Classification des inhibiteurs de l’enzyme de conversion :
Propriétés chimiques des IEC
L’enzyme de conversion est une métalloenzyme appartenant à la famille des carboxypeptidases. Elle est susceptible d’agir sur de nombreux substrats peptidiques. Elle clive la partie C terminale de l’angiotensine I en libérant l’angiotensine II et un dipeptide. L’affinité des IEC pour l’enzyme de conversion varie suivant les produits, il est possible de classer les IEC selon l’élément structural qui interagit avec l’enzyme de conversion. On trouve alors des IEC interagissants par différentes fonctions :
Fonction sulfhydrile
fonction carboxylique
fonction phosphorée.
Le premier type d’inhibiteur qui correspond à des peptides ne pouvait être utilisé en thérapeutique car détruit lors de la prise orale et donc seulement utilisable par voie intraveineuse. Cet obstacle a été levé par le développement de composés actifs par voie orale, développement qui a été rendu possible grâce à une étude très poussée des relations structure-activité des substrats et des inhibiteurs de l’enzyme de conversion. Le premier inhibiteur actif per os, le Captopril sans parenté structurale avec les peptides de venin de serpent est une substance qui contient un groupement thiol (SH). Il s’agit du mercaptopropanoylproline (analogue dipeptidique). Ultérieurement, d’autres inhibiteurs ont été mis au point en particulier l’énalapril dont la structure diffère du Captopril. Hormis le fait qu’il s’agisse d’un analogue tripeptidique, les deux principales différences de l’énalapril et le Captopril sont d’une part l’absence de groupement thiol sur l’énalapril et d’autre part le fait que, pour être actif, l’énalapril doit au préalable être transformé au niveau du foie en un diacide, l’acide énalaprilique. L’énalapril est donc un promédicament correspondant à un acide-ester inactif par lui-même mais qui à la différence du métabolite actif se résorbe par voie digestive. [https://www.clicours.com/]
Propriétés pharmacocinétiques des IEC
Le maximum de l’action survient de 1 à 8 heures après la prise et la demi-vie est de 1 à 40 heures (mais sur les métabolismes du système rénine-angiotensine- aldostérone est probablement plus longue). Il existe, pour certains produits, une élimination rénale importante en produits inchangés et/ou en métabolites actifs, d’où une nécessité de réduction de la posologie en fonction de la clairance de la créatinine avec ajustement de la fréquence d’administration. La résorption digestive est parfois modifiée par les aliments (périndopril). Le passage à travers la barrière foetoplacentaire et dans le lait maternel est faible.