Caractéristiques de l’épidémie mortelle de grippe

La grippe

La grippe est une maladie respiratoire aiguë, infectieuse, contagieuse, épidémique dûe à MYXOVIRUS INFLUENZA.
Hippocrate (412 avant Jésus Christ) fut le premier à faire mention d’une épidémie de grippe. Il a en effet décrit, au Nord de la Grèce du jadis, une épidémie de toux, suivie notamment de pneumonie. Ce qui pourrait être la grippe, mais tout autant que la coqueluche, par exemple. Il fallait attendre les années 1173–1174 pour trouver la première description convaincante d’une épidémie de grippe. Les premières études compilatrices sur les épidémies de grippe ont été réalisées par Thompson en 1852 et par Creighton en 1891. Selon eux et d’autres auteurs, il y aurait eu des pandémies grippales en 1510, 1557, 1729 – 1733, 1781 – 1782, 1829 – 1833 et 1889 – 1890. Il y a également eu une pandémie de grippe en l’an 1900.
En 1781 – 1782 : Pandémie considérée comme l’une des plus sévères. Elle aurait touché la population de Rome, d’Angleterre, l’Amérique du Nord et du Sud y compris les Antilles.
En 1829 – 1833 : Une pandémie frappe l’Asie, la Russie et ensuite les Etats-Unis. En 1889 – 1890 : Nouvelle pandémie de grippe en Asie centrale. En 1903 : A Madagascar, on observe une épidémie grippo-palustre sur les hauts plateaux donnant lien à une mortalité considérable. En 1918 – 1919 : La « grippe Espagnole », pandémie causant 20 millions de morts due au virus du sous type A (H1N1) la plus meurtrière de tous les temps.
Cette pandémie a stimulé l’intérêt des microbiologistes pour cette maladie, Dujarrie de la Rivière, chercheur à l’Institut Pasteur, qui fut l’un des premiers scientifiques à s’intéresser à la grippe au laboratoire, démontra que l’agent étiologique était un virus « filtrable ».

Réservoirs de virus

Espèces Infectées : Espèces naturellement infectées
Oiseaux : C’est surtout chez les oiseaux sauvages, notamment les canards migrateurs et chez les oiseaux domestiques que l’on observe le plus grand nombre de sous-types de virus de grippe A. Alors que chez l’homme, n’ont circulé que des virus portant à leur surface les H.A, H1, H2 et H3, des virus portant les HA H1 à H15 circulent chez les oiseaux. Pareillement, les NA de virus humains n’appartiennent qu’aux types N1 et N2, alors que celles des virus aviaires appartiennent aux types N1 à N9.
Les oiseaux constituent donc un véritable réservoir de virus de grippe A. Mammifères Les virus infectent plusieurs espèces de mammifères plus ou moins proches de l’homme : les équidés (cheval, âne) et le porc, des espèces marines comme les baleines et les dauphins parmi les Cétacés et les phoques parmi les Pinnipèdes, sont également infectées par les virus grippaux. Espèces qu’il est possible d’infecter expérimentalement Le furet, la souris, le hamster.

Le climat et la saison 

Le changement ou variation brisque de la température d’une journée à l’autre ou dans la même journée entraîne une grippe pour les sujets sensibles. Cette variation s’observe pendant la période hivernale. On a montré une augmentation nette des consultations de grippe au mois de Mars où débute la période d’hiver, atteignent le maximum au mois d’Avril et restent à un taux élevé jusqu’au mois de Juillet, presque chaque année. La grippe évolue par petits foyers épidémiques à recrudescence hivernale. Le plus souvent, il s’agit de petites épidémies de collectivités (internats, crèches, établissements scolