Caractéristiques par rapport à la gravité de l’état de mal et les investigations faites
Nous avons prévu de faire une étude de type cas / témoin en testant l’hypothèse que le manque de sommeil augmenterait la survenue de l’état de mal épileptique chez les adultes épileptiques connus sous traitement antiépileptique. Et on a prévu de la réaliser auprès de 2 centres hospitaliers (CHU JRB : service ATUR et Neurologie, HOMI Soavinandriana : service de Réanimation et service de Neurochirurgie) mais nous avons seulement recruté 17 patients répondant à nos critères au bout de 6 mois alors qu’il fallait au minimum 44 patients dans chaque groupe pour être représentatif. -Notre étude pourrait dans ce cas présenter des biais de sélection vue que nous avons choisi une étude descriptive auprès du service de Neurologie seulement. Et ceci ne reflète qu’une partie de la réalité dans la pratique à Madagascar que l’on ne pourrait pas généraliser. -Nous avons choisi ce délais de 6 mois allant du mois de Janvier au mois de juin 2015 puisque l’équipe de Neurologie commençait juste à appliquer leur nouveau protocole devant un état de mal épileptique après une revue de la littérature récente. – Notre contrainte majeure était l’inaccessibilité aux explorations paracliniques d’où le choix d’étudier seulement comme paramètre la réalisation ou non de l’EEG et du scanner cérébral. Et ceci a pu entrainer un biais dans les résultats de ces examens.
Nombre de la population d’étude
Notre étude s’étalant sur une période de 6 mois nous a permis auprès du service de Neurologie du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana Antananarivo de colligé 53 cas de patients sur les 313 hospitalisés qui représentent 16.96 % de notre hospitalisation. L’étude de Rahelinirina et al (Janvier 1998 au Décembre 1999) a recruté 10 cas d’état de mal épileptique dans le même service de Neurologie de Befelatanana [33]. Une étude de Raveloson et al (juillet 2005 au juin 2006) sur 12 mois auprès du service ATU/R CHU JRB a recruté 66 patients [34]. Pour Doumbia-Ouattara et Al au Côte d’Ivoire, ils ont recruté sur une période de 62 mois 32 dossiers de patients présentant un état de mal épileptique incluant à la fois une population pédiatrique [35]. Ce nombre de patient élevé pour un délai bref de 6 mois durant notre étude s’explique d’un côté par l’usage de la définition de l’état de mal épileptique généralisé convulsif proposée par Lowenstein et Al. 1999 faisant référence à des crises continues au-delà de 5 minutes ou au moins deux crises successives sans récupération complète de la conscience entre sur une période d’au moins 5 minutes. Et aussi l’existence de deux crises sans retour à la conscience ou durée des crises ≥ 5 minutes [11]. Et de l’autre côté par la réception du service de Neurologie des patients présentant un état de mal épileptique directement après leur passage auprès du service d’ATU de Befelatanana et d’autre service en cas de disponibilité de place.
2001 au Juin 2006) mené auprès du service de Réanimation du Centre Hospitalier de Soavinandriana avec 8 cas de sexe masculin et 4 cas de sexe féminin [36]. Ceci a été aussi vue lors de l’étude de Raveloson et al (juillet 2005 au juin 2006) sur 12 mois auprès du service ATU/R CHU JRB avec 62 % de sexe masculin et 38 % de sexe féminin [34]. Et une étude rétrospective de 2006 à 2013 au SAMU 87 de Limoge réalisée par Reigner et al a trouvé une population avec répartition presque pareille des deux sexes avec 39 cas de sexe masculin et 37 cas de sexe féminin [37]. Dans d’autres études Européennes, l’incidence des états de mal épileptiques est élevé chez le sujet de sexe masculin (Hesdorffer et al 1998 [38]; Coeytaux et al 2000 [39]; Knake et al 2001 [40]; DeLorenzo 1996 [41]) à l’exception de l’Italie où c’est l’inverse (Vignatelli et al 2003, 2005 [42, 43]). Cheung-Ter Ong et al au Taiwan lors d’une cohorte de 12 ans allant de 2000 – 2011, a retrouvé aussi cette prédominance masculine avec un sexe ratio de 1.57 [44].
Lors de l’étude de Ramamonjisoa (Juin 2001 au Juin 2006) mené auprès du service de Réanimation du Centre Hospitalier de Soavinandriana, il a rapporté la même fréquence d’état de mal épileptique entre la tranche d’âge de [25-30[et [50-55[ [36]. En France, une étude coordonnée par l’équipe de réanimation de Versaille sur 18 centres (248 patients) a retrouvée dans leur population d’étude un âge moyen qui était de 53 ans [45]. Cheung-Ter Ong et al au Taiwan lors d’une cohorte de 12 ans allant de 2000 – 2011, a retrouvé une incidence plus élevée entre la tranche d’âge de 45 à 49 ans [44]. L’ensemble des études épidémiologiques retrouve des pics d’incidence chez les jeunes enfants (moins de trois ans) et chez les sujets de plus de 60 ans [3]. chez les enfants dans notre étude. Cette prédominance de la population de moins de 65 ans pourrait s’expliquer par la jeunesse de la population Malagasy. Car selon une enquête nationale sur la suivi de l’OMD (INSTAT/ENSOMD2012-2013) deux tiers de la population soit 64% ont moins de 25 ans et près de la moitié moins de 15 ans (47%) et que les individus plus de 65 ans ne représentent que 3% de la population [46]. De ce fait, diminuant ainsi l’apparition des pathologies caractéristiques du tranche d’âge de plus de 65 ans qui sont mieux apprécier dans les pays développés. La prédominance des états de mal épileptiques entre la tranche d’âge de [21-25] et de [56-60] pourrait s’expliquer par des étiologies caractéristiques de ces deux tranches d’âge qui reste encore à déterminer pour Madagascar. Car chez l’adulte, les trois causes les plus fréquentes sont un sous dosage en MEA (34%), une étiologie cérébrale non aigue (24%) dont les AVC représentent 80% des cas et un AVC de moins de sept jours 22% [28].