CHIRURGIE A CŒUR OUVERT DES CARDIOPATHIES RHUMATISMALES

CHIRURGIE A CŒUR OUVERT DES CARDIOPATHIES RHUMATISMALES

EPIDEMIOLOGIE PREVALENCE

Le RAA est endémique dans les pays en voie de développement (PED) et reste l’une des grandes causes de maladies cardiovasculaires en Afrique. A la clinique cardiologique de FANN, la prévalence en consultation des cardiopathies rhumatismales durant notre période d’étude était de 28,7%. Cette prévalence était inférieure à celle que trouvaient Diao et coll à l’hôpital Aristide le Dantec de Dakar où elle s’élevait à 33% en 2002 [4] ; nos données sont cependant comparables à celles que retrouvait Ba 30 ans plus tôt où la prévalence hospitalière s’élevait à 26% [5]. Au Mali DIAKITE trouvait une prévalence hospitalière de 28,82% [69] proche des données de notre étude ; cependant GOEH et coll trouvaient une prévalence hospitalière de 12,2% inférieure à la nôtre [70] au Togo. Notre étude met en évidence la place importante qu’occupent les cardiopathies rhumatismales dans nos contrées réalisant un véritable problème de santé publique qui justifie un programme de prise en charge multisectorielle.

L’âge

La population jeune paye un lourd tribut dans les cardiopathies rhumatismales. Dans notre étude l’âge variait entre 5 et 61 ans. L’âge moyen était de 25 ans. Ces résultats étaient proches de ceux de R.Zaouali et coll [46] qui trouvaient un âge 73 moyen compris entre 18 et 48 ans en Tunisie et proche de celui de Touré et coll chez qui l’âge moyen était de 28 ANS [72] à Conakry. Nous observions que les tranches d’âge de 10 à 29 ans étaient les plus touchées représentant 66,6 % de notre population. Ce qui peut s’expliquer par l’absence d’information sur le RAA et ses complications. Le manque d’engouement pour le programme de lutte contre le RAA dans nos politiques sanitaires favoriserait davantage cette situation. Cette étude révèle également que la population jeune surtout active est la plus touchée, ce qui peut impacter négativement sur le développement économique d’un pays. B.3. Le sexe Notre étude a montré une prédominance féminine des cardiopathies rhumatismales. Les femmes étaient concernées à 71% avec un sexe ratio de 0.42 proche des résultats publiés par GOEH et coll [70] au TOGO montrant une prédominance féminine à 66%, LAHADY et coll à Madagascar trouvaient une prédominance du sexe féminin dans 65,21% des cas [45] de même que KIMBALLY et coll au Congo Brazzaville où 52,7% de la population atteinte était féminine [74] . Cette prédominance féminine de la maladie a son impact social, vu l’importance de ces dernières dans nos sociétés africaines. Elle n’a pas encore trouvé une explication scientifique valable. B.4. Le niveau socio-économique La population étudiée est en majorité rurale et suburbaine à 60% provenant hors de Dakar avec un faible niveau socio-économique, ces résultats étaient comparable à ceux de TOURE et coll avec 78,6% des patients ayant un faible niveau socioéconomique et une forte origine rurale. Ces résultats permettent d’établir un lien entre RAA et pauvreté ; ce qui explique la disparition de la maladie dans les pays développés où les valvulopathies sont plus d’origines dégénératives et myxomateuses rencontrées dans une population âgée [75]. Cette situation pourrait être évitée dans nos contrées par une volonté des autorités sanitaires avec une bonne politique sanitaire incluant un programme adéquat de prévention du RAA. L’avènement de la couverture médicale universelle, un des projets phare du gouvernement pourrait améliorer de façon considérable l’incidence des valvulopathies rhumatismales en incitant les populations à une consultation précoce. 

