Climat du Nord-est algérien

Climat du Nord-est algérien

L’Algérie fait partie de la zone subtropicale de l’Afrique du Nord. Le climat en Algérie diffère d’une région à une autre. Au Nord, il est de type méditerranéen et englobe principalement le littoral. Entre l‟atlas tellien et l’atlas saharien où culminent les hauts plateaux, le climat est de type continental avec des étés chauds et sec et des hivers humides et frais. Les précipitations sont caractérisées par une variabilité très marquante entre le Nord et le Sud et entre l’Est et l’Ouest. A la décroissance des pluies  A : superficie du bassin ; Kc : indice de compacité ; Zmin : altitude minimale ; Zmax : altitude maximale ; Z : altitude moyenne du bassin ; Tc : temps de concentration ; Dd : densité de drainage ; Lp : longueur du cours d’eau principale et Imoy : pente moyenne du bassin. 18 du Nord au Sud se superpose une décroissance de l‟Est à l‟Ouest. En effet, la région Est du pays est plus pluvieuse par rapport à la région Ouest. En effet, le Nord-est algérien subit l’influence des trois principales lois de la pluviosité : l‟éloignement de la mer, le relief (ou l‟altitude) et l‟exposition des versants aux vents. La position de l‟Atlas tellien constitue un obstacle aux perturbations provenant du Nord-ouest et subdivise la région d’étude en deux versants remarquables. Le versant Nord, très humide, est recouvert par une végétation abondante (forets de chaine liège des massifs de Collo et de l‟Edough). Le versant Sud, plus sec voire semi-aride, se démarque par des pluies faibles et un couvert végétal dégradé et parsemé (Hautes plaines constantinoises et la zone des steppes). 

Précipitations

Plusieurs sources de données ont permis de caractériser le régime pluviométrique du Nord-est algérien : Seltzer (1946), Chaumon et Paquin (1971), ANRH (1993), Cote (1998) et les données actuelles publiées par l‟office national de la météorologie (ONM). Si l‟on considère le Nord-est algérien dans son ensemble, l‟examen du tableau 2 et de la carte pluviométrique de l‟ANRH (Fig. 8) montre que les précipitations annuelles dans la zone d‟étude se démarquent par un gradient pluviométrique légèrement croissant de l‟Est vers l‟Ouest et remarquablement décroissant du Nord (littoral) vers l‟intérieur, plus au Sud.  La pluviosité annuelle moyenne varie de 250 à 300 mm dans les zones semi arides (axe Tébessa-Khenchela-Batna) à plus de 1600 mm sur les pentes montagneuses dominant la mer et exposées à la trajectoire des dépressions cycloniques (massif de Collo). Cette décroissance est également contrôlée par le gradient latitudinale affronté par la chaine numidique, d‟une part, et l‟éloignement de la mer, d‟autre part. Les données récemment 19 collectées au niveau de l‟ANRH et de l‟ONM confirment la grande variabilité des précipitations du Nord vers le Sud de la zone d‟étude (Tableau 2). Fig. 8. Carte des précipitations moyennes annuelles de l’Est algérien (ANRH, 1993) Par ailleurs, les pluies tombent en grande partie pendant la saison froide, au moment où la demande en eau de culture; globalement appréciée par l‟évapotranspiration potentielle (ETP); est faible (Figure 9). Ce sont souvent des pluies torrentielles survenant généralement durant la période pluvieuse et provoquent des inondations catastrophiques aussi bien en zones semiarides (cas des inondations de 1996 à Tébessa : 6 morts suite à des pluies intenses de plus de 50 mm enregistrées le 27 Septembre), qu‟en zones plus humides (inondations de Décembre 1984 dans l‟est du pays : plusieurs décès) où les pluviomètres ont affiché plus de 170 mm/j dans le bassin du Saf Saf et 150 à 170 mm/j dans le Kébir-Rhumel. La sécheresse estivale peut durer plusieurs mois. 20 Fig. 9. Variabilité spatiale et temporelle des pluies dans la zone d’étude Pour la période 1970-2009, le nombre moyen de jours de pluie (NJP) varie grossièrement de 65 à 100 jours/an dans le bassin des côtiers constantinois, de 60 à 100 jours/an dans le bassin 21 du Kébir-Rhumel et de 36 à 75 jours/an dans le bassin de Medjerda. La chronique 1970-2007 montre que ce nombre fluctue entre 50 et 95 jours/an au Sud et au Nord du bassin de la Seybouse ; respectivement (Tableau 2 et Annexe 1). Faut-il ajouter que l‟interaction de la topographie et de la température font que les massifs montagneux se recouvrent parfois de neige pour plusieurs jours. La photo suivante illustre le recouvrement neigeux survenu récemment. 1- Zitouna (Collo) – Le 04.02.2012 2- Séraïdi (Edough) – Le 04.02.2012 3- Constantine – Le 15.01.2017 4- Souk Ahras – Le 12.02.2005

– Tébessa

Le 15.01.2017 Photo 5. Couverture neigeuse dans quelques régions du Nord-est algérien 22 Du point de vue précipitations, on peut définir trois zones géographiques distinctes au niveau du NE algérien: – la zone très pluvieuse : zones montagneuses côtières : plus de 1200 mm/an à Séraïdi (altitude: 900 m), 1600 mm/an à Zitouna-Collo (altitude: 620 m) et 1280 mm à Erraguene (région de Jijel ; 680 m d‟altitude). Le nombre de jours de pluies est supérieur à 95 jours/an. – la zone relativement pluvieuse : zones de hautes plaines et régions montagneuses du Tell et de la Medjerda : 880 mm à Ain Seynour (904 m), 590 mm à Souk Ahras (790 m) ; 560 mm à Constantine (595 m) et 810 mm à Hamala (660 m). Le nombre de jour de pluies est compris entre 60 et 100 jours/an. La pluviométrie annuelle est de 500 – 900 mm. – la zone peu pluvieuse : elle correspond aux hauts plateaux constantinois et le sud du bassin de la Medjerda. Le nombre de jours de pluie

Températures

Dans la zone d’étude, les températures varient considérablement en fonction de la latitude, de l’altitude et de la continentalité. Ainsi, la température moyenne annuelle s’échelonne entre 15 et 18 °C. Les températures minimales moyennes du mois le plus froid varient de 0 à 9°C dans les régions littorales et entre -2 et 4°C dans les régions semi-arides (Nadjraoui, 2003). Les températures maximales moyennes du mois le plus chaud varie avec la continentalité de 28 à 40°C au mois d‟Août (Tableau 3). Pendant les jours de Sirocco, elles atteignent les 40°C sur le littoral et 33 à 38°C dans les hautes plaines steppiques. II va sans dire que ces moyennes peuvent masquer des variations inter-journalières ou interannuelles très importantes qui peuvent occasionner des dégâts aux cultures et à la végétation en général (gel en hiver et sirocco en été). 5.3. Evapotranspiration Elément essentiel du bilan hydrologique, l‟évapotranspiration intervient dès que la pluie atteint la surface terrestre. Exprimée en mm, elle correspond à l’ensemble des quantités d’eau évaporées par la surface du sol ou transpirées par les plantes. Dans cet exposé, elle est déterminée par la méthode du bilan évaporométrique de Thornthwaite au niveau de six stations jugées représentatives de l’aire d’étude.

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