COMMERCIALISATION DE LA VIANDE ROUGE

COMMERCIALISATION DE LA VIANDE ROUGE

Les pratiques d’élevage à la CUN

Selon (Tiemogo, 2006) trois systèmes d’élevage cohabitent à la CUN : le système extensif, le système semi-intensif, le système intensif.

Le système extensif 

C’est un élevage qui est basé sur l’utilisation des ressources naturelles par le biais de la transhumance. Pendant la saison des pluies, les animaux (bovins, ovins et caprins) quittent la zone de culture pour pâturer sur les collines et les plateaux impropres à l’agriculture. Après la saison des pluies ils reviennent dans les champs afin de bénéficier des résidus de cultures. Il faut noter que la présence du fleuve constitue une zone de refuge pour les grands troupeaux pendant une partie de l’année, grâce aux riches bourgoutières. Cet élevage est en grande partie dominé par les peulh des villages environnants de la ville de Niamey.

Le système semi-intensif 

Le système semi-intensif est pratiqué en majorité par les peulh, qui représentent 77% de cette population. La majorité de ces éleveurs pratiquent parallèlement à cette activité, d’autres activités socioprofessionnelles. Les animaux sont confiés aux bergers qui les conduisent au pâturage le matin et les ramènent dans l’après-midi contre une rémunération mensuelle de 1000FCFA par tête de bovin et 500FCFA par petit ruminant. L’alimentation est composée de pailles, fanes de niébé, son de riz, de mil ou de maïs. 

Le système intensif

Le système intensif se pratique en zone périurbaine. Il concerne les coopératives laitières sur les périmètres irrigués et les systèmes améliorés que l’on rencontre au niveau des fermes privées. L’élevage intensif est la pratique de certains éleveurs du secteur tertiaire (commerçants, fonctionnaires). Dans ce système, les animaux sont en stabulation libre dans des enclos ou des étables (cas de la station de Kirkissoye) et bénéficient d’un apport en bourgou (Echinocloa Stagnina), en graines de coton et en drêche de brasserie etc. 

Approvisionnement en animaux de boucherie

La majeure partie de la viande consommée à Niamey, provient des animaux achetés sur les marchés de la région de Tillabéry (Kollo, Torodi, Balleyara, Ouallam, Téra, Namaro, Ayorou, Mehanna, Say). Les marchés à bétail se repartissent en trois catégories : les marchés de collecte, les marchés de regroupement et les marchés terminaux (MRA, 2005). 

Les marchés de collecte

Les marchés de collecte sont situés dans la zone pastorale où les éleveurs sont très présents. Ils reçoivent le bétail local et celui des villages voisins. La 5 présentation des animaux sur le marché se fait en fonction des besoins financiers du producteur, qui présente en effet deux à trois têtes de bétail. 

Les marchés de regroupement

Les marchés de regroupement sont situés dans la zone agricole où l’on note une forte présence de commerçants et intermédiaires. Ces marchés reçoivent les animaux achetés sur les marchés de collecte. Leur fréquentation est hebdomadaire, plus intense après la saison des pluies qui coïncide avec le retour des transhumants dans la zone agricole. Les animaux sont acheminés sur les marchés (collecte et regroupement) à pieds. 

Les marchés terminaux

Les marchés terminaux sont situés dans les grands centres urbains, ravitaillés par les marchés de regroupement. Ces marchés approvisionnent les grandes chaînes d’abattage de la ville de Niamey que sont l’abattoir frigorifique de Niamey et les abattages clandestins. Parmi ces marchés terminaux figurent ceux de la Communauté Urbaine de Niamey à savoir : les marchés de la rive droite, le marché de lazaret et le marché de l’aéroport. Le transport des animaux sur les marchés terminaux est assuré par des camions. 

Les acteurs du circuit vif

Les acteurs du circuit vivant se résument aux commerçants et intermédiaires.

Les commerçants

 Ces acteurs sillonnent les différents marchés à bétail pour se procurer en animaux, qu’ils vont revendre aux bouchers, aux emboucheurs ou aux amateurs d’élevage (fonctionnaires, retraités, etc..). Sur le marché, le commerçant s’acquitte de plusieurs taxes et de la commission de l’intermédiaire. Leurs montants sont donnés à travers le tableau 2. 

Les intermédiaires

Communément appelés dilallis, ils sont chargés de discuter les prix des animaux entre acheteur et vendeur. Les intermédiaires constituent l’élément moteur des transactions commerciales car ils interviennent dans la formation des prix. En fonction des ventes, une somme est prélevée pour la commission de l’intermédiaire. En effet il est rémunéré moyennant le nombre de têtes vendues. Cependant au Niger leur effectif diminue au fil du temps, car ils sont remplacés par les commerçants qui assurent les deux fonctions à la fois. 

Les acteurs du circuit mort 

 Les bouchers grossistes 

Les bouchers grossistes sont ceux qui achètent les animaux auprès des commerçants de bétail et les font abattre à l’abattoir. Ils obtiennent ainsi deux demi-carcasses par animal qu’ils revendent aux bouchers détaillants et consommateurs. 

