Taille et composition des ménages
Le nombre de personnes vivant dans les ménages ayant des migrants varie entre moins 5 et plus 10 personnes. La fréquence des ménages regroupant 5 à 10 personnes en moyenne représente 41% de notre échantillon. Par contre la fréquence des ménages comptant plus de 10 personnes représente 55%. Le nombre important de personnes vivant des les ménages s’explique par plusieurs raisons : le respect de la tradition qui se veut trop social à l’égard des membres de la famille poussent la plupart des chefs de ménages à regrouper leur famille sous un même toit afin de mieux pérenniser les relations familiales et cela passe nécessairement par la vie en famille. Beaucoup de chefs de ménages n’aiment pas voir leur progéniture se séparer. L’existence de vastes espaces dans la maison facilite aussi cette cohabitation car ceux qui ont des moyens peuvent construire leur appartement dans la maison familiale.
Néanmoins certains ménages sont moins nombreux avec moins de 3 personnes. Cela résulte du fait que certains se sont déménagés de la grande maison familiale autrement dit de la famille traditionnelle pour se loger dans leur propre maison où ils vivent avec leurs femmes et leurs enfants. C’est la famille moderne. Ils sont surtout localisés dans les quartiers périphériques de la ville comme vers le nord et sud de Léona et vers le nord et le sud de DVF.
Le nombre d’actifs par ménage
Les activités basées sur le secteur secondaire et tertiaire occupent une place de choix même si la localité est au cœur du bassin arachidier. Ainsi 45% des ménages interrogés ont au moins une personne qui travaille. L’enquête révèle aussi que 44% des ménages disposent deux à trois personnes actives et 8% des ménages administrés ont 4 à 6 personnes exerçants un métier et enfin 2% seulement des ménages disposent plus de 6 personnes en activité. Cela veut dire que donc rare sont des ménages où il n’y pas au moins quelqu’un qui travail la population. Cette effectivité de l’emploi dans ménages s’explique par le fait que la population Bambeyoise est très jeune. Cependant les faibles perspectives dans le domaine de l’agriculture et la déperdition scolaire poussent les jeunes à chercher un métier.
Néanmoins il important de signaler que les ménages ayant plus de 6 personnes exerçant un métier se trouvent généralement dans les familles traditionnelles où nous avons les grands parents, les parents, les enfants, les oncles et les tantes.
Si nous faisons la comparaisons entre la taille des ménages qui est le plus souvent comprise entre 10 personnes et plus et la répartition du nombre d’actifs qui est généralement 1 ou 2 à 3 personnes par ménage, il apparait clairement que les non actifs par ménage sont assez importants soit 7 à 10 personnes. Cela s’explique d’une part par la taille des ménages et d’autre part les faibles perspectives d’emploi dans secteurs comme l’agriculture qui absorbait jadis un nombre important de d’actifs
Les secteurs d’activités
Les informations recueillies auprès des populations nous a permis de mieux comprendre que différentes catégories de professions sont exercés au niveau de la commune ainsi 28% des enquêtés sont des ouvriers. Cette situation est due aux problèmes notés dans le secteur agricole sans oublier la déperdition scolaire qui poussent surtout les jeunes à devenir des ouvriers. Les cadres supérieurs et les professeurs représentent respectivement 10% et 7% des enquêtés cela s’explique par le fait que la ville Bambey abritait le ENCR, les structures comme le CNRA, l’ISRA, le CNRA et récemment l’Université Alioune Diop bref les populations de la localité ont cette coutume à suivre les études. 25% des effectifs affirment exercer une activité commerciale. Cette situation s’explique par la fragilité du marché de l’emploi mais aussi par la culture Baol – Baol très connu dans l’exercice de petit commerce.
S’agissant de l’agriculture et de l’élevage, rare sont les agriculteurs et les éleveurs rencontrés dans la commune puisque ces activités ne sont pratiquées que par les zones périphérique de la ville en l’occurrence Keur Sacoura Badiane, Thiathio, Niokek, Doutki etc. Les agriculteurs représentent 10% et les éleveurs 3%. Au-delà de la ruralité, la pauvreté des terres consécutive à une baisse des rendements agricoles, les aléas climatiques font que ces activités sont de plus en plus délaissées par les populations qui voient dans l’agriculture « un facteur de retardement » car les récoltes sont faibles. Ainsi 7% sont des chauffeurs, 5% sont des ménagères et les agents de police et les militaire représente respectivement3% et 1% des enquêtés.
