Classification des crises et syndromes épileptiques

Classification des crises et syndromes épileptiques

La classification des crises épileptiques et des syndromes épileptiques faite par la Commission de la Classification et de la Terminologie de la LICE a proposé une révision des concepts pour les différentes formes de crises épileptiques et d’épilepsie [7]. Cette classification tient compte des avancées obtenues dans le domaine des neurosciences sur les plans cliniques, neurobiologiques, génétiques et celles de la neuroimagerie.

L’épilepsie est une affection neurologique bien décrite depuis l’antiquité déjà, sous la civilisation grecque par le terme « epilepsia » qui vient de la racine du verbe « epilembenien » qui signifie ≪ saisir ≫ ou ≪ prendre par surprise ≫. La conception babylonienne de l’épilepsie précède celle des grecs (au VIIIe siècle avant JC) sous le terme de ≪ maladie sacrée ≫ dont on trouve la description dans le célèbre traité d’Hippocrate portant ce titre [8] . En 1981, Wieser a été le premier à faire une analyse par groupe de crises pour distinguer les crises « psychomotrices » (crises avec troubles du comportement et automatismes) découlant de régions cérébrales différentes. Ses conclusions ont été intégrées dans la classification internationale des épilepsies de 1989 [9]. Ces dernières décennies les résultats des recherches dans ce domaine ont permis d’individualiser l’épilepsie frontale nocturne comme un syndrome épileptique distinct fait de crises du lobe frontal qui se déroulent exclusivement la nuit grâce à la vidéo-polysomnographie qui l’a différenciée des évènements nocturnes non épileptiques [10].

Prédominance de genre

Aucune différence significative de fréquence fondée sur le sexe n’a été rapportée sur l’épilepsie frontale dans la plupart des études épidémiologiques. Toutefois une étude comparative sur les épilepsies frontales par rapport aux épilepsies temporales a suggéré une prédominance du sexe masculin dans les cas de crises du lobe frontal Le cortex frontal est caractérisé par sa surface délimitée par de nombreux sillons. Le lobe frontal représente environ 40% du poids total du cerveau. Il est situé dans l’encéphale en avant du sillon central. Il est constitué essentiellement des centres moteurs. Sa surface supéro-latérale répond à l’écaille de l’os frontal et à la partie antérieure de l’os pariétal. Elle est constituée des gyrus précentral, central supérieur, frontal moyen et frontal inférieur. Le gyrus frontal moyen est limité par les sillons frontaux supérieur et moyen. Le gyrus frontal inférieur est divisé, au niveau du sillon latéral en trois parties, orbitaire, triangulaire et operculaire. Sa face médiale est adjacente à la faux du cerveau. Elle est constituée de quatre parties : la moitié antérieure du lobule paracentral, le gyrus frontal médial qui représente la majeure partie de cette face, le gyrus paraterminal situé sous le genou du corps calleux, entre les sillons para-olfactifs antérieur et postérieur. Il recouvre l’aire subcalleuse, le gyrus para-olfactif situé en arrière du gyrus paraterminal. Il recouvre l’aire paraterminale .

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Anatomie fonctionnelle du lobe frontal

Le cortex cérébral est comme une mosaïque constituée de régions spécialisées contrôlant des fonctions spécifiques primaires, les aires corticales. Ces aires sont interdépendantes grâce aux fibres associatives qui donnent au cerveau de grandes potentialités fonctionnelles. Le cortex frontal est ainsi constitué en : contrôle la motricité volontaire. Ses efférences forment le tractus pyramidal (voie motrice directe) ; ses afférences proviennent du thalamus, des aires prémotrices et du cortex somato-sensitif. Sa somatotopie correspond à différentes parties du corps selon l’homonculus de Penfield. Une lésion de l’aire 4 entraine une paralysie de l’hémicorps controlatéral. – Le cortex prémoteur (aires 6 et 8) : Il est situé dans les gyrus frontaux supérieur et moyen et il contrôle l’équilibre, la spasticité motrice et la coordination oculo- céphalogyre. Ses efférences forment le tractus extrapyramidal (voie motrice indirecte) ; ses afférences proviennent du thalamus, des noyaux de la base et du cervelet. – L’aire motrice primaire du langage articulé (de Broca) (aires 44 et 45) : elle est située dans l’hémisphère dominant, au niveau des parties operculaire et triangulaire du gyrus frontal inférieur. Ses efférences vont vers la partie inférieure de l’aire motrice adjacente. Elle contrôle la programmation motrice de la parole. Sa destruction entraine une aphasie motrice.

– Le cortex associatif frontal (cortex préfrontal aires 9, 10, 11, 12, 46, 47) : il intervient dans la planification et l’adaptation des réponses comportementales. Il est impliqué dans l’élaboration de la pensée et de la personnalité, en particulier la planification et l’exécution des décisions. Il contrôle également l’inhibition du comportement. Une lésion unilatérale ne provoque pas de troubles psychologiques en raison de la plasticité cérébrale. une lésion bilatérale s’accompagne toujours de troubles psychiques et d’une diminution intellectuelle. Une lésion de la convexité préfrontale s’accompagne d’un déficit de concentration, d’orientation, de jugement et de résolution de problèmes en particulier abstraits d’où l’inattention, l’indifférence et l’inactivité du sujet. Des lésions plus étendues s’accompagnent d’incontinence sphinctérienne, de reflexe de succion et de préhension. Une lésion bilatérale intéressant le gyrus orbitaire se caractérise par une modification de la personnalité avec diminution de la capacité intellectuelle, du comportement décisionnel et éthique. Le sujet est asocial (langage obscène, comportement sexuel débridé, etc…) .

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