ANTECEDENTS

Dans notre étude le RAA était l’antécédent médical le plus fréquemment retrouvé avec 42,37% des cas , proche des résultats de KRAMOH et coll [76] qui retrouvaient des antécédents de RAA dans 35,7% des cas à Abidjan et différent de ceux de ZERIOUHI [77] qui retrouvait des antécédents de RAA dans 21% des cas au Maroc . Cette différence peut s’expliquer par le fait que le Maroc soit un pays à revenu intermédiaire avec un PIB par habitant de 3.109$ supérieur au nôtre 1.072$ (données de la Banque mondiale 2013). L’atteinte cardiaque dans le RAA s’explique par le fait que la protéine M du streptocoque a des similitudes avec le sarcomère du muscle cardiaque, ce qui entraine une antigénicité croisée entre le myocarde et le streptocoque. La prévention des cardiopathies rhumatismales passe également par la prévention du RAA, ce qui peut diminuer la morbidité et la mortalité de cette affection. Elle est basée sur la pénicillothérapie précoce lors des angines streptococciques. Dans notre étude, 21,19% des patients avaient un antécédent d’insuffisance cardiaque globale dont 16,1% avaient fait une crise d’OAP. Nos données étaient supérieures à celles retrouvées par GOUTONGJI au Maroc soit 17% de cas 75 d’insuffisance cardiaque [78]. Dans la série de HAN l’insuffisance cardiaque représentait 38% en Chine plus élevée que dans notre série. Par ailleurs, 9,32% de nos patients avaient présenté un Accident Vasculaire Cérébrale Ischémique (AVCI). Ces données étaient inférieures à celles de ZERIOUHI chez qui 41% des patients avaient des antécédents d’AVCI [77]. Nous avions aussi constaté un cas d’AIT. Ces résultats révèlent l’intérêt de la réalisation d’un bilan cardiaque complet pour rechercher une valvulopathie devant tout AVCI ou AIT surtout quand il s’agit d’un sujet jeune. Les antécédents étaient rarement isolés et le plus souvent associés à d’autres pathologies. Ils étaient pour la plupart des motifs de consultation et les circonstances de découverte de la cardiopathie rhumatismale. Nous recevions les malades le plus souvent à un stade avancé de la pathologie, présentant déjà des complications. 

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
A. EPIDÉMIOLOGIE
A.1. Facteurs de Risques
A.2. Age
A.3. Fréquence
B. ETIOPATHOGENIE
B.1. Microbiologie
B.2. Immunologie
C. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
a. Lésions communes
b. Atteintes cardiaques
c. Lésions extra cardiaques
D. DIAGNOSTIC
1- DIAGNOSTIC POSITIF
2- DIAGNOSTIQUES DIFFERENTIELS
E. EVOLUTION /PRONOSTIQUE
E.1. PRONOSTIQUE DE LA POUSSEE RHUMATISMALE
E.2. PRONOSTIQUE DE LA CARDITE RHUMATISMALE
F. TRAITEMENT
1. But
2. Moyens
3. Indication
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. MATERIELS
I.2. METHODES
II. RESULTATS
II.A.DONNES EPIDEMIOLOGIQUES
II.A.1. PREVALENCE
II.A.2. AGE
II.A.3. LE SEXE
II.A.4. LE STATUT MATRIMONIAL
II.A.5. LA PROFESSION
II.A.6. L’ORIGINE GEOGRAPHIQUE
II.B.ANTECEDENTS
II.B.1. MEDICO-CHIRUGICAUX
II.B.2. ANCIENNETE DE LA CARDIOPATHIE
II.C.DIAGNOSTIC
II.C.1. CLINIQUES
II.C.1.a. SIGNES FONCTIONNELS
II.C.1.b. INSUFFISANCE CARDIAQUE GLOBALE
II.C.2. PARACLINIQUE
II.C.2.a. RADIOGRAPHIE THORACIQUE
II.C.2.b. ECHO-DOPPLER CARDIAQUE
II.D.ATTEINTE VALVULAIRE
II.D.1. ATTEINTE VALVULAIRE SIMPLE
II.D.2. ATTEINTES VALVULAIRES COMBINEES
II.E.INDICATIONS THERAPEUTIQUES
II.F. GESTES CHIRURGICAUX REALISES
II.G.TYPES DE CHIRURGIE
II.H.DUREE DE LA CEC et de la TCA
II.I. COMPLICATIONS
II.I.1. COMPLICATIONS PEROPERATOIRES
II.I.2. COMPLICATIONS POSTOPERATOIRES IMMEDIATeS
II.I.3. SUIVI ET EVOLUTION
II.J. DONNEES ANALYTIQUES .
H.J.1.REMPLACEMENT VALVULAIRE MECANIQUE EN FONCTION DE L’AGE
H.J.2.REMPLACEMENT VALVULAIRE BIOLOGIQUE EN FONCTION DE L’AGE
III. DISCUSSION
A. LIMITES DE L’ETUDE
B. EPIDEMIOLOGIE
B.1. PREVALENCE
B.2. L’âge
B.3. Le sexe
B.4. Le niveau socio-économique
C. ANTECEDENTS
D. DIAGNOSTIQUE
D.1. Signes cliniques
D.2. Données paracliniques
E. DONNEES THERAPEUTIQUES
F. TYPES DE PROTHESE
H. EVOLUTIONS ET COMPLICATIONS
I. MORTALITE
IV. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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