Classification phytogéographique
La Grande île est considérée parmi le plus important réservoir de biodiversité de la planète. Au niveau protection de la nature, elle serait une priorité en matière de la conservation (Fleischhauer et al., 2008). Les forêts sèches malgaches dont les baobabs en font partie, témoignent cette biodiversité. Il existe huit espèces de baobabs dans le monde dont six endémiques et emblématiques de Madagascar (Baum, 1995a, b). Toutefois, ces grands arbres à énorme potentialité sociales, scientifiques et économiques subissent différentes pressions et menaces. Le développement des activités anthropiques (déforestation et cultures sur brûlis) détruit leur biotope et ces végétaux eux-mêmes. Les six espèces de baobabs malgaches figurent toutes dans la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (U.I.C.N.) (iucnredlist, 2011). Une faible régénérescence des baobabs dans leur milieu d’étude a été observée (Razanamaherizaka, 2009) et pourrait être due à l’absence des frugivores comme les insectes (Lukasik et Johnson, 2007 ; Wickens et Lowe, 2008) ou à une défaillance de la pollinisation. Cette dernière est réalisée par les chauves-souris et les lémuriens pour certaines espèces de baobab (Andriafidisoa et al., 2006) et probablement par des sphinx pour d’autres espèces (Baum, 1995a). L’absence de ces agents pollinisateurs contribuerait ainsi au défaut de leur reproduction. Des insectes entraînent la mort de jeunes pieds de baobabs en Afrique (Wickens et Lowe, 2008) tandis que l’impact de la présence des insectes sur les baobabs malgaches n’est pas encore connu jusqu’à présent. La disparition de ces grands arbres conduirait à la disparition des autres animaux qui y dépendent (Wickens et Lowe, 2008) et surtout la perte d’une des patrimoines malgaches. Des études portant sur ces grands arbres et les agents conditionnant l’accomplissement de son cycle biologique ont été ainsi entreprises. Des informations concernant les insectes associés baobabs sont essentielles afin de pouvoir protéger ces arbres remarquables. Or, très peu d’informations sur la bio- écologie de ces grands arbres existent notamment celles concernant les interactions entre les insectes et les baobabs. Ce manque de données a conduit à la présente étude relative à l’analyse des relations trophiques entre insectes et baobabs malgaches.
MILIEUX D’ETUDE
Les sites d’études se trouvent principalement dans la partie Nord (Montagne d’Ambre, Ambondromifehy, Migioko et Anjiamangirana), partie Ouest (Ambalihakely, Andranomena, Forêt Andranomena),et partie Sud-ouest (Ambalorao,Voreha, Tanaentsoa, Analave et Tsimanampetsotsa) de Madagascar. Seul Anadabolava se trouve dans la partie Sud-est de la Grande île. Ces sites ont été choisis d’une part à cause de leur type de végétations et relative à la répartition des baobabs malgaches d’autre part.La classification phytogéographique dans l’ouvrage de Moat et Smith (2007) a été adoptée lors de cette étude. Ainsi, les régions du Nord et de l’Ouest de Madagascar sont classées comme Forêt sèche de l’Ouest. Ces deux régions sont classées en tant que série à Dalbergia-Commiphora-Hildegardia par Humbert et Cours Darne (1965). Koechlin et al.(1974) les rangent dans la forêt dense de l’Ouest et dans la forêt sèche caducifoliée de l’Ouest (White’s, 1983). Faramalala (1995) retient la dénomination de la forêt dense de l’Ouest.
D’après Moat et Smith (2007), la région du Sud-ouest de Madagascar est classée comme Forêt-fourré sèche épineuse du Sud-ouest. La région du Sud-ouest malgache est classée en tant que série à Didiereaceae et Euphorbia haut fourré d’après Humbert et Cours Darne (1965). White’s (1983) retient la dénomination du fourré caducifolié de l’Ouest. Faramalala (1995) la distingue à la fois comme une basse méridionale forêt dense sèche à Didierea et Euphorbiaceae et comme un fourré dense sec. Le bassin de Diego : la série stratigraphique des formations non métamorphique débute au milieu Pérarien par une transgression marine à Productus et Spirifer. La base de la série en dessous de la transgression marine Lias supérieur renferme un ensemble inférieur marin et un ensemble supérieur continental. L’ensemble inférieur est largement représenté en bordure cristalline du Sambirano à l’Océan Indien. L’ensemble supérieur continental appartient au groupe Isalo (Isalo I), continue sur toute la côte Ouest de l’île.
Bioclimat
Les régions où les sites d’étude sont caractérisés par une différence de bioclimat expliquant ainsi l’existence d’une végétation spécifique dans ces régions. La carte bioclimatique de Cornet (1972) a été ainsi utilisée pour voir ces différences. – Montagne d’Ambre : Cette localité est classée en étage sec et sous étage 2 (représenté dans l’ordre de déficit hydrique cumulé). Les précipitions annuelles se partagent entre 400 à 700 mm. La température moyenne des mois le plus froids se trouve entre 16 à 18°C. La courbe d’égale durée de saison sèche est égale à VII (c’est-à-dire que le nombre du mois le plus sec durant la saison sèche est de sept mois). – Analave, Tanaentsoa, Tsimanampetsotsa et Anadabolava : ces localités sont classées en étage subaride et sous étage 1 (représenté dans l’ordre de déficit hydrique cumulé). Les précipitations annuelles se partagent entre 300 à 400 mm. La température moyenne se trouve entre 10 à 13°C. La courbe d’égale durée de saison sèche à Analave, Tanaentsoa et Tsimanapetsotsa et à Anadabolava est de XI.