Les grandes évolutions des échanges internationaux
Quelques repères historiques
Avant la 1ère Révolution industrielle, le commerce international existe mais est peu développé :
– Il concerne le « commerce lointain » avec les colonies et est concentré sur des produits rares (la soie, les épices…) vendus à des privilégiés ; ce sont des grands marchands installés dans des grands ports (Venise, Gênes, Anvers…) ou des entreprises (ex. Les compagnies « des Indes ». Une compagnie des Indes était une compagnie qui gérait le commerce entre une métropole européenne et ses colonies appelées génériquement « les Indes » Orientales ou Occidentales).
– Il est toutefois peu développé pour différentes raisons : la croissance économique est trop faible : les économies produisent avec difficultés pour satisfaire leurs besoins sans toujours y parvenir (crises de sous-production agricole, disettes et famines). Le surplus de production par rapport à la demande nationale est insuffisant pour permettre la croissance du commerce international. Il y a donc une tendance à l’autarcie. La 1ère Révolution industrielle au 19ème siècle a été l’accélérateur de l’internationalisation des échanges. Le commerce mondial au XIXème siècle et au début du XXème siècle présente plusieurs caractéristiques essentielles :
– un commerce dominé par les pays européens qui dominent également la production mondiale : vers 1880, la Grande-Bretagne réalise 30 % de la production mondiale, les E-U 25 % (Allemagne 13 %, France 10 %). En 1880, le R-U réalise 23 % du commerce mondial, , la France 11, l’Allemagne 10, les E-U 10 %.
Le R-U exporte par exemple des tissus, des machines, de l’acier…
– A la fin du siècle, les pays européens qui dominent aussi politiquement, militairement et culturellement le monde, vont accentuer leur stratégie de colonisation (développement des empires coloniaux) et investir massivement dans ces colonies dont ils vont exploiter les ressources agricoles et minières. Une Division Internationale du Travail (DIT) dite « traditionnelle » se met en place : des échanges de produits bruts (ex : coton, canne à sucre, bananes, minerais…) contre des produits industriels venant de la métropole.
– Le libre-échange défendu par les libéraux n’a pas toujours été la règle et le protectionnisme a toujours existé sous des formes plus ou moins avouées (doc. 2 p. 70)
– A partir de cette époque, le commerce international a suivi le rythme des fluctuations (il augmente en période de croissance et ralentit, voire s’effondre durant les récessions) de l’économie mondiale ayant un rôle accélérateur, amplificateur dans la croissance, déstabilisateur dans les crises. La première guerre mondiale et la crise économique de 1929 ont par exemple contribué à l’effondrement du commerce international dans les années 1930. A cette époque, par souci de sauvegarde de leur propre économie, les pays adoptent aveuglément des politiques de restriction des importations, sans penser que les importations des uns sont les exportations des autres…
Les évolutions contemporaines des échanges internationaux
Exercice : Que peut-on échanger ?
Voici des exemples d’éléments qui sont échangés internationalement :
Café, bananes, blé, pétrole, électricité, touriste américain en France, touriste français aux E-U, ordinateurs, micro-processeurs (« puces électroniques »), intérêts versés au Reste du Monde (RDM) pour des emprunts, écrans plats, automobiles, cuivre, phosphates, marbre, acier, aluminium, services de saisie informatique (ex. taper les noms de l’annuaire…), la comptabilité, assurances, meubles, chaussures, jouets, textile, investissements étrangers en France, coton, cacao, soja, viandes, salaire versé à un cadre français expatrié, parfums, recettes liées à internet, intérêts reçus du RDM, transports aériens, télécommunications, cinéma, publicité, les tournées musicales internationales, les droits d’auteurs, les redevances sur les brevets, les ventes de conseils financiers, informatiques, dividendes reçus du RDM…