CHIMIE ET POLLUTION DES EAUX
Fiabilité des résultats
Le travail analytique étant terminé, il convient de présenter les résultats de telle façon qu’ils soient directement utilisables par le lecteur. Les résultats qui suivent le long travail systématique de l’analyse de l’eau comportent une certaine marge d’incertitude tant du point de vue qualitatif que quantitatif. Mis à part les seuils de détection des méthodes utilisées, le problème qui se pose à l’analyste repose principalement sur l’approximation du résultat chiffré qu’il a obtenu. Une fois les limites de confiance connues, il cherchera à éliminer les erreurs grossières tout en tenant compte de celles liées à la technique analytique elle- même comme l’action des interférences, la sensibilité de l’appareil de mesure, l’habitude de l’opération, etc. [RODIER, 1996]. V-1-3-1-2/ Balance ionique Le calcul de la balance ionique (BI) nous permet de déterminer le pourcentage d’erreurs des échantillons d’eaux analysés en se basant sur la formule suivante [DJABRI, 1996] : = (∑ ∑ ) (∑ ∑ ) × 100%………(42) Pour que les analyses soient fiables et acceptables, il est important que le pourcentage d’erreur soit inférieur à 6%. Après avoir calculé la balance ionique des échantillons d’eau analysés, nous avons constaté qu’ils ont tous une BI inférieure à 6%, ce qui nous permettra de les traiter pour la détermination des faciès. A/ Calcium (Ca2+) La présence d’ions Ca2+ dans l’eau est liée principalement à deux origines naturelles, à savoir la dissolution des formations carbonatées (CaCO3) et la dissolution des formations gypseuses (CaSO4), selon les réactions suivantes [SEGHIR, 2008] : – CaCO3= Ca2+ + CO3 2- – CaSO4, 2H2O = Ca2+ + SO4 2-+ 2H2O D’après la figure n° 77, nous pouvons dire que la pluralité des échantillons d’eau analysés présente des concentrations inférieures à la norme de potabilité recommandée par l’OMS (160 mg/l-7,98 Meq/l). Seulement un échantillon, qui symbolise les eaux souterraines, indiquent une concentration supérieure à la norme et cela en période des basses eaux. Ces deux puits se situent à l’Est du parc d’El Kala où ces concentrations sont éventuellement dues à la présence de formations carbonatées ou aussi gypseuses dans le sous- sol. Pour les eaux superficielles, et au niveau du barrage de Mexa, l’accroissement de la concentration en calcium est probablement liée aux apports d’eau des formations carbonatées présentes dans le secteur. Figure n°77 : Histogramme de la concentration du calcium – Ca2+ – dans les eaux (Meq/l). En période des basses eaux (fortes évaporation), ces concentrations diminuent surtout pour les eaux de surface où nous pouvons parler des apports atmosphériques riches en Ca2+ pour les échantillons proches du littoral (en hiver) et aussi de la décomposition de la matière organique ruisselée et diluée dans les oueds ou les nappes. B/ Magnésium (Mg2+) Ses origines sont comparables à celle des calciums car il provient [DJIDEL, 2008] : – Soit de la dissolution des formations carbonatées à fortes teneurs en magnésium (magnésite et dolomite) ; – Soit des formations salifères riches en magnésium (MgSO4). D’après la figure n° 78, nous pouvons dire que la majorité des échantillons d’eau indiquent des teneurs inférieures à la norme de potabilité recommandée par l’OMS (50 mg/l-4,11 Meq/l). Seulement les mêmes échantillons (P2 et P4) montrent des concentrations supérieures à la norme. La présence des formations carbonatées ou salifères riches en magnésium sont parmi les causes probables de ces fortes concentrations. Pour la plupart des échantillons d’eau, les concentrations ne dépassent pas les 10 mg/l 0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00 8,00 9,00 10,00 Concentration du Calcium (Meq/l) Echantillon d’eau Hautes eaux Basses eaux Norme recommandée par l’OMS de 7,98 Meq/l. Eaux souterraines Eaux superficielles (Mars 2011) (Juillet 2011) CHAPITRE V CHIMIE ET POLLUTION DES EAUX 150 Figure n°78 : Histogramme de la concentration du magnésium – Mg2+ – dans les eaux (Meq/l). C/ Sodium (Na+ ) Le sodium est souvent présent dans les eaux naturelles. En proportions très variables, il provient [SAADALI, 2007] : 1* De l’altération des minéraux silicatés, échanges de cations avec les minéraux argileux ou des substances organiques ; 2*Des rejets des eaux usées, ainsi que l’épandage des engrais chimiques qui augmentent aussi les concentrations en sodium ; 3*Apports atmosphériques. Figure n°79 : Histogramme de la concentration du sodium – Na+ – dans les eaux (Meq/l). 0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00 Concentration du magnésium (Meq/l) Echantillon d’eau Hautes eaux Basses eaux 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 Concentration du sodium (Meq/l) Echantillon d’eau Hautes eaux Basses eaux Norme recommandée par l’OMS de 4,11 Meq/l. Eaux souterraines Eaux superficielles Norme recommandée par l’OMS de 8,7 Meq/l. Eaux souterraines Eaux superficielles (Mars 2011) (Juillet 2011) (Mars 2011) (Juillet 2011) D’après la figure n° 79, nous remarquons que la plupart des échantillons d’eau présentent des teneurs inférieures à la norme recommandée par l’OMS (200 mg/l-8,7 Meq/l) et ne dépassent pas les 50 mg/l. Les mêmes échantillons (P2 et P4) montrent des teneurs supérieures à la norme. Nous pouvons remarquer aussi que la concentration de tous échantillons analysés augmente en période des basses eaux et nous pouvons lier cette augmentation à la présence des argiles qui, par l’échange de base avec d’autres éléments chimiques, permettent la libération de quantités de Na+ dans les eaux. Il faut aussi signaler l’importance des rejets des eaux usées domestiques et agricoles qui peuvent avoir une relation avec cette augmentation.