« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. Elles sont souvent décevantes les réunions de travail que l’on s’inflige (…). Il y a parfois une grande dépense d’énergie pour des résultats maigrichons. Le mal de la réunionite est assez répandu, parfois sous des formes bénignes mais qui vous donnent de sérieuses démangeaisons, parfois aussi sous des formes exacerbées » (Noyé, 1996, p. 13)
La thématique du colloque dans le Travail Social m’intéresse particulièrement, car elle touche de très près l’ensemble des travailleurs sociaux (TS ci-après). En effet, le colloque semble être un outil professionnel inscrit dans les pratiques institutionnelles des TS, puisqu’une grande majorité des institutions y ont recours. Mais sait-on réellement à quoi il sert, ou encore plus, qui il sert ?
Au fil de mes expériences professionnelles, je me suis aperçu que le colloque occupait une place importante dans le milieu institutionnel. De nature curieuse, je me suis alors posé alors les questions du « pourquoi » et « dans quel(s) but(s) » ? Ces dernières étaient d’autant plus éloquentes, car j’ai régulièrement eu le sentiment que ce temps réservé aux équipes n’était pas forcément productif et ne donnait pas entière satisfaction à ses participants. Tout cela, sans qu’il ne soit forcément réinterrogé, voire même remis en question.
Je me suis alors penché sur la littérature existante, mais je me suis aperçu qu’aucun ouvrage ne parlait directement des colloques d’équipe dans le Travail Social, comme si la pratique était totalement intégrée, sans qu’on lui attribue un sens commun univoque. J’ai donc vu là une thématique de Travail de Bachelor (TB ci-après) intéressante.
Comprendre et essayer d’analyser les fonctions qui sont attribuées au colloque et les comparer avec celles qu’il remplit effectivement me paraît être intéressant pour l’ensemble des TS, car c’est un outil du quotidien et il faut, selon moi, toujours être dans une démarche critique de nos outils pour rester de bons professionnels. En effet, ce serait un comble que d’exiger des bénéficiaires qu’ils fassent preuve de recul sur leur propre vie, si nous, nous n’en sommes pas capables vis-à-vis de notre pratique professionnelle. De plus, il est selon moi de notre responsabilité – pas un engagement, mais bien une responsabilité ! – en tant que TS, de ne pas nous limiter à appliquer des normes et des règles qui nous sont dictées, mais plutôt de les penser, repenser, remettre en question afin qu’elles soient le plus en adéquation, non seulement avec nos besoins, mais également avec ceux des personnes que nous accompagnons.
Saisir les différents enjeux du colloque me semble primordial, dans la mesure où, selon moi, énormément de choses qui dépassent son contenu se jouent durant ces moments de discussion. Audelà de la simple transmission d’informations, ces moments en équipe révèlent énormément d’éléments sur les dynamiques d’équipe, sur le rôle de chacun ou encore sur les jeux de pouvoir et rapports d’autorité institutionnels. Et c’est d’ailleurs peut-être bien là que se situe l’enjeu principal du colloque. En effet, il s’agit très souvent de l’unique moment durant la semaine où l’ensemble d’une équipe se retrouve autour d’une table pour discuter des situations et des problématiques auxquelles elle est confrontée. Ainsi, j’en viens même à penser que le colloque est certainement l’expression la plus concrète d’une dynamique d’équipe.
Ce sujet me motive d’autant plus que je remarque une chose qui m’interpelle énormément : le travail en équipe, qui s’impose de plus en plus comme une évidence dans chaque corps de métier, n’est pas un milieu dans lequel on se forme énormément, comme si on estime qu’il est une modalité de travail qui ne requiert aucune compétence, ni rigueur. Pour preuve, je peux, par exemple, citer les nombreux travaux de groupe que nous avons effectués durant notre formation d’éducateur social (ES ci-après), sans que nous soyons nécessairement préparés à ces derniers. De plus, le fait qu’une institution ait tout de suite montré de l’intérêt à ma thématique et m’ait ouvert ses portes afin que je puisse venir interroger ses pratiques, me conforte encore plus dans mon choix.
A travers ce travail, je souhaitais développer mes connaissances en acquérant de nouvelles compétences sur les différentes méthodes de communication et de gestion d’équipe lors de réunions. Ces dernières me seront particulièrement utiles pour mon futur avenir de travailleur social, afin d’établir des relations professionnelles de qualité avec mes collègues et ma hiérarchie. J’aspire également, par l’apport de ces nouvelles compétences, à devenir un collègue agréable et rassurant.
Il est également important de préciser, que, pour moi, le TB ne se limite pas à une simple recherche, mais constitue réellement une belle occasion pour transformer les connaissances acquises durant ma formation en compétences effectives pour le terrain. En effet, au-delà de la recherche qui nous est demandée, je souhaite également commencer à aiguiser mes armes pour ma future entrée dans le milieu professionnel et à ouvrir certaines pistes de réflexion dans l’institution dans laquelle j’aurai effectué mes recherches.
En conclusion, à travers ce travail, j’espère pouvoir développer un point de vue plus objectif sur cet outil qui me questionne énormément. Je me réjouis d’appréhender le colloque sous l’angle de la dynamique d’équipe, car ce sujet me permettra d’étoffer encore plus mon tissu de connaissances et m’amènera de nouvelles pistes de réflexion pour postes que j’occuperai à la fin de ma formation.
1 INTRODUCTION |