Participation à la dépenses
Les enquêtes effectuées auprès des ménages révèlent que la participation aux dépenses est effective dans les ménages des migrants. L’effectivité de cette participation des personnes aux dépenses familiales constitue un lègue culturel dans la zone où la famille est sacrée. Le regroupement de la famille est un moyen leur permettant de partager et d’alléger les dépenses quotidiennes. Cette situation a créé une recherche de ressources suffisantes pour subvenir aux besoins de la famine. La détérioration de leur activité constitue un motif de départ de la plupart des migrants afin de rechercher les moyens suffisamment nécessaires pour satisfaire les besoins de la famille. Le graphique ci-dessous illustre le nombre de participants aux dépenses familiales.
La durée de séjour des ménages de migrants dans leurs quartiers
Les enquêtes effectuées auprès des ménages montre que 1% des ménages interrogés ont une durée de séjour de plus de 89 ans dans le quartier, 1% ont une durée de 80 à 89 ans,3% de 70 à 79 ans, 7% de 60 à 69 ans, 13% de 50 à 59 ans, 9% de 40 à 49 ans, 16% de 30 à 39 ans, 12% de 20 à 29 ans. Ces données montrent que la ville de Bambey a été depuis longtemps un foyer de peuplement où la vie en famille occupe une place de choix dans les habitudes des populations. Effet, certains migrants continuent de nourrir cette tradition.
Cependant, les pourcentages de la durée de séjour dans les ménages de 0 à 9 ans et de 10 à 19 ans sont respectivement 22% et 15% de l’observation. Ces durées de séjour relativement faibles sont le résultat d’une migration interne.
Dans les concessions on note un nombre assez important de personnes du fait de leur commun vouloir de vivre ensemble en famille. Néanmoins certains chefs de ménages préfèrent rejoindre leurs nouveau domicile et ainsi libéré l’espace de la maison familiale. Une bonne partie de ces chefs ménages sont à l’extérieur. Voici le radar symbolisant la durée de séjour des ménages dans leur habitation obtenu à la suite des enquêtes effectuées auprès des ménages migrants.
Mode d’acquisition, statut foncier, type de construction et revêtement de la cour
Mode d’acquisition
Les enquêtes effectuées auprès des ménages montrent que les parcelles sont soit achetés, soit hérités, loués ou empruntés. En effets les parcelles qui sont sous la tutelle des chefs de ménages se localisent dans tous quartiers de la commune. Elles sont achetées ou octroyer par les autorités locales. Ces dernières représentent 80% des ménages. Ce pendant 17% les maisons sont issues d’un héritage, 2% des parcelles sont loués et les emprunts représentent1% des maisons. Il est important de signaler que les vastes ménages sont le fruit d’un héritage et la quasi-totalité maisons appartiennent soit aux parents des émigrés soit aux migrants. Ces derniers sont plus nombreux dans la zone d’extension qui englobent les quartiers de Léona et de DVF.
Type de construction
Dans l’espace communautaire les types de constructions sont variés. Les bâtiments en dur avec toiture non coulée sont assez répandus 38% mais les terrasses sont plus représentées 47% des ménages interrogées. La plupart de ces terrasses sont construites par des émigrés et sont plus nombreuses vers les zones d’extension des quartiers de Léona et DVF. Les maisons ayant un toit non représentent 6%, R+1 et R+2 sont respectivement 4% et 2%. Les toits en ardoise sont faiblement représentés 2% des ménages interrogés.
Revêtement de la cour
S’agissant du revêtement des cours dans la plupart des ménages sont constituée de sable. Néanmoins certains chefs de famille utilisent de plus en plus la dalle et les carreaux dans leurs maisons. En effet la ville de Bambey commence à se moderniser du fait de l’existence de nouvelles formes de construction avec un aménagement assez correcte dans les quartiers en extension comme Léona, DVF.
La zone ensablée représente 43% alors que 30% sont en dalles et 26 % des cours sont en carreaux.
Caractéristiques des migrants
Les motifs de départ
La recherche des motifs de départ des migrants est fondamentale pour une étude portant sur le phénomène migratoire autrement dit c’est une manière de s’interroger sur les véritables causes de l’émigration dans la localité. Ces motifs peuvent être classés en trois ordres.
