Le carnet de santĂ© est un document qui contient les informations mĂ©dicales essentielles liĂ©es Ă une personne, notamment durant son enfance, et indispensable au suivi de la santĂ© de l’enfant jusqu’Ă ses 16 ans. Il constitue ainsi un support de dialogue entre les professionnels de santĂ© et les familles (6).
Sa nĂ©cessitĂ© et son utilitĂ© ne se discutent plus en matiĂšre de surveillance de lâĂ©tat de santĂ© des enfants (7).
CARACTERISTIQUES DU CARNET DE SANTE
DĂ©livrance du carnet de sante
Dans les grandes maternitĂ©s, il y a souvent des accords avec le MinistĂšre de la santĂ© publique pour que le carnet de santĂ© de l’enfant soit distribuĂ© directement par le service qui a pratiquĂ© l’accouchement (8).
Utilisation du carnet
La consultation du carnet de santĂ© de l’enfant est soumise Ă l’accord de ses parents. Elle est rĂ©servĂ©e aux professionnels de santĂ© dans le cadre de soins ou d’actes de prĂ©vention dĂ©livrĂ©s. Le professionnel qui inscrit une information dans le carnet est tenu de s’identifier par le cachet de son cabinet et par sa signature (8).
Confidentialité du contenu
Les donnĂ©es personnelles qui y sont inscrites sont confidentielles et couvertes par le secret professionnel. Dans le cas oĂč le carnet doit ĂȘtre confiĂ© Ă l’enfant ou Ă un accompagnateur, il est conseillĂ© de le faire sous enveloppe fermĂ©e, portant la mention « secret mĂ©dical » (8).
Utilisation du carnet comme certificat de vaccination
Deux doubles pages insĂ©rĂ©es dans le carnet sont consacrĂ©es aux vaccinations et portent chacune un numĂ©ro de formulaire. Leur photocopie a valeur de certificat de vaccination. Ainsi, le carnet n’a pas Ă ĂȘtre prĂ©sentĂ© lors de l’inscription Ă l’Ă©cole (8).
Conservation du carnet
Il doit ĂȘtre conservĂ© par les parents ou la personne ayant la charge de l’enfant ou de l’adolescent. Son utilisation n’est plus obligatoire Ă partir de 16 ans. En cas de perte du carnet, il convient de s’adresser aux services sanitaires afin d’obtenir un nouveau carnet (8).
EXPERIENCES INTERNATIONALES DU CARNET DE SANTE
LâexpĂ©rience scandinave
Aux Pays Bas, il existe un carnet pour les parents avec quatre-vingt-seize pages de conseils dĂ©livrĂ©s en texte et photographies pour la santĂ© des enfants entre zĂ©ro et quatre ans. Un autre carnet de suivi mĂ©dical de lâenfant est conservĂ© au centre de soins dont lâenfant dĂ©pend et comporte vingt-quatre pages, contenant uniquement des informations mĂ©dicales (9,10).
En SuĂšde, il nâexiste pas de carnet de santĂ© dĂ©livrĂ© Ă la naissance aux parents. Un carnet de douze pages contenant uniquement le suivi mĂ©dical reste au centre de santĂ©. Le programme des examens est envoyĂ© au fur et Ă mesure aux parents sous forme de vignettes avec le lieu et le professionnel de santĂ© quâils consulteront (9,10). Câest ainsi que le Child Heath Service planifie tout le suivi des vaccins, des examens obligatoires et des consultations de prĂ©vention et dâĂ©ducation Ă la santĂ©, entre la naissance et six ans (9,10).
LâexpĂ©rience française
Le carnet de santĂ© de lâenfant est obligatoire depuis 1945. Lors de la dĂ©claration de naissance, un carnet de santĂ© est dĂ©livrĂ© gratuitement pour tout enfant. Le premier modĂšle Ă©tait composĂ© de quarante pages. Un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel dĂ©termine le modĂšle et le mode d’utilisation de ce carnet oĂč sont mentionnĂ©s les rĂ©sultats des examens mĂ©dicaux obligatoires et oĂč doivent ĂȘtre notĂ©es au fur et Ă mesure toutes les constatations importantes concernant la santĂ© de l’enfant (11).
Un des derniers modÚles, composé de quatre-vingt-seize pages, datait de 1995. Le MinistÚre de la Santé et des Solidarités a publié le 1er janvier 2006, un nouveau modÚle, en adéquation avec les avancées scientifiques et plus conforme avec les attentes des professionnels de santé et des familles (11).
Cette nouvelle version dĂ©finit le carnet de santĂ© comme un « outil du suivi de la santĂ© de lâenfant et de lâadolescent » et constitue le support : du dialogue entre les professionnels de santĂ© et les familles pour la prĂ©vention et lâĂ©ducation Ă la santĂ© des enfants et des adolescents, du suivi individuel et Ă©pidĂ©miologique Ă travers les trois certificats de santĂ© obligatoires (11).
Quant Ă la prĂ©sentation, le format est identique au prĂ©cĂ©dent et comporte le mĂȘme nombre de pages, qui sont maintenant accessibles par des onglets. Le carnet est Ă©tabli au nom de l’enfant. Il est remis aux parents, aux personnes titulaires de l’exercice de l’autoritĂ© parentale ou aux services Ă qui l’enfant a Ă©tĂ© confiĂ© (11).
LâexpĂ©rience togolaise
Le carnet togolais reprend l’idĂ©e suggĂ©rĂ©e par des spĂ©cialistes britanniques de l’Institut d’hygiĂšne infantile de Londres, d’attirer l’attention des parents sur la direction de la courbe de poids (Tremlett et al. 1983). Les parents sont invitĂ©s Ă voir si lâenfant suit une courbe ascendante, stationnaire ou descendante et Ă agir en consĂ©quence.
Ce carnet est de fabrication simple ; il s’agit parfois d’une photocopie. Compte tenu de la taille et du mode de fabrication, les courbes de poids et taille (sur le mĂȘme graphique) sont parfois petits et difficilement lisibles sur les modĂšles les plus anciens. Un carnet de santĂ© mĂšre et enfant est disponible au Togo depuis une dizaine d’annĂ©es dans les maternitĂ©s et les centres de santĂ©, au prix de 1 500 FCFA. Il est trĂšs clair et attractif, ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© des conseils de l’OMS et de tous les dĂ©bats qui ont eu lieu dans les milieux spĂ©cialisĂ©s au cours des annĂ©es 1980 pour son l’Ă©laboration (9).
INTRODUCTION |