Le réseau Hydrographique
Les principaux facteurs physiques déterminant les caractéristiques du réseau hydrographique sont la géomorphologie, la nature géologique du terrain, le climat et la végétation. Ainsi une partie montagneuse à versants raides constitués généralement de roches dures est sillonnée par un important réseau hydrographique dense et ramifié (chaâbets) à écoulement torrentiel temporaire. Ces chaâbets convergent en aval pour former des oueds dont l’écoulement trouve des difficultés à atteindre la mer à l’Est et au Nord-ouest après de nombreuses ondulations de leurs cours en raison de la faible pente de la plaine et de la barrière dunaire littorale. C’est à ce niveau que les débordements sont les plus fréquents et où subsistent de grandes étendues marécageuses .
Impact de la pression anthropique sur les zones littorales
«L’étude écologique de la végétation est avant tout une étude de l’action de l’homme sur cette végétation». En effet, depuis quelques années, l’homme est devenu le principal facteur de dégradation de divers écosystème dans l’ensemble du globe terrestre. Les dunes et les rochers maritimes, reconnus jusqu’alors comme sites fragiles, subissent de graves détériorations, peut-être irréversibles. Cette pression anthropique revêt plusieurs aspects dont la sur fréquentation, le tourisme, le surpâturage, les défrichements, la pollution,….
Plusieurs travaux montrent que l’ouverture de ces milieux aux véhicules motorisés et au tourisme permet le développement d’espèces végétales nouvelles qui envahissent le terrain et éliminent les espèces déjà établies, d’où une banalisation des communautés végétales et des paysages. Bioret et Brigand (1993), annoncent déjà que les secteurs les plus touristiques sur le littoral breton ont subi de fortes dégradations du couvert végétal.
Moulis et al (1993), observent aussi, qu’au niveau de la plage : la flèche de la Grâcieuse (Bouches du Rhône), la forte fréquentation touristique contribue de manière non négligeable à accélérer le processus de déstabilisation des systèmes dunaires et par la-même, le recul du trait de côte. La surfréquentation touristique et le pâturage détériorent le paysage et transforment les groupements végétaux et par conséquent entraînent « une réduction dans la biomasse des espèces potentiellement dominantes ». Les dommages sont plus importants de l’automne à l’hiver quand les vents marins sont plus forts. D’autre part, « le piétinement provoque un ameublissement du sol ; La litière est enfuie et l’aération est diminuée ».
Inventaire du milieu et de la végétation
Le problème de l’échantillonnage consiste à choisir des éléments de façon à obtenir des informations objectives et une précision mesurable sur l’ensemble, respectant les règles d’échantillonnage qui sont : l’aléatoire, la représentativité et l’homogénéité, car un échantillon est un fragment d’un ensemble. Ces critères sont approchés par la notion d’aire minimale qui correspond à l’aire dans laquelle la quasi-totalité des espèces de la communauté végétale est représentée.
Les relevés floristiques ont été effectués durant plusieurs sorties de terrain et à différentes périodes de l’année, ainsi la détermination des espèces a été faite à l’aide de Mme Toubal et selon la nomenclature de Quezel et Santa (1962-1963).
Réalisation des relevés : Selon Lippmaa (1935), la surface des relevés doit se situer entre 1 et 4 m² pour les associations herbacées, autour de 25 m² pour les associations arbustives de sous-bois, elle est plus importante dans les formations arborescentes, mais ne dépasse généralement pas 100 m². Pour la ripisylve, le relevé est linéaire sur 20 m de long. Chaque relevé phytoécologique est réalisé au sien d’une station, qui est floristiquement uniforme et écologiquement homogène. Cette surface correspond à l’aire minimale.
Les données floristiques : celles-ci se résument en une liste exhaustive de toutes les espèces présentes sur les 100 m², qui sont affectées de l’indice d’abondance- dominance et de la présence.
