Commentaire des tables
Dans ce chapitre sont rassemblés les commentaires de chacune des neuf classes d’adjectifs sôngsang. Ces neufs classes sont extraites en se fondant sur les propriétés syntaxiques que nous avons discutées tout au long des chapitres de la deuxième partie. La plupart des classifications fondées sur des propriétés syntaxiques sont souvent hétérogènes au point de vue sémantique. Contrairement à cela, notre classification est relativement homogène à ce niveau. Afin d’aboutir à une classification sémantiquement encore plus fine, nous développons, pour certaines classes, des sous-classifications en observant principalement des combinaisons spécifiques entre les trois éléments essentiels : adjectif, Napp et Na. En dehors de ces neufs classes, deux ensembles d’adjectifs montrent des propriétés distributionnelles très particulières : distribution élargie (nommée classe d’adjectifs à distribution élargie (AEL)) et distribution réduite (s’agissant alors des expressions figées) (nommée classe d’adjectifs à distribution réduite (AEX)). Les descriptions de ces deux classes particulières succèdent aux celles des neufs classes principales. avons appelé cette classe adjectifs gustatif-olfactifs (AGO). Puisque les adjectifs gustatifs- olfactifs décrivent le goût ou l’odeur d’une substance, ils ne sont associables qu’avec un substantif non humain en position Na. Des substantifs gustatifs et olfactifs correspondant lexicalement à ces adjectifs peuvent donc être insérés en position Nb. Ces substantifs sont facilement effaçables (Nstapp) (restructuration [A1] : cf. IV.2.1).
Le substantif gustatif mat (goût)2 n’a pas de contrainte lors de son association avec les adjectifs, alors que l’autre substantif, gan (salinité), montre une association très limitée. Par exemple parmi tous les adjectifs qui s’associent avec le substantif mat (goût), seule une petite partie, plus précisément ceux qui dénotent le goût du sel, que ce soit dans un sens positif ou négatif, s’associent avec ce substantif. Les exemples suivants montrent différents cas d’associations avec mat (goût) et gan (salinité) : (signifiant aussi le goût). Les mots phungmi (saveur), ainsi que migak (goût), ne sont utilisés qu’avec l’adjectif support itda (il y avoir/avoir) ou l’adjectif jotda (bon), et non avec les adjectifs spécifiques dits gustatifs. (goût), mais facilement avec le substantif nûk’im4 (sensation). En règle générale, la séquence de ce substantif et de l’adjectif s’associe avec des substantifs dénotant des aliments de type solide en position Na, les propriétés distributionnelles étant donc : Bien que ces adjectifs semblent relativement éloignés de la notion gustative, nous les avons classés comme gustatif en nous fondant sur les faits suivants : 1. Une première raison est que ces adjectifs entrent dans les constructions à support qui La substitution est certainement due au fait que les substantifs en position Na sont autant spécifiques que les substantifs appropriés aux adjectifs donnés, ces substantifs dénotant des aliments de type solide. La restriction lexicale entre les trois éléments (Adj, Na et Napp) est, là encore, la principale caractéristique qui permet d’insérer un élément pertinent lorsque celui-ci est absent. naturellement avec les substantifs appropriés typiquement olfactifs comme nämsä (odeur), hyang/hyanggi (arôme/parfum). Leur description porte sur une substance susceptible de dégager une odeur comprenant bien évidemment tout type d’aliment (liquide ou solide). Les propriétés distributionnelles sont donc :
Il est vrai que la notion <substance susceptible de dégager l’odeur> est floue. Intuitivement, on sait que les mots comme phulip (feuilles vertes), k’ot (fleur), hyangsu (parfum), menikyuô (verni à ongle), pheintû (peint) etc. appartiennent à cette notion. D’autres mots comme ot (vêtement), yangmal (chaussettes), sin (chaussures), mul (eau) etc. sont moins clairs, mais ils peuvent aussi en faire partie lorsque les adjectifs sont adéquatement choisis. Nos principales recherches étant concentrées sur les adjectifs, pour le moment, nous n’entrons pas dans le détail sur les classes des noms en position Na. Or une légère différence existe entre l’ensemble des substantifs olfactifs et celui des substantifs gustatifs au niveau de leur appropriation avec des adjectifs. Ces derniers semblent beaucoup plus strictement appropriés que les premiers aux adjectifs correspondants. Ceci est certainement dû au fait que même le choix des substantifs en position Na est beaucoup plus limité pour les substantifs gustatifs. En effet à ces substantifs gustatifs en position Nb, seul les substantifs dénotant l’aliment sont associables en position Na. En revanche les substantifs olfactifs s’associent non seulement avec les substantifs (en position Na) dénotant des aliments, mais aussi avec d’autres substantifs non humains comme fleur, vêtement, eau ainsi de suite. L’appropriation entre les trois éléments des constructions à adjectifs gustatifs est donc beaucoup plus étroite que celle des constructions à adjectifs olfactifs. De ce fait à la question en ôt’ôni (comment), la réponse contenant le substantif gustatif semble beaucoup plus facilement introduisible.