Climat et végétation
Le climat de la région est de type continental subpolaire (MDDELCC 2017). Les données climatiques historiques de 1981 à 2010 de la station du lac Wabush, située à environ 25 km au nord-est de la ville de Fermont, indiquent une température moyenne annuelle de -3,1 °C et un total annuel moyen de précipitations de 839,5 mm (pluie : 502,9 mm; neige : 336,6 mm). La période de gel s’étire environ de la mi-septembre jusqu’au début du mois de juin (Environnement Canada 2017).
La végétation fait partie du domaine boréal, plus précisément de la pessière à lichens (MFFP 2016), et est généralement pauvre en espèces. La forêt est peu dense et présente des lichens qui croissent en étendue. La faible richesse et diversité de la flore pourrait être en partie due à l’action dévastatrice de feux de forêt au cours des derniers siècles (Blondeau et Dignard 2001). Certains auteurs font d’ailleurs part de traces importantes laissées par un incendie qui serait survenu sur le territoire avant la construction de la ville de Fermont (Murphy 1960; Dufresne 1975). La documentation photographique aérienne révèle également que certaines portions du territoire en bordure des lacs Sans Nom et Carheil étaient dénudées en 1949 et regagnent depuis une végétation progressivement plus importante (voir Annexe A). Par ailleurs, les sols de la région sont généralement mal drainés et plusieurs tourbières et marécages sont présents (Bourassa 1977b), ce qui explique que les plantes arbustives et herbacées retrouvées sont généralement tolérantes aux conditions humides (OBV Duplessis 2010). D’après le rapport d’herborisation réalisé par Blondeau et Dignard (2001), les espèces vasculaires les plus fréquentes et abondantes dans un rayon de 10 km du centre de la ville de Fermont sont l’épinette noire (Picea mariana), le bouleau glanduleux (Betula glandulosa), le saule à feuilles planes (Salix planifolia), le bleuet boréal (Vaccinium boreale), le carex brunâtre (Carex brunnescens) et la sanguisorbe du Canada (Sanguisorba canadensis). La région fait partie de la zone de pergélisol sporadique (Allard et Seguin 1987). Celui-ci se présente en îlots isolés, le plus souvent dans les tourbières (Blondeau et Dignard 2001).
Caractéristiques des lacs et du réseau hydrographique
La ville de Fermont est bordée au sud et à l’est par le lac Daviault (Figure 3). À la sortie de ce dernier, les eaux circulent dans un petit émissaire avant d’atteindre le lac Sans Nom, puis le lac Carheil plus en aval. Les eaux empruntent ensuite la rivière Carheil avant de se déverser dans la rivière aux Pékans et, par la suite, dans la Moisie qui débouche dans le réseau du fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Sept-Îles. Le bassin versant du lac Carheil couvre une faible superficie d’environ 328 km2 (OBV Duplessis 2010).
Le bassin principal du lac Sans Nom présente une longueur approximative de 1,2 km et une largeur maximale d’environ 0,75 km. La profondeur du lac est en moyenne de 14,9 m et atteint un maximum de 32 m (OBV Duplessis 2011; Figure 4). En comparaison, le lac Carheil affiche une taille beaucoup plus grande. Il est composé de deux principaux bassins et présente une longueur approximative de 18 km avec une largeur maximale d’environ 2 km. La profondeur du lac est en moyenne de 33,9 m et atteint un maximum de 76 m (OBV Duplessis 2011; Figure 5). En raison de ces dimensions importantes, le lac Carheil serait caractérisé par une grande inertie (Verrette et al. 1976). Le temps de renouvellement de l’eau y serait vraisemblablement assez élevé (possiblement quelques années; G. Ibrahim, comm. pers.).
Les Tableaux 2 et 3 présentent certaines données physico-chimiques collectées aux lacs Sans Nom et Carheil au cours des dernières années. En général, les eaux des lacs semblent bien oxygénées en surface et affichent un pH variant de circumneutre à légèrement alcalin, ainsi qu’une faible conductivité spécifique. Entre 2011 et 2015, des concentrations de phosphore total variant entre 6 et 16 μg/L pour le lac Sans Nom et 2 et 7 μg/L pour le lac Carheil ont été mesurées. Des données de profilage physico-chimique de la colonne d’eau des lacs obtenues à l’été 2015 peuvent être retrouvées à l’Annexe B.
Occupation et activités anthropiques
Exploitation du territoire
Les activités minières sont le principal moteur économique de la région. Elles sont essentiellement centrées sur l’exploitation de gisements de fer. La mine à ciel ouvert de Mont-Wright, située à environ 15 km à l’ouest de la ville et des lacs, représente le plus important lieu d’activité. Un peu plus au nord, une autre mine à ciel ouvert, celle du lac Bloom, a vu le jour en 2010. Elle a cependant fermé ses portes vers la fin de l’année 2014 en raison d’un manque de rentabilité et d’importantes amendes reçues en lien avec des déversements et des rejets illégaux de contaminants dans divers lacs..