Les principaux groupements végétaux
Le chêne liège (Quercus suber) : De nombreux chercheurs se sont penchés sur l’étude des exigences écologiques du chêne liège Emberger (1939), Marion (1951), Sauvage (1960) et Achhal et al. (1980). C’est une essence endémique de la partie occidentale du bassin méditerranéen, essence de lumière, il ne se développe que sous un climat relativement chaud ou la moyenne annuelle des températures reste comprise entre 11 et 17 c°. Cet arbre exige un état hygrométrique élevé et une pluviométrie annuelle supérieur à 600 mm . Il ne se développe que sur des sols siliceux meubles profonds et ne supporte ni le calcaire ni les chlorures et craint les argiles compactes.
Groupement à l’oleo-lentisque (Olea oleaster et Pistacia lentiscus) : Le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) est un arbuste particulièrement représentatif des milieux chauds du climat méditerranéen, il se présente sous forme d’un arbrisseau à odeur de résine qui dépasse rarement les 02 à 03 mètres de hauteur. Les feuilles sont persistantes, composées, il produit de petits fruits (2 à 3mm) légèrement charnus, à noyau dur et porte souvent le style de la fleur à leur sommet, passant d’une couleur bleutée à maturité.Il se maintient sur terrains très lourds et au niveau des piémonts dégradés, Peu exigeant, il occupe les positions thermophiles (versant Sud de Djebel Boukantas de Annaba à Berrahal et Hadjar Diss, surtout au voisinage de la ferme pilote du Fetzara).
Dans le faciès littoral, on constate la présence du caroubier (Ceratonia siliqua) avec l’ Olea oleaster qui sont présent au Cap de garde sur micaschiste, le caroubier se cantonne dans des vallons abrités des embruns marins et s’associe souvent au figuier (Ficus carica), sur sols rocheux et monte ainsi sur les adrets en position chasmophyle jusqu’à 400 m d’altitude.
Les formations de dégradations
L’action conjuguée des facteurs de dégradations et de l’extension de l’urbanisation a imprimé un certain dynamisme à la végétation. On a ainsi après la disparition de l’armature boisée, l’installation des divers maquis.
le maquis : Le maquis à Bruyère et Myrte, sous-bois de suberaie disparue ; on y trouve le Calycotome, la Filaire, le Ciste à feuille de sauge et la Lavande.
Le maquis à olivier et lentisque, formation thermophile sur sol argileux, on y trouve un niveau à Myrte et un niveau à Caroubier (Toubal 1986). Cette formation occupe les bas de pentes le long du littoral. Les espèces qu’on trouve sont : smilax, Doum, Filaire, Diss, Calycotome, Cistes.
La formation monospécifique à Chamaerops humilis (Doum), ou Chamaeropetum humilii ; Toubal 1998). Le Doum, grâce a son enracinement profond, contribue à stabilisés les sols meubles. Les broussailles à Cistes, Diss et Calycotome, qui sont les résultats d’incendies répétées.
Les pelouses : Les pelouses faisant suite à une accentuation du surpâturage et défrichement, comprend des espèces herbacées, dans la famille de graminées (Hordium), composées (Bellis) et légumineuses (trifolium).
Reboisement: Les reboisements sont utilisées généralement à des fins écologiques (maintien des sols contre l’érosion hydrique) et économiques (production du bois, du papier, résine…).Nous signalons la présence d’un reboisement Eucalyptus dans la zone de Sidi Achour, Sidi harb et au nord- ouest de la ville de Annaba (chemin Cap de Garde vers Séraidi) et un autre reboisement de Pin maritime dans la partie nord de la ville, qui est une essence de lumière , à croissance rapide, inflammable et de tempérament robuste et plastique,ainsi une autre espèces qui a été reboisée au Nord-ouest de Annaba, il s’agit de l’acacia. Il faut noter la présence de Nicotiana glauca tout au long des routes et des remblais de chantiers dans la région.
Table des matières
Introduction générale
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1-Situation géographique de la wilaya de Annaba
2- Limites géographique de la zone d’étude
3- le cadre physique
3-1Géologie
3-2-Stratigraphie
3-3-Géomorphologie
3-3-1-La plaine de Annaba
3-3-2-Le cordon dunaire littoral
3-4-Le réseau Hydrographique
3-4-1- Le bassin versant Nord de l’Oued Seybouse
3-4-2- Le bassin versant de l’Oued Boudjemaâ
3-4-3-Les bassins versants dominant la ville de Annaba
3-5- Pédologie
3-6-Caractéristiques climatiques
3-6-1- les données météorologiques
3-6-2-Précipitations
3-6-3-Températures
3-6-4-Les vents
3-6-5-L’humidité
3-6-6 Synthèse climatique et Bioclimat
3-6-6-1- Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1953)
3-6-8-2-Climagramme d’Emberger
CHAPITRE II : NOTIONS SUR L’EVOLUTION DE LA VEGETATION EN ALGERIE
1- les différentes potentialités et contraintes de la forêt algérienne
1-1-Présentation de la forêt algérienne
1-2-Caractéristiques majeures des forêts algériennes
1-3-Caractéristique d’importance et répartition de la végétation
2-Les principaux groupements végétaux
2-1-Les groupements végétaux de type zonal
2-2-Les groupements végétaux de type azonal
3- Patrimoine forestier de la wilaya de Annaba
CHAPITRE III : ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET URBANISTIQUE DANS LA REGION DE ANNABA
1-L’évolution démographique dans la wilaya de Annaba
2- l’urbanisation dans la wilaya de Annaba
2-1-Etat des lieux
3-L’évolution de l’urbanisation dans la wilaya de Annaba
3-1-Historique
CHAPITRE IV : L’ ECOSYSTEME LITTORAL ET LE TOURISME DANS LA REGION DE ANNABA
1-L’ecosysteme littoral
2- Cadre législatif de la protection du littoral en Algérie
3- Le littoral dans la région de Annaba
4-Le tourisme dans la région de Annaba
5-Impact de la pression anthropique sur les zones littorales
CHAPITRE V : APPROCHES METHODOLOGIQUES
1-Méthodes d’échantillonnages
1-1-Détermination du type et du plan d’échantillonnage
1-2-L’échantillonnage stratifié
1-3-L’échantillonnage subjectif
1-4-Détermination des strates
2-Inventaire du milieu de la végétation
2-1- Réalisations des relevés
2-2-Les données floristiques
Chapitre VI : ETUDE DE LA VEGETATION
1- les principaux groupements végétaux
1-1-Le chêne liège (Quercus suber)
1-2-Le groupement à l’oleo-lentisque (Olea oleaster et Pistacia lentiscus)
1-3-Les groupements hygrophiles
1-4-Les groupements des rochers maritimes
2-Dynamisme de la végétation de la région de Annaba
3-Les facteurs de dégradation
3-1-Les incendies
3-2-Le surpâturage
3-3-Les défrichements
4- les formations de dégradations
4-1 le maquis
4-2- les pelouses
4-3-Reboisement
4-4-Les vergers et les cultures
CHAPITRE VII : ETUDE CARTOGRAPHIQUE
1-Notions sur la carte et la cartographie
1-1Définition de la carte
1-2-La cartographie et ses origines
2-Classification des échelles cartographiques
3-Apport des photographies aériennes et de l’imagerie satellitaire pour la cartographie
3-1-Photographie aérienne
3-2-Les types de photographies selon leur angle de prise de vue
3-3-Principes de photographie aérienne
3-3-1-Concept de base de la photographie aérienne
3-4- Types d’émulsions
3-4-1-Emulsion
3-4-2-Numéros de clichés et de rouleaux
3-3-4-Lignes de vol et cartes-index
3-5- Mosaïque des photographies aériennes
3-6- l’imagerie satellitaire
4-Méthodologie pour la réalisation d’une carte d’occupation des sols
4-1-l’échelle d’expression cartographique
4-2-Les données utilisées
4-3- Matériels utilisés
5- utilisation du système d’information géographique
6- processus de réalisation de mosaïque
6-1- Calage (Géo-référencement) des cartes topographiques et photos aériennes
6-2-La transformation des données du mode raster au mode vecteur
6-3-Délimitation de la zone d’étude
7-L’élaboration des différentes types des cartes
7-1-La carte des altitudes
7-2-La carte des expositions
8- la Carte du dynamisme de la végétation face à l’urbanisation
8-1- légende
8-2- proportion d’occupation du sol par les différentes unités
CONCLUSION
PERSPECTIVES