Classification et caractère Bioécologique des moustiques
Classification des moustiques
Les moustiques sont des diptères appartenant à la classe des insectes. Ce sont des insectes volants dotés d ’une paire d’ailes et dont les femelles piquent et sucent le sang de l’Homme ou des Animaux. On note trois grandes sous-familles de culicidae : – Sous-famille des Anophelinae: Comporte les Anophèles dont les femelles piquent le plus souvent la nuit et surtout entre minuit et 4h du matin. – Sous-famille des Aedinae: Comporte les Aedes. Ils sont soit selvatiques ou péridomestiques, les femelles piquent le plus entre 16h et 19h. – Sous-famille des Culicinae: Comporte le genre Mansonia dont les espèces uniformis et africana sont très agressives pour l’Homme et le genre Culex exemple: Culex quinquefasciatus dont sa bioécologie est fortement liée à l’urbanisation. I-2-2 Caractères bioécologiques des moustiques Le développement des moustiques se caractérise par 2 phases distinctes : • un cycle pré-imaginal qui se déroule en milieu aquatique et regroupe l’œuf, périodiquement pendant toute son existence. Pour y parvenir, la plupart d’entre elles doivent prendre un repas de sang. Ce sont les repas de sang qui apportent les substances nutritives indispensables à chaque maturation ovarienne (DETINOVA, 1963). La digestion et le développement ultérieur des œufs durent 2 à 3 j ours sous les tropiques et plus dans les régions tempérées. Une femelle pond 3 0 à 300 œ ufs à la fois selon l’espèce et soit isolément pour le genre Anophèles, soit en amas sous de barquettes pour l e genre Culex (ROZENDAAL, 1999). A l’éclosion, la larve mesure environ 1,5 mm et 10 mm au stade .
Sous les tropiques, le stade nymphal dure 1 à 3 j ours et lorsque les conditions sont réunies, le passage de l’œuf à l’imago prend 7 à 13 jours (ROZENDAAL, 1999). A la fin du st ade 4, se pro duit la nymphose. La cuticule de la larve se fend dorsalement et laisse échapper une nymphe très mobile et qui ne se nourrit pas. Elle respire Apar des trompettes situées sur l e céphalothorax. Ce stade dure souvent moins de 48 heures. L’adulte est préformé à la fin de ce stade. Après l’émergence, les femelles doivent généralement se reposer 12 à 24 heures et les mâles pendant trois jours pour que leur exosquelette durcisse et que leur vie imaginale, les mâles essaiment et s’accouplent avec des femelles. L’accroissement des ovocytes de certains moustiques jusqu’au terme de l’ovogenèse nécessite des protéines que le moustique trouve dans le sang des vertébrés sur lesquels il se nourrit. Après chaque repas de sang, le moustique cherche un lieu de repos et la digestion qui dure une ou deux heures élimine plus de 60% du volume de son repas de sang sous forme d’eau. D’après ROZENDAAL (1999), la vitesse de vol des moustiques est de l’ordre de 0,13 à 0,15 m/s. Le vol se fait généralement contre le vent qui transporte les signaux émis par les vertébrés (CO2). Le déplacement dans ce cas n’excède pas quelques centaines de mètres. Ces moustiques peuvent aussi être assistés par le vent dans leur vol. Les moyens de transport peuvent favoriser aussi leur transport passif.
Maladies transmises par les moustiques
Les maladies transmises par les moustiques ont des impacts économiques et médicaux. Les maladies causées sont principalement virales, bactériennes et parasitaires. Selon ROZENDAAL (1999) les maladies transmises pour chaque moustique sont :Culex Filariose lymphatique, encéphalite japonaise, Autres viroses Aedes Fièvre jaune, Dengue, Filariose lymphatique, autres Viroses Mansonia Filariose lymphatique Au Sénégal les maladies les plus fréquentes sont le paludisme et la fièvre jaune. A lui seul, le paludisme affecte plus de 400 millions de personnes et des centaines de millions d’autres y sont exposées (PAL, 1982 cités par VINCENT et CODERRE, 1992). C’est en Afrique que le paludisme s’évit le plus, mais la maladie est présente dans le monde entier (ANONYME 10, 2003). L’Organisation Mondiale de l a Santé (O.M.S.) estime à plus de 300 m illions le nombre de personnes atteintes de paludisme, et à 1 million au moins celui des personnes qui en meurent. Les chiffres estimés en 1999 sont de 300.000.000 à 500.000.000 cas/an; 1.500.000 à 2.700.000 morts dont 1.000.000 d’enfants de moins de 5 ans. Au total 101 pays sont concernés, mais 90% des cas intéressent les pays de l’Afrique subsaharienne (incidence en Afrique : 500 à 90 0 /1000), (ANONYME 1, 2003) Depuis les années 1980, la fièvre jaune est en recrudescence au Sénégal. La fièvre jaune a fait l’objet d’une étude au Sénégal par une équipe de l’I.R.D. et de l’Institut Pasteur de D akar. D’après ces études, la transmission du vi rus de la fièvre jaune de la femelle de l’Aedes aegypti à sa descendance passe par les larves, c’est la transmission verticale. Le virus responsable de cette maladie peut se maintenir en un site d’une saison de pluies à une a utre par le biais d’œufs infectés et demeurer à l’abri dans les gîtes de ponte lors de la saison sèche.