à l’accessibilité et à la libre circulation des produits vivriers qui facilitent leur commercialisation. L’axe routier détermine fortement les systèmes de production et les facteurs de performance du circuit commercial en diminuant le coût du transport à l’effet de la construction de route goudronné. 6 Le commerce recouvre un processus complexe qui englobe tout ce qui se situe entre la production et la consommation (BEAUJEU G. 1977). Dans des études consacrées à des états ou dans les manuels de géographie générale, à peine si un chapitre est traditionnellement concédé au commerce extérieur. Aujourd’hui, l’organisation spatiale à l’échelle locale, régionale, voire nationale ne se conçoit qu’en fonction d’une utilisation rationnelle des réseaux de communication.

La raison du choix de notre étude

L’essentiel de cette recherche consiste dans la connaissance des activités prédominantes dans les zones productrices et permet d’identifier le choix de dispositif d’observation. Cette observation implique les questions suivantes : que veut-on reconnaître ? Comment intégrer l’agriculture familiale du district d’Ambositra à l’économie du marché ? Les produits vivriers (riz, manioc, haricot, maïs) sont ainsi choisis pour deux raisons principales : – d’abord, pour illustrer la capacité des agriculteurs à produire, s’organiser en famille et à intervenir dans le marché. En outre, ces produits tiennent une place essentielle dans les activités agricoles du district d’Ambositra, et jouent un rôle particulièrement important sur la commercialisation et la production alimentaire. – ensuite, notre objectif est de trouver des débouchés adéquats, afin de développer la pratique des produits vivriers et valoriser la production familiale. Ces produits vivriers du district d’Ambositra figurent parmi les 7 cultures faciles à transporter et à stocker ; c’est une agriculture familiale (H. LAMARCHE, 1998) tournée vers l’économie monétaire. Sur l’étude de cas de la commercialisation du district d’Ambositra, la demande sur les marchés permet d’identifier les atouts et les contraintes sur l’exploitation des produits vivriers. Ce qui conduit à retenir l’option pour « l’étude de cas » en choisissant les produits les plus importants dans les hautes terres centrales malgaches, tant en terme de volumes de production, qu’en fréquence relative à des systèmes de produits familiaux (comme le riz, le manioc, le maïs…). Ces produits deviennent aussi les plus influents sur le plan monétaire en raison de leur intégration à l’économie marchande. 1.3 Les objectifs et la problématique de recherche : Madagascar a opté pour le libéralisme économique afin d’assurer son développement socio-économique. A cette fin, l’objectif des promoteurs agricole est de relancer la commercialisation des produits locaux. Or, la commercialisation reste encore mal organisée dans le district d’Ambositra tant sur les circuits des produits, que sur leur vente pour trouver des débouchés plus rentables aux agriculteurs. Il est alors question de savoir l’origine de dysfonctionnement du marché, et des systèmes de transformation des produits destinés à l’autosubsistance en économie marchande. Cette transformation devrait avoir des impacts sur le développement régional. 8 Pour bien cerner les problématiques engendrées par ce sujet, il nous est nécessaire de procéder à l’énumération des problématiques par des facteurs : physiques, humaines, économiques, spatiaux. Dès lors, plusieurs questions se posent :  Les facteurs physiques ont-ils des impacts sur le développement de la commercialisation des produits vivriers ? Quels sont les rôles du milieu naturel au développement de la commercialisation ?  Sur les facteurs humains, l’inégale répartition de la population engendre-t-elle des facteurs de blocage pour le système d’exploitation des produits vivriers et leur commercialisation? En quoi consistent les impacts du dynamisme de la population sur les produits agricoles et le développement régional ?  Sur les facteurs économiques, dans quelles conditions le système de production peut-il développer les activités commerciales ? La transformation des produits vivriers peut-elle élargir le marché agricole, base de l’économie rurale ? Où sont les destinations des produits vivriers ?  Sur les facteurs spatiaux, quel est le rôle du transport sur le développement des produits vivriers ? Quels sont les impacts de la liaison entre le marché urbain et le marché rural ? Plusieurs objectifs spécifiques sont pris en compte dans cette étude qui vise la connaissance des éléments du 9 milieu naturel et économique dans le district d’Ambositra. Elle va se pencher davantage sur l’ampleur des facteurs qui conditionnent le cadre spatial du développement de la zone. Le circuit commercial des produits agricoles ne poserait pas des problèmes, si les paysans ne se soucient pas de la destination de leurs produits. Cette étude du marché de district d’Ambositra permet donc de tracer l’importance de la demande urbaine avec l’emploi des réseaux d’informations et d’analyser leurs effets sur l’environnement économique rural.

Une méthode de recherche basée sur l’approche filière

L’approche méthodologique

Dans le cadre de nos travaux de recherche, notre méthode d’approche est basée sur l’étude filière qui englobe la production, la collecte, le commerce, le transport des produits vivriers pour mieux comprendre les circuits commerciaux, et leurs impacts sur les marchés ruraux afin de mesurer le développement économique de la zone. L’étude de la commercialisation par l’approche filière (MEGRET, 1990) est une notion de plus en plus utilisée pour évaluer les produits agricoles sur les activités paysannes et pour déterminer leur importance sur le marché. A partir de l’étude de filière vivrière, notre investigation met l’accent sur l’analyse de production et de commercialisation pour identifier les marchés en fonction des besoins et comportements des consommateurs. L’étude de la filière commerciale part du paysan producteur, passe au premier collecteur, et tend jusqu’à la 10 distribution locale ou régionale avant d’arriver aux consommateurs. Elle permet d’analyser plus profondément les systèmes de production et de reconstituer les circuits de produits vivriers dans le district d’Ambositra. « La filière va constituer le champs d’observation privilégié pour observer les entreprises en situation » (MONTIGAUD JC, 1989). Cet aspect méthodologique tient compte à la fois des rendements agricoles, des prix, des caractéristiques des réseaux commerciaux et des tendances de la demande pour les produits vivriers. La présence de ces produits sur le marché met clairement en cause les facteurs de fonctionnement du marché. Cette approche permet d’identifier les éléments clés de mode d’emploi des produits vivriers (le stockage, la vente, la transformation agricole) dans le district d’Ambositra au cours de leur itinéraire. Mais, elle aide également à déceler les contraintes techniques portant sur l’étude du marché. Au vue de ces problèmes, le diagnostic de la filière constitue alors un stade préliminaire indispensable afin de régulariser le marché ou d’orienter la destination des productions. Ce processus implique l’adoption d’une politique d’orientation sur le circuit et l’organisation commerciale pour appuyer l’innovation du système agricole.