Caractéristiques des lymphocytes T Non Conventionnels
les lymphocytes T concernés à une entrée en cycle et à une prolifération importante (Callan 1996). Si le signal est suffisant, les lymphocytes T CD8+ entrent en cycle de division après environ 36-60H avec un maximum au 3-4ème jour (Hasbold 1999, Gett 2000, Foulds 2002, Lee 2002). Il s’ensuit 6 à 8 divisions (nombre x64 à x256) pour les T CD8+ ; pouvant atteindre éventuellement 15 divisions (104 cellules en 7-8 jours (Hasbold 1999, Bevan 2004). Le nombre de divisions reste relativement constant (Lanzavecchia 2000). Pour des raisons inconnues les lymphocytes T CD4+ ont une cinétique de prolifération plus faible : 3 à 5 divisions pour les T CD4+ (nombre x 8 à x 32), délai de première division supérieur (48-72 h), prolifération maximale à 8 jours (Foulds 2002) et sont moins résistants. Inversement, les T CD4+ sont moins sensibles à l’apoptose induite par l’activation (Maini 1998). Chaque nouvelle division dure environ 8 à 10 heures (Lanzavecchia, 2000, Schrum ; Gett 2000). La présence du peptide n’est pas requise après l’induction initiale (1-2 heures pour les lymphocytes mémoire (Lee SJ 2002). La population concernée croît pendant 7 à 10 jours et commence à décroître (« contraction ») après 11 jours. L’activation étant généralement suivi de la mort cellulaire (« activation induced cell death » Callan 2000). La fréquence des lymphocytes T spécifiques ne dépasse généralement pas 1-2% des lymphocytes circulants (Di Paoli 1993, Mollet 2000, Belz 2001, Davenport- Calina 2002, Appay 2002). En cas de nouvelle sollicitation, la croissance est plus précoce (pic à 5-7 jours) et plus intense (Ahmed 1996, Zimmerman 1999, Badovinac 2000, Roger 2000). La cinétique mais aussi la qualité de réponse dépendent de la durée d’exposition à l’antigène (Roger 1999). Des expqnsion oligoclonqles sont possibles (Maini 1999) Ainsi, des vaccinations à germes vivant atténués induisent une plus grande réponse qu’avec des germes inactivés (Lefrançois, 2003).
La fraction de cellules spécifiques représente alors moins de 1% de la totalité des lymphocytes T circulants (Lefrançois, 2003). La stimulation expérimentale de lymphocytes par infection à un virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV) entraîne une très forte expansion (d’une centaine de cellules de mélanome) a été trouvée à 0.7 + 0.6 pour 1000 lymphocytes alors que la fréquence des lymphocytes spécifiques de la grippe (Influenza matrix) était de 3+5 pour mille (Pittet 1999). Des valeurs équivalentes Une très faible fraction de la population stimulée peut persister des décennies formant la mémoire immunitaire (Maini 1999). Ce phénomène est encore mal expliqué. La durée de vie d’une cellule immunitaire habituellement très courte (quelques semaines) peut être prolongée pour les cellules mémoires centrales dans un contexte environnemental particulier. La persistance de peptides d’intérêt a également été évoquée bien que le mécanisme n’en soit pas connu. Les peptides du soi pourraient Modifications qualitatives : Les propriétés de liaisons du TCR sont définitives contrairement aux immunoglobulines, la structure du TCR n’est pas influencée par l’environnement (Blish 1999). Par contre, les expositions aux antigènes influent directement sur la dynamique de population, favorisant les spécificités les plus concernées aux dépens des autres (expansion sélective, -Busch 1999-). Les lymphocytes T CD8+ sont en compétition pour entrer en contact avec le p-MHC et les spécificités qui ont la meilleure affinité seront stimulées en priorité, favorisant certains épitopes (dominance d’épitope) et certains récepteurs (maturation d’affinité) lymphocytaires (Kedke 2000).
Homéostasie régulatrice : La très forte prolifération des lymphocytes sollicités crée un déséquilibre de l’homéostasie lymphocytaire. Des mécanismes de maintien du volume total (homéostasie) entraînent une décroissance compensatrice de certaines spécificités moins sollicitées. Après la résolution de la cause de cette extension (ex : infection..), la prolifération est rapidement réversible (Tanchot 1997). Les clones impliqués subissent une « contraction » naturelle pour revenir à une représentation faible bien que légèrement supérieure au niveau initial. En absence de nouvelle sollicitation (rappel), le clone continue à décroître doucement avec le temps (Badovinac 2002). Les mécanismes ne sont pas encore clairement élucidés. Les mécanismes d’activation pourraient être auto-limitants du fait de la courte disponibilité du peptide pertinent, la saturation de récepteurs, la compétition entre les ligands pour des récepteurs communs, la production de récepteurs solubles… Les lymphocytes T régulateurs pourraient jouer un rôle important (Almeida 2005). La décroissance rapide doit alors être compensée par un comblement par les autres clones à moins qu’une autre stimulation apparaisse. Un clone ne peut pas persister à taux élevé, pendant une grande période de temps si la sollicitation antigénique a disparue en dehors de prolifération autonomisée (syndrome lympho-prolifératif). La survie totale d’un lymphocyte T naïf CD4+ a été estimée à 78 jours et 162 pour les T CD8+ (Polic 2001). La survie est réduite à 48 et 16 jours respectivement si le TCR n’est pas exprimé expérimentalement (mimant l’absence de stimulation). La sénescence lymphocytaire semblant .