a-Composés minéraux
• Le vert de paris (Acétonitrile de cuivre)
est connu depuis longtemps pour ses propriétés larvicides [28] ; très toxique avec une DL50 par voie orale de 22 mg/kg de rat.
• Les huiles minérales :
elles sont dérivées du pétrole et sont déversées sur les gîtes larvaires des moustiques, agissant à la fois mécaniquement en empêchant la respiration des larves et chimiquement en les intoxiquant.
• Les gels de silice :
agissent comme abrasifs de l’épicuticule des insectes qui, privés de leur revêtement protecteur se déshydratent et meurent.
• Les lécithines liquides :
provoquent une forte mortalité des nymphes de moustiques lorsqu’elles sont répandues à la surface des gîtes larvaires.
b-Composés organochlorés :
Ce sont des insecticides caractérisés par :
– l’existence de plusieurs atomes de carbones constitués de dérivés monocycliques ou polycycliques comportant plusieurs atomes de chlore ;
– leur stabilité, leur moindre biodégradabilité ;
– leur liposolubilité, ce qui explique leur toxicité sur les cellules nerveuses
Μécanisme d’action :
ils agissent au niveau du système nerveux central, stimulent le système nerveux central, perturbent la conduction de l’influx nerveux et provoquent des convulsions de type épileptique. Les organochlorés se divisent en trois groupes :
Le DDT et ses analogues :
Le DDT (Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane :
Zeidane®) : préparé pour la 1ère fois par Zeidane ; ces propriétés insecticides ont été mises en évidence par Muller en 1933;
• Le HCH (Hexachlorocyclohexane) et son isomère (Lindane® ou Gammexane®)
ont pratiquement les mêmes utilisations que le DDT mais sont deux fois plus toxiques et deux fois moins rémanent que le DDT ;
• Les Cyclodiènes dont la Dieldrine
avec une DL50 de 40-80 mg/kg de rat, jadis utilisée en poudre mouillable pour le traitement mural des habitations dans la lutte antipaludique, il est actuellement abandonnée en raison de la résistance développée par les insectes [35].
c-composés organophosphorés :
Ce sont des inhibiteurs de la cholinestérase [28]. Cette inhibition a comme conséquence l’accumulation de l’acétylcholine entre deux neurones; soit entre le neurone et les jonctions neuromusculaires ou synapses de muscle. Cette accumulation provoque la contraction rapide des muscles volontaires et entraînants finalement la paralysie [58]. Les organophosphorés sont généralement divisés en trois groupes : dérivés aliphatiques, phényliques et hétérocycliques. Les premiers composés comme le parathion étaient toxiques mais les dérivés modernes ont une toxicité faible pour les vertébrés homéothermes et les poissons. Ce sont de bons insecticides
• Le Parathion :
commercialisé dès 1945, il a une DL50 de 4 à 15 mg/kg de rat. Largement utilisé en agriculture, il est également employé de même que son dérivé méthylé qui est le Fenitrothion comme larvicide en particularité aux Etats-Unis.
• Le Fenitrothion
(Folithion®, Accothion®) : peu toxique avec une DL50 de 250 à 500 mg/kg de rat, il est utilisé comme larvicide en concentré émulsionnable ou granulé et comme imagocide en poudre mouillable dans les campagnes antipaludiques.
• Le Malathion
(Carbophos®) : peu toxique avec une DL50 de 1500 à 3000 mg/kg de rat, il est utilisé en traitements pariautaux (poudre mouillable), en nébulisation aérienne à faible volume (produit technique pur), ainsi qu’en poudre contre les ectoparasites.
• Le Fenthion
(Queletox®, Baytex®) et le Chlorpyifos (Dursban®) de toxicité moyenne (DL50 respectivement 200 et 150 mg/kg de rat) sont les produits de choix pour la lutte contre les larves de moustiques dans les eaux polluées où ils gardent une forte rémanence.
• Le Temephos
(Abate®, Bithion®) : avec une DL50 =2000 mg/kg de rat, il est larvicide des eaux claires, il peut être toxique pour les vertébrés et les invertébrés d’eau douce. Le Temephos est utilisé dans la lutte contre les larves de simulies et d’Aedes aegypti. Il est très actif contre les larves d’An.gambiae s.l.