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Schéma des couches histologiques de la cornée
L’épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé, indissociable du film lacrymal, repose sur une membrane basale fine qui le sépare de la couche de Bowman, Il comporte cinq à sept couches de cellules, mesure 50 μm d’épaisseur et représente 10 % de l’épaisseur totale cornéenne [21].
La couche de Bowman qui correspond à une condensation du stroma antérieur, dépourvue de cellules et constituée de fibres de collagène dont l’organisation diffère de celle du stroma cornéen [21]. Cette couche est synthétisée par les cellules basales de l’épithélium au cours de la vie embryonnaire et n’est pas régénérée au cours de la vie. Toute blessure de celle-ci est définitive et entraîne des opacités [2]. Le stroma cornéen avasculaire représente la majeure partie de l’épaisseur de la cornée (90 %) et mesure 400 μm. Il est formé de fibres de collagène, organisées en faisceaux, eux-mêmes composés de fibrilles de collagène. Elles sont parallèles entre elles, ont toutes la même taille et sont séparées par un espace fixe. Ces fibres ont une striation périodique. Les faisceaux de collagène se croisent à angle droit au centre de la cornée. De cet arrangement quasi géométrique dépend la transparence de la cornée (condition nécessaire à une bonne transmission de la lumière). Entre ces faisceaux organisés en lamelles, s’étendent parallèlement des kératocytes, qui assurent la biosynthèse du collagène et de la substance fondamentale essentielle à la cohésion de la cornée [21]. La membrane de Descemet correspond à la membrane basale des cellules endothéliales qui la synthétise. Elle a une structure collagénique acellulaire très résistante, amorphe, élastique, dont l’épaisseur augmente avec l’âge, elle sépare le stroma de l’endothélium cornéen [2, 21]. L’endothélium cornéen, en contact avec l’humeur aqueuse en arrière, est formé d’une monocouche arégénérative de cellules uniformes polygonales à noyau central[2,21].
Le limbe
Le limbe représente la frontière anatomique entre la cornée avasculaire et transparente et la sclère opaque recouverte par la conjonctive richement vascularisée [25]. C’est également une zone de transition entre l’épithélium de la cornée et celui de la conjonctive bulbaire. Il présente un épithélium pluristratifié pavimenteux, qui s’épaissit progressivement sans cellules à mucus [21]. Il détient un environnement anti-angiogénique empêchant les vaisseaux et les lymphatiques de se développer dans la cornée [25]. Le limbe est impliqué dans les processus de régulation de l’inflammation de la surface oculaire. Sa richesse en vaisseaux et en lymphatiques permet de transporter in situ des cellules impliquées dans les processus inflammatoires (les mastocytes, les polynucléaires neutrophiles, les macrophages, les fibroblastes, les lymphocytes et les cellules de Langerhans ou les cellules dendritiques présentatrices d’antigènes) [25]. Le rôle majeur attribué au limbe est celui du renouvellement physiologique de l’épithélium cornéen. Il contient des cellules souches épithéliales. L’absence de ces cellules conduirait à une « conjonctivalisation » de la cornée [25].
Le film lacrymal
Le film lacrymal recouvre la surface de la conjonctive et de la cornée. Il constitue l’interface entre l’œil et le monde extérieur. Il doit assurer une défense antimicrobienne efficace et être capable de protéger la surface oculaire contre tous types d’agressions. Il maintient la régularité de la surface épithéliale afin d’assurer une bonne qualité réfractive. C’est la deuxième barrière de protection de la surface oculaire. Il est composé d’eau, d’enzymes, de protéines, d’immunoglobulines, de lipides, de glycoprotéines, de différents métabolites et de cellules exfoliées multinucléées. Le film lacrymal s’organise en deux couches étroitement intriquées. La couche lipidique plus externe limite l’évaporation, la couche muqueuse est diluée dans l’eau formant un gel et adhérant étroitement aux cellules cornéoconjonctivales superficielles.