Décision personnelle et pression familiale : le contexte de la migration au niveau de la ville de Bambey lié à une décision personnelle du migrant. En effet, la plupart desmigrants ont pris cette initiative puisque conscient que leurs conditions de vie allaient devenir de plus en plus précaires donc selon eux migrer vers les pays développés se présente comme une alternative face à cette situation. Cependant l’influence des parents a joué un rôle très important sur le départ des jeunes.
La pauvreté : est la principale raison évoquée dans ménages. Ainsi selon une enquête sur la pauvreté au Sénégal (EPPS) réalisé en 2001 et portant sur le même échantillon que celui de l’ESAM II, 66% des ménages s’estimaient pauvres (ANDS, 2002).L’incidence de la pauvreté dans la région de Diourbel est de 61,5 et le pourcentage d’émigrés est de 9,9 selon l’ESAM II 2001/2002.
Cette pauvreté à Bambey est due à plusieurs facteurs dont le système de production sociale, la France qui assurait les subventions jusqu’en 1967 se désengage. Lespaysans sénégalais sont endettés, la terre ne nourrit plus. Les changements climatiques et la détérioration de l’environnement (progression de la désertification et problème pluviométrique) entrainent une diminution des rendements agricoles.
L’exode rural et la migration internationale s’accroissent donc car il est de plus en plus difficile de vivre de l’agriculture. De plus, il y a un manque d’infrastructures administratives, sanitaires et culturelles en milieu rural. Les gens sont obligés de chercher des revenus parallèles vers la capitale Dakar. Cette ville a servi de transit et d’écran car les conditions de vie et la recherche de l’emploi devenait de plus en plus précaire. Dès lors ces migrants internes vont changer de destination : c’est la migration internationale.
La recherche de ressource : la migration est perçue comme un moyen d’acquérir des ressources nécessaires pour la survie de la famille restée au pays. Divers moyens sont utilisés pour financer le voyage : la vente des récoltes, la vente des animaux, collecte auprès des proches,
Vente de terrain, source de revenus etc.
Profil des migrants
La répartition par âge des migrants
L’observation de la figure n° 9 montre que la population migrante de la ville de Bambey est dans l’ensemble très jeune. La tranche d’âge qui regroupe le plus de migrant est celle des 36- 40ans. Ils sont 24% des émigrés concernés par l’enquête .Ainsi 22% des migrants ont une tranche d’âge se situant entre 41 -50 ans, 20% entre 31- 35 ans, 12% entre 26 -30 ans, 9% entre 20 – 25 ans, 7% entre 46 – 50 ans et enfin les migrants âgés de plus de 50 ans représentent 5% des effectifs. Si on fait le cumul des âges des migrants on se rend compte que 87,87% sont âgés de moins de 45ans démontrant encore la jeunesse de la population qui migre. On migrant d’autant plus qu’on est jeune. Les plus âgés des migrants c’est-à-dire ceux qui ont plus de 45% sont aux nombres 12 et représentent 12, 12% de l’ensemble des migrants.
La situation matrimoniale des émigrés
L’examen de la situation matrimoniale des émigrés de la commune de Bambey montre que la plupart des migrants sont en union et ceux –ci représentent 71% des effectifs. Les célibataires viennent en deuxième position avec 24% suivi les divorcés représentant 4% des migrants. La situation matrimoniale est très diversifiée beaucoup d’émigrés sont mariés et cela s’expliqued’une part leur tradition qui encourage les jeunes à se marier tôt et d’autre part le besoin de régulariser leur situation dans leurs pays d’accueil qui les poussent à se marier avec des occidentaux.
Le niveau d’instruction
Les enquête effectuées auprès des populations cibles révèlent que niveau d’instruction des migrants n’est pas trop poussée. Beaucoup d’entre eux n’ont pas fait les bans et d’autres ont abandonné assez tôt l’école. D’où la nécessité de revoir le niveau intellectuel des émigrés. Les émigrés dans les écoles françaises ou arabes représentent respectivement 49% et 5% des effectifs es 49% sont répartis comme suit 30% ont fait le primaire, 8% le moyen, 4% le secondaire et 7% le supérieur. Le taux migrant analphabète est très élevé soit 45% des effectifs.