Choix et construction de l’outil théorisé de recueil des données
L’outil utilisé pour cette étude, en lien avec la méthode clinique, est l’entretien semi-directif. Des rapports sociaux vont ainsi se jouer entre l’interlocuteur et le chercheur, c’est ce qui le différencie du questionnaire. Comme le dit Lefèvre N (« n.d ») (32), l’entretien doit être au préalable construit. Le chercheur va définir un certain nombre de thèmes et de questions guides, qui vont être ouvertes, auxquels l’interlocuteur devra répondre. Il y a différents éléments à prendre en considération dans la réalisation du guide d’entretien. Le vocabulaire choisit doit pouvoir être accessible à tous et les rôles bien définis ainsi que le but de l’entretien. Tout d’abord, le chercheur va énoncer la question qui définit le thème général, pour permettre à la personne de parler librement sur le sujet et avec ses propres mots. Les questions guides vont servir à aborder les éléments qui n’ont pas été énoncé et ainsi pouvoir cocher si cela a été fait. Il permet également d’analyser le sens que le chercheur donne à sa pratique et aux évènements auxquels il est confronté, ou d’analyser un problème précis, ou de reconstituer un processus d’action et d’expériences.
Pour récolter les informations qui me seront nécessaires pour répondre à ma question de recherche, j’ai construit un guide d’entretien compréhensible par tous. Il est composé de différentes questions mais chacune sont en lien et elles me permettront de répondre à mon objet d’étude. Chaque question posée contient un objectif précis à atteindre. Dans un premier temps, j’ai contacté les ergothérapeutes pratiquants en centres de rééducation pour leurs demander si elles pouvaient me transmettre les coordonnées de quelques patients qui ont bénéficié d’une action pédagogique sur la gestion de la fatigue. Elles m’ont ensuite transmis les coordonnées de trois patients qui répondaient aux critères d’inclusion et d’exclusion fixés et qui avaient donnés leur accord. Dans un deuxième temps, j’ai pris contact avec eux pour convenir d’un rendez-vous téléphonique afin de répondre à mes questions. L’entretien a été réalisé par téléphone étant donné que je ne pouvais pas me déplacer à leur domicile. J’ai demandé à la personne si je pouvais enregistrer la conversation afin de pouvoir retranscrire avec précision ce qu’elle m’avait dit. Toutes les données et les informations recueillies resteront anonymes et sans jugement de valeur. Pour finir, je les ai informées du thème de mon dossier de recherche et de l’objectif de cet entretien. A la fin de chaque interview, je leur ai demandé s’ils avaient d’autres éléments à me communiquer. Les entretiens ont duré entre 20 et 30 minutes. 2.5/ Choix des outils de traitement des données Une analyse qualitative des données a été réalisée, cela m’a permis de mettre en relief les principales idées des personnes interrogées en fonction des thèmes et des sous-thèmes de chaque question. Les entretiens réalisés auprès des patients ont été retranscrits le plus fidèlement possible, c’est-à-dire mot à mot (annexes 2,3 et 4) à la main. Les réponses utiles répondant à ma problématique finale ont été classées dans un tableau (annexe 5) et analysées question par question.
Afin de répondre à ma question de recherche, j’ai interviewé 3 personnes atteintes de sclérose en plaques dont 1 homme et 2 femmes. Chacune a eu une intervention dont le contenu a été différent, adapté à ses attentes et ses besoins au moment de la prise en charge. Les trois personnes que j’ai pu interroger savent que la fatigue fait partie des premiers symptômes de la sclérose en plaques. Deux des patients se déplaçaient en marchant avec une canne (patient 2 et patiente 3) et la troisième patiente (patiente 1) est actuellement en fauteuil roulant électrique. Comme me l’ont précisé les ergothérapeutes, ils ne présentaient pas de troubles cognitifs (mémoire) susceptibles d’altérer les réponses aux questions posées et ils ont tous eu une intervention sur la fatigue liée à la SEP. 3.2/ Analyse des données Chaque entretien a été retranscrit et les réponses ont été regroupées par questions ainsi que par thème dans un tableau afin de faciliter l’analyse des données. Les données ont été comparées question par question puis mis en lien avec les objectifs fixés auparavant. A certaines questions, des personnes ont répondu partiellement. D’après les réponses qu’ils m’ont données, la différence entre avant et après l’intervention, est alors difficile à analyser. Quelles connaissances en lien avec la fatigue avez-vous appris ? : Les savoirs liés à la fatigue n’ont pas été forcément apportés par l’ergothérapeute, c’est avec le temps et l’accumulation d’expériences que ces personnes ont pu détecter les premiers signes afin de pouvoir réagir en conséquent. Ce qui montre que la théorie d’apprentissage basée sur la méthode constructivisme est intéressante pour ce symptôme. Des savoir-être ont été amenés par l’ergothérapeute à certaines personnes en fonction des réactions qu’elles ont pu avoir ou des demandes qu’elles ont pu formuler.