La couche lipidique, superficielle, sécrétée en grande partie par les glandes de Meibomius, joue un rôle prépondérant. Il assure le lissage du film lacrymal. Il permet d’obtenir une surface cornéenne homogène sans aberration optique et protège de l’évaporation les phases sous-jacentes. Il favorise l’étalement du film lacrymal tout en assurant sa stabilité, la lubrification de la cornée et des paupières au cours du clignement. La couche séro-muqueuse, profonde, en contact avec les cellules cornéoconjonctivales sous-jacentes, est la plus épaisse du film lacrymal, composée majoritairement d’eau (phase aqueuse) (98%), et de mucus sécrété par les cellules caliciformes de l’épithélium conjonctival (phase muqueuse). Cette combinaison entre le mucus et la composante aqueuse forme un gel de mucines, de densité décroissante vers la surface. Il rend hydrophiles les membranes des cellules épithéliales conjonctivales et cornéennes naturellement hydrophobes. Il permet l’ancrage du film lacrymal à la surface cornéoconjonctivale.
La couche séro-muqueuse contient des électrolytes, des facteurs de croissance (comme l’epidermal growth factor (EGF)), ils jouent un rôle critique dans la physiologie de l’épithélium cornéen et la cicatrisation. Elle contient, également des cytokines, des immunoglobulines, et des cellules inflammatoires qui lui permettent d’être antimicrobien. Elle permet par ailleurs l’apport de nutriments, d’oxygène à la cornée et une hydratation. Il empêche la kératinisation qui entraînerait une opacification cornéenne. La sécrétion basale de la phase aqueuse est assurée par les glandes accessoires de Krause et Wolfring, alors que la sécrétion réflexe et la plupart des protéines sont produites par la glande lacrymale principale.
Physiopathogénie
Caractéristiques physico-chimiques de la chlorhexidine
La chlorhexidine est composée de deux structures symétriques avec 4 anneaux de chlorophenyl et 2 groupes biguanides liées par un pont hexaméthylène : 1,1’-hexamethylene bis (5-[4-chlorophenyl] biguanide). Sa formule chimique est C22H30Cl2N10. C’est une molécule cationique dont l’activité biologique nécessite un atome de chlore sur ses deux anneaux phénoliques [23]. Elle est faiblement hydrosoluble, par contre ses sels le sont fortement. Elle est présente dans les solutions antiseptiques comme le diacétate de Chlorhexidine, le dihydrochloride de Chlorhexidine et le digluconate de Chlorhexidine à des concentrations différentes [23]. Ces solutions aqueuses ont un pH qui varie entre 5,5 et 7. Elle est généralement résistante à la chaleur [23]. Son activité dépendrait du pH du milieu, elle serait optimale entre 5,5 et 7, et serait atténuée par la présence de sérum, de l’armes, de sang, de pus et d’autre substances biologiques et de savon ou d’autres composés anioniques [23].
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Bases
I.1. Bases anatomo-physiologiques de la surface oculaire
I.1.1. Les paupières
I.1.2. La conjonctive
I.1.3. La cornée
I.1.4. Le limbe
I.1.5. Le film lacrymal
I.2. Physiopathogénie
I.2.1. Caractéristiques physico-chimiques de la chlorhexidine
I.2.2.Les actions de la chlorhexidine
I.2.3. Action de la chlorhexidine sur l’oeil
I.3. Bases cliniques de l’ophtalmie néonatale
I.3.1. Tableau clinique et diagnostic
I.3.2. Formes étiologiques
I.3.2.1. Ophtalmies néonatales gonococciques
I.3.2.2. Ophtalmies néonatales à Chlamydia
I.3.2.3. Ophtalmie néonatale herpétique
I.3.2.4. Ophtalmie néonatale chimique
I.4. Bases thérapeutiques de l’ophtalmie néonatale
I.4.1. Traitement curatif
I.4.2. Traitement préventif
DEUXIEME PARTIE
II. Patients et méthodes
II.1.Cadre d’étude
II.2. Patients et méthodes
III. Résultats
III.1.Aspects démographiques
III.3.Aspects thérapeutiques
IV. Commentaires
IV.1.Aspects démographiques
IV.2.Aspects cliniques
IV.3. Aspects thérapeutiques
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES