CO-INFECTION TUBERCULOSE-VIH
Le VIH/SIDA
L’agent pathogène de cette infection est le virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH). Il existe le VIH1 et le VIH2 qui sont tous des rétrovirus de la famille des lentivirus infectant l’homme et responsable du Syndrome d’immuno déficience Acquise (SIDA) [10]. Les agents pathogènes à l’origine du Sida et la forme clinique que prend celui-ci dépendent du stade de l’infection et de l’importance du déficit immunitaire qui lui est associé.
Classification Famille : Retroviridae Genre
Lentivirus Espèces : VIH-1 divisé en sous-groupes M, O, N VIH-2 divisé en 2 sous-groupes 2A et 2B II.2.2. Structure Comme tous les rétrovirus, le VIH-1 et le VIH-2 sont libérés par bourgeonnement à la surface des cellules qui les produisent. Ils possèdent une membrane, une matrice et une capside. ✓ Les membranes sont d’origine cellulaire et les molécules de glycoprotéine d’enveloppe externe (SU gp120) et de glycoprotéines transmembranaires (TM gp 141) s’y fixent ✓ L’intérieur de la particule virale est tapissé de molécules correspondant aux protéines de la matrice (p17 MA) et contient également la protéase virale. ✓ La capside virale est constituée de protéines internes du virus (p24 CA), des protéines de la nucléocapside (p7 MC), deux des trois enzymes virales nécessaires à sa réplication et le matériel génétique du virus constitué de deux molécules ARN identiques. Figure 2: Coupe schématique du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
La réplication virale
❖ Tropisme du virus Les principales étapes du cycle réplicatif du VIH sont communes à tous les rétrovirus. L’infection à VIH est marquée par l’atteinte des lymphocytes T CD4 liée au fait que le virus a un tropisme pour la molécule CD4. La molécule CD4 est une protéine membranaire exprimée en quantité à la surface des lymphocytes T. Cette interaction entre le virus et ladite protéine favorise la pénétration de ce dernier dans la cellule hôte. Les macrophages constituent un réservoir de virus et permettent la transmission directe intracellulaire du virus 8 aux lymphocytes [16]. D’autres cellules de l’organisme, telles que les monocytes et les cellules dendritiques des ganglions, expriment aussi cette molécule. Ce qui explique la diversité des atteintes organiques au cours de l’infection. ❖ Les étapes de la réplication virale [17, 18, 19] La connaissance des étapes de la réplication virale est indispensable pour comprendre les méthodes de diagnostic et la physiopathologie de l’infection à VIH. Chacune de ces étapes (figure 3) constitue une cible potentielle du traitement antirétroviral: ✓ pénétration du virus dans la cellule hôte ; ✓ transcription et d’intégration génomique ; ✓ transcription du provirus, ✓ libération des virus. Figure 3: cycle de réplication du VIH 9
Transmission
La Transmission Sexuelle
C’est le mode de transmission le plus fréquent dans le monde. La contamination se fait par l’intermédiaire des muqueuses buccales, génitales, rectales, lorsqu’elles sont en contact avec des sécrétions ou du sang contaminé. La muqueuse rectale est la plus susceptible d’être infectée. La majorité de la transmission par le VIH soit 75 à 85% s’effectue par les rapports sexuels non protégés. C’est le mode de contamination le plus fréquent en Afrique. Les facteurs augmentant le risque de transmission sexuelle sont les stades de primo-infection et le SIDA qui sont les stades où la virémie est élevée. D’autres facteurs de risque peuvent être cités : un taux de CD4 <200/mm3, une antigénémie P24 positive, une charge virale élevée non contrôlée ou multi résistance aux antirétroviraux. Le risque est aussi augmenté en cas d’infections génitales, de rapports sexuels pendant les règles, de violences sexuelles.
La Transmission Sanguine
Ce mode de transmission du VIH s’applique à des sujets s’exposant à du sang potentiellement contaminé. Ainsi ce risque est augmenté chez les toxicomanes, les transfusés et les professionnels de santé [21]. Ainsi, chez les toxicomanes, l’estimation du risque de contamination par l’usage de drogues injectables est de 0,67% [20]. Chez les professionnels en exercice, le risque de survenue d’un accident exposant au sang (AES) est estimé à 0,4% [20]. Enfin, les transmissions nosocomiales concernent surtout les pays en voie développement utilisant peu ou pas de matériel à usage unique et de protocole efficace de stérilisation. Il peut atteindre 10%
La Transmission Verticale
(de la mère à l’enfant) [20] La transmission du virus de la mère à l’enfant peut survenir à différentes étapes de la grossesse: in-utero, dans les semaines précédant l’accouchement, pendant 10 la période de l’accouchement et même en post- partum durant l’allaitement. La transmission du virus lors de l’accouchement est le premier mode de contamination chez le jeune enfant. Le risque lors de la grossesse et de l’accouchement est estimé à [20]: ✓ 20% lorsque aucune thérapeutique n’est utilisée chez la mère et est augmenté avec la charge virale de la mère ou dans un contexte de rupture prolongée des membranes. ✓ 5 à 10% si une thérapeutique est utilisée pendant la grossesse, l’accouchement et durant les 6 premières semaines de vie du nouveau-né. Lors de l’allaitement, le risque de contamination par le lait maternel est évalué entre 5 et 7%.
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA COINFECTION
La tuberculose est une complication fréquente de l’infection par le VIH. Les altérations des défenses de l’hôte contre les mycobactéries (altérations dues au VIH) contribuent à l’ampleur de la gravité de cette maladie. L’infection directe des cellules exprimant l’épitote CD4 entraîne des défauts de la fonction des lymphocytes T, ce qui a pour conséquence de limiter sévèrement la production des cytokines activant les macrophages qui sont capables d’induire un état d’anti-mycobactérie dans les cellules de la lignée monocytaire. D’autre part les macrophages sont eux-mêmes sensibles à l’infection par le VIH et deviennent déficients dans diverses fonctions de défense de l’hôte. Les lymphocytes TCD4 et les macrophages infectés par le VIH sont tous deux présents dans le tractus respiratoire des individus infectés par VIH, ce contexte est vraisemblablement à la base de susceptibilité chez les personnes VIH positifs, dont la fonction immunologique à médiation cellulaire est altérée, de l’infection tuberculeuse qui s’y développe progressivement. L’immunodéficience provoquée par le VIH accentue le risque de tuberculose par deux mécanismes possibles :
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