Les bouchers détaillants

Ces acteurs prennent la viande auprès des bouchers grossistes, pour la revendre en détails aux consommateurs sous la forme crue ou transformée. La catégorie des bouchers détaillants se compose des bouchers spécialisés dans la fabrication de la viande salée et séchée au soleil (communément appelé kilichi), des bouchers spécialisés dans la viande crue et ceux de la viande grillée. Les bouchers détaillants prennent, la plupart du temps, la viande à crédit auprès des bouchers grossistes. 1.4.3. Les restaurateurs Les restaurateurs utilisent la viande dans les différents plats, qu’ils offrent aux consommateurs. Les restaurateurs se procurent en viande sur les marchés de la capitale. Les restaurants se repartissent en deux groupes dont le premier correspond à une petite surface où la viande est vendue en petits morceaux dans les plats de riz, de macaroni, ou sous forme de sandwich. Et le second correspond à des grandes surfaces bien aménagées, dans lesquelles la viande est présentée sous forme de brochettes, des boulettes, etc. 

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Les consommateurs

Ceux sont les usagers qui achètent généralement la viande compte tenu de leur pouvoir d’achat, en vue de l’utiliser dans leur alimentation. Dans cette catégorie, on rencontre toutes les couches sociales de la CUN. 7 CHAPITRE II : Production de la viande dans la Communauté Urbaine de Niamey La viande rouge produite est destinée essentiellement à la satisfaction de la demande locale. Cette production est en grande partie assurée par l’abattoir frigorifique de Niamey. 

Les atouts de la production de viande

Les potentialités de production de viande au Niger sont immenses, vu l’importance du cheptel. Le développement de la production de viande peut tirer des avantages : de l’éradication de la peste bovine, de la qualité organoleptique de la viande Nigérienne qui est très appréciée par les consommateurs des pays côtiers, des possibilités d’embouche ovine et bovine le long du fleuve Niger et autour des centres urbains en zone agricole, de la demande potentielle du Nigeria, des possibilités d’exportations du kilichi, très sollicité.

Présentation de l’abattoir frigorifique de Niamey 

L’abattoir frigorifique a été créé en 1967, en tant qu’établissement public à caractère administratif. Il se situe dans la zone industrielle en bordure du fleuve sur une superficie de 4,8 ha. A partir de 1985, il devient un établissement public administratif à caractère industriel et commercial jouissant d’une autonomie financière. Sa capacité de production est de 12.000 tonnes par an. Le personnel de l’abattoir est estimé à 67 agents et 400 apprentis bouchers, qui ont la charge des opérations de l’établissement (MRA, 2000). L’abattoir comprend actuellement : un parc d’attente dans lequel les animaux sont gardés en plein air, une salle d’abattage qui est en même temps la salle d’inspection et de pesée des carcasses et une chambre froide non opérationnelle. La salle d’abattage comprend l’atelier de découpe qui sert à sectionner la carcasse en deux parties et le matériel de pesée. L’abattage se fait tous les jours de la semaine selon le rite musulman, à partir de 21h et se termine à l’aube. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA FILIERE BETAIL-VIANDE DANS LA COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY
CHAPITRE I : PRESENTATION DE L’ELEVAGE DANS LA COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY
1.1. Les pratiques d’élevage à la CUN
1.1.1. Le système extensif
1.1.2. Le système semi-intensif
1.1.3. Le système intensif
1.2. Approvisionnement en animaux de boucherie
1.2.1. Les marchés de collecte
1.2.2. Les marchés de regroupemen
1.2.3. Les marchés terminaux
1.3. Les acteurs du circuit vif
1.3.1. Les commerçants
1.3.2. Les intermédiaires
1.4. Les acteurs du circuit mort
1.4.1. Les bouchers grossistes
1.4.2. Les bouchers détaillants
1.4.3. Les restaurateurs
1.4.4. Les consommateurs
CHAPITRE II : PRODUCTION DE LA VIANDE DANS LA COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY
2.1. Les atouts de la production de viande
2.2. Présentation de l’abattoir frigorifique de Niamey
2.3. L’antenne de Goudel
2.4. L’offre en viande dans la Communauté Urbaine de Niamey
2.5. La demande en viande dans la Communauté Urbaine de Niamey
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA COMMERCIALISATION DE LA VIANDE
ROUGE DANS LA COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY
CHAPITRE I : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
1.1. Matériel et méthodes
1.1.1. Zone d’étude et échantillonnage
1.1.2. Méthodes d’enquête
1.2. Traitement et analyse des données
1.3. Limites de l’étude
CHAPITRE II : RESULTATS
2.1. Identification des bouchers grossistes
2.1.1. L’ethnie et la religion des bouchers
2.1.2. Le niveau d’instruction des bouchers
2.1.3. L’âge des bouchers grossistes
2.2. Identification des bouchers détaillants
2.2.1. L’ethnie et la religion
2.2.2. L’âge des bouchers
2.2.3. Le niveau d’instruction
2.3. Identification des restaurateurs
2.3.1. La religion
2.3.2. Le niveau d’instruction
2.4. Caractérisation des consommateurs
2.4.1. Le niveau d’instruction
2.4.2. La fréquence au marché
2.5. Les principaux déterminants de la consommation
2.6. Substituts de la viande
2.7. Le circuit de commercialisation de la viande
2.7.1. Les points de ventes de la viande de la CUN
2.7.2. La Distribution de la viande dans la CUN
2.8. L’analyse comptable de la filière
2.8.1. Le compte d’exploitation du commerçant
2.8.2. Le compte d’exploitation du boucher grossiste
2.8.3. Le compte d’exploitation du boucher détaillant
2.9. L’organisation socioprofessionnelle de la filière
2.10. Les contraintes de la commercialisation de la viande
CHAPITRE III : DISCUSSION DES RESULTATS
3.1. Les caractéristiques des acteurs de la filière viande
3.2. Les comportements des consommateurs
3.3. L’apport économique de la filière bétail – viande
3.4. L’aspect organisationnel de la filière
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

 

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