COMMERCE INTERNATIONAL, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
COMMERCE INTERNATIONAL ET CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE REVUE THEORIQUE
La croissance économique est un facteur pour la réduction de la pauvreté. En augmentant et en améliorant les emplois productifs, elle contribue à faire reculer la pauvreté. La création d’emplois peut être envisagée par une expansion du marché intérieur grâce au commerce international, au niveau régional et mondial. De plus, le commerce international permet le transfert de technologie et de savoir-faire des pays avancés, améliorant ainsi la productivité nationale et en même temps l’intensification de la concurrence. Ainsi, il stimule la compétitivité des entreprises nationales. L’objet de ce chapitre consiste à analyser cette relation entre le commerce international et la croissance économique. Ce chapitre examine les théories du commerce international (section 1) en premier lieu, et en second lieu la contribution du commerce international dans la croissance économique (section 2).
Théorie du commerce international
Le commerce international fournit aux différents pays des biens non disponibles sur leur territoire national ou disponible à moindre coût. Il leur permet aussi de disposer une plus grande variété de biens. Cette section vise à expliquer la composition et les volumes des échanges à travers les théories du commerce international qui ont été développé par les économistes depuis le 18ème siècle. Trois concepts seront considérés la théorie classique du commerce international, les nouvelles théories du commerce international et la relation entre le commerce et la croissance économique.
Commerce international comme résultat de la division du travail et de la spécialisation Pour les classiques, l’accès à des biens variés et au moindre coût constituent la principale source de bien-être de la population. La division internationale du travail (DIT) et la liberté de commercer constituent les moyens pour atteindre cet objectif. La DIT et les spécialisations se déterminent en fonction des avantages comparatifs de chaque pays. La spécialisation dans la production de bien pour lequel le pays dispose d’un avantage comparatif permet à chaque pays d’accroitre sa capacité productive et dégager un surplus exportable. Par conséquent, le pays peut importer les biens qu’il ne produit pas. La DIT accroit la production globale et entraine des gains réparti entre l’ensemble des participants à l’échange.
Les différences techniques de production
Smith (1776) montre que chaque pays à intérêt à importer un bien dès lors qu’il est moins couteux que le même bien produit sur le territoire national. De ce fait, chaque pays doit se spécialiser dans la production de bien pour lequel il dispose d’un avantage absolu. En d’autres termes, un pays a intérêt à se spécialiser dans la production qu’il est capable de produire à moindre coût que ses partenaires. L’analyse de Smith se heurte à des contraintes puisque le pays doit détenir un avantage absolu pour participer aux échanges internationaux. Ainsi, un pays doit être plus efficace que ses partenaires dans la production d’un bien. Si tel n’est pas le cas, ce pays n’a pas intérêt à participer à l’échange. Il doit mettre en place une politique de protection. Dans la théorie de Smith, une spécialisation absolue limite les échanges dans le cas où les pays développés monopoliseraient la production de marchandises en raison d’un coût de production faible et d’autre verraient leur activité réduire. Ricardo (1817) démontre qu’un pays peut gagner à l’échange même s’il ne dispose pas d’un avantage absolu.
En effet, pour Ricardo, la spécialisation et l’ouverture aux échanges sont source de croissance. Les hypothèses : Le raisonnement de Ricardo repose sur un certains nombre d’hypothèses : Il existe un seul facteur de production : le travail. Le capital est assimilé à un travail indirect. Sa valeur est mesurée par la quantité de travail nécessaire pour produire le bien. Il existe une parfaite mobilité des facteurs de production à l’intérieur d’un pays. La main-d’œuvre circule librement entre les secteurs (pas de problème de qualification, de reconversion, etc.) Il existe un plein emploi des facteurs de production dans chaque pays.
Il n’y a pas de chômage. Les facteurs de production sont immobiles entre chaque pays. La population ne fait pas d’immigration et les firmes multinationales ne délocalisent pas. Les pays sont identiques. Ils ont des techniques de production différentes (Krugman, 2009). Les déterminants de la spécialisation : Soit deux pays : l’Angleterre et le Portugal. Ils produisent deux biens : le drap et le vin. Les coûts de production sont déterminés par la quantité de facteur de production nécessaire pour produire le bien. La valeur d’une marchandise se mesure par la quantité de travail qu’elle contient. Ainsi, les deux biens s’échangent en proportion de la quantité de travail que requière leur production.
Le Portugal dispose d’un avantage absolu pour la production du drap et du vin. D’après la théorie de Smith, l’Angleterre peut gagner à importer les deux biens en Portugal puisqu’ils sont fabriqués à un coût inférieur. Cependant, importer ces biens en Portugal entraine en Angleterre des coûts très élevés comme la fermeture des usines, l’augmentation du chômage, etc. Selon Ricardo, même sans avantage absolu, l’Angleterre devrait se spécialiser et participer aux échanges. Par conséquent, sa spécialisation repose sur un avantage relatif et non plus sur un avantage absolu. Le principe des avantages comparatifs : Chaque pays tire un gain à l’échange en exportant les biens pour lesquels il dispose du plus grand avantage comparatif en termes de coût de production et importer les biens pour lesquels ils disposent d’un avantage comparatif le plus faible. Exemple numérique : Soit deux pays, les Etats-Unis et le Japon. Ils produisent deux biens : l’ordinateur et le blé. Le tableau 1 montre le nombre d’heures de travail nécessaire aux Etats-Unis et au Japon pour produire un ordinateur et une tonne de blé.
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