MODE DE TRANSMISSION
Transmission sexuelle : La transmission sexuelle est le mode responsable de plus de 90% des contaminations. Elle s’effectue par rapports hétérosexuels ou homosexuels avec une personne contaminée dont certains facteurs locaux augmentant le risque (rapport anal réceptif, lésion génitale, saignement). Notons que les rapports oro-génitaux sont potentiellement contaminants mais à un risque moindre.
Transmission par le sang et ses dérivés : La transmission est possible dans le cas où du sang infecté par le VIH entre en contact avec une plaie ou se mélange avec le sang non contaminé. Ce mode de contamination est principalement retrouvé chez les toxicomanes, par injection, mais également chez les transfusés, les personnels de santé ou encore les adeptes des tatouages, piercings et autres scarifications.
Transmission verticale (Mère/Enfant) : Dans ce cas, la transmission du VIH peut se faire à la naissance, à l’accouchement et durant l’allaitement. En l’absence de mesures prophylactiques, le risque de transmission est de 15 % en Europe et 30-40 % en Afrique, principalement en période néonatale (fin de grossesse, accouchement). Ce risque se trouve majoré par la gravité de la maladie de la mère, et minoré par l’administration de zidovudine chez les mères non antérieurement traitées et par l’accouchement par césarienne programmée. Ces deux mesures associées amènent le risque de transmission à 1-2 %. De plus, la transmission par l’allaitement maternel étant avérée, doit être interdit dans la mesure du possible.
PHYSIOPATHOLOGIE
L’infection à VIH induit initialement une réponse immunitaire. Cette réponse immunitaire est : Humorale: avec la production d’anticorps dirigés contre toutes les protéines du VIH et sont la preuve de l’infection VIH (diagnostic biologique et Sérologique).
Cellulaire: médiée par les lymphocytes TCD4+ et les lymphocytes T CD8+Cytotoxiques. Dès la contamination se font : la réplication active du virus avec diffusion dans l’organisme ; établissement rapide de réservoirs viraux (ganglions, tissu lymphoïde du tube digestif, système nerveux central) avec intégration du VIH dans le génome des cellules hôtes. Il y a alors induction de réponses immunes spécifiques (anticorps, lymphocytes CD8) entraînant dans un premier temps une réduction et un contrôle de la production virale.
Dans un second temps, la destruction progressive du système immunitaire se fait directement, quand les lymphocytesCD4dont le taux va diminuer progressivement (au rythme de 50 à 70/mm3 par an) sont infectés. Mais aussi indirectement, par une activation immunitaire constante et majeure, contribuant à ce qui est responsable d’une inflammation délétère pour l’organisme. Par conséquent, il y a un risque de Syndrome d’Immunodéficience Acquise ou SIDA, défini par l’ensemble des manifestations cliniques majeures liées à une immunodépression avancée. Ces manifestations sont plus fréquentes lorsque le taux de lymphocytes CD4 est inférieur à 200/mm3.
HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION PAR LE VIH
L’histoire naturelle représente l’évolution clinique et biologique de l’infection par le VIH sans intervention thérapeutique.
La primo-infection : Elle correspond à une réaction éventuelle de l’organisme suite à la contamination, mais qui n’est pas systématique. Dans la majorité des cas (70%), il n’y a aucun symptôme de primo-infection.
Lorsqu’elle survient, la primo-infection apparaît entre 2 à 6 semaines après la contamination. Des symptômes peuvent se manifester tels que : Syndrome grippal – Adénopathies : gonflement des ganglions – Atteintes neurologiques aigues – Ulcérations/lésions des muqueuses – Éruptions cutanées – Fièvre – Angine – Diarrhée-etc…. Ces symptômes régressent spontanément au bout d’une à trois semaines.
Au cours de cette phase, le virus se multiplie de façon importante. Cette période est alors associée à un risque de transmission du VIH important car le virus est à ce stade en plein développement. Le système immunitaire développe pendant cette période des anticorps au VIH.
La phase dite asymptomatique : En quelques semaines, il y a une régression de la réplication du virus, car les défenses immunitaires se développent pour « combattre » ce dernier. Il s’agit d’une phase caractérisée par une latence clinique c’est-à-dire qu’aucun symptôme n’apparaît. Le virus continue de progresser et le risque de transmission existe toujours. En l’absence d’un traitement, la durée de vie d’une personne porteuse du VIH est en moyenne de 10 ans.
Le stade SIDA : Lorsque les cellules de défense immunitaire sont en nombre insuffisant, l’immunité n’est plus efficace. Des maladies graves dues à des souches bactériennes, des virus et des champignons peuvent alors se développer. On appelle ces maladies « maladies opportunistes », parce qu’elles profitent de la baisse de l’immunité pour se développer. Lorsqu’une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, on dit qu’elle a le Sida.
DIAGNOSTIC DU VIH SIDA
Diagnostic clinique : Le Sida évolue en trois stades cliniques : la primo infection qui s’accompagne souvent de signe cliniques, la phase chronique habituellement pauci ou asymptomatique et la phase de Sida maladie .
La primo-infection s’accompagne dans 50 à 80% de symptômes survenant entre 1 et 8 semaines après la contamination et disparaissent spontanément en quelques semaines.
Ces symptômes sont peu spécifiques : fièvre, adénopathies, douleurs musculaires, arthralgies, rash cutané, dysphagie douloureuse, ulcérations buccales ou génitales, diarrhées avec douleurs abdominales, manifestations neurologiques aiguës (méningite, encéphalite, paralysie faciale, myélopathie, neuropathie périphérique).
La phase d’infection chronique est dite «cliniquement latente» mais «biologiquement active» avec réplication virale constante. On retrouve dans la moitié des cas un syndrome nommé «lymphadénopathie généralisée persistante» se présentant sous forme d’adénopathies en général symétriques situées le plus fréquemment dans les régions cervicales, axillaires, sous-maxillaires ou occipitales. Il peut y avoir, en outre, des formes symptomatiques mineures au cours de cette phase. Les symptômes sont d’intensité variable tels des manifestations cutanéomuqueuses, des symptômes constitutionnels (une altération de l’état général, une fièvre modérée mais persistante, des sueurs nocturnes abondantes, une perte de poids > 10 %, une diarrhée aqueuse se prolongeant au-delà d’un mois).
La phase de Sida maladie est caractérisée par la survenue des infections opportunistes. Les critères de définition sont essentiellement basés sur la classification Centers for Diseases Control (CDC) révisée en 1999 et sur la classification en stade clinique proposée par l’OMS .
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE VIH
1 – EPIDEMIOLOGIE
1-1- Situation dans le monde
1-2- Situation en Afrique
1-3- Situation à Madagascar
2-MODE DE TRANSMISSION
2-1-Transmission sexuelle
2-2-Transmission par le sang et ses dérivés
2-3-Transmission verticale (Mère/Enfant)
3-PHYSIOPATHOLOGIE
4-HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION PAR LE VIH
4-1-La primo-infection
4-2-La phase dite asymptomatique
4-3-Le stade SIDA
5-DIAGNOSTIC DU VIH SIDA
5-1-Diagnostic clinique
5-2-Diagnostique biologique
5-2-1-Diagnostic indirect
5-2-2-Diagnostic direct
5-2-3-Classification
6-ALGORITHME DE DÉPISTAGE NATIONAL DU VIH À MADAGASCAR
7-TRAITEMENT
7-1-But
7-2-Moyens
7-3-Indications
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I-METHODES
I-1-Cadre de l’étude
I-2-Type d’étude
I-3-Période d’étude
I-4-Population d’étude
I-5-Critère d’inclusion
I-6-Critère d’exclusion
I-7-Paramètres étudiés
I-8-Mode de collecte des données
I-9-Analyse des données
I-10-Aspects éthiques
II-RESULTATS
II-1-Résultat général
II-2-Paramètres sociodémographiques
II-2-1-Répartition des patients selon l’âge, le genre et la situation matrimoniale
II-2-2-Répartition des patients selon l’orientation sexuelle
II-2-3-Répartition des patients selon les professions et le niveau d’instruction
II-2-4-Stade clinique selon l’OMS
II-3-Répartition des patients selon le statut clinique au moment de la découverte de la séropositivité
II-3-1-Circonstance de découverte des patients asymptomatiques
II-3-2-Circonstances de découverte des patients symptomatiques
II-3-2-1-Fréquence des circonstances de découverte par appareil
II-4-Coinfection
II-4-1-Répartition générale des patients selon la présence ou non de coinfection
II-4-2-Fréquence des coinfections
II-5-Paramètres biologiques
II-5-1-Répartition des patients selon le taux de CD4+
II-5-2-Fréquence des signes biologiques
II-5-3-Fréquence des signes biologiques selon les circonstances de découverte
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
III-DISCUSSION
III-1-Limite de l’étude
III-2-Caractéristiques sociodémographiques des PVVIH
III-2-1- Age
III-2-2-Genre
III-2-3-Pratique sexuelle
III-2-4-Situation matrimoniale
III-2-5-Profession
III-2-6-Niveau d’instruction
III-2-7-Stade clinique
III-2-8-CD4+
III-3-Circonstances de découverte
III-3-1-Dépistages asymptomatiques
III-3-2-Dépistages symptomatiques
III-4-Coinfection
III-5-Paramètres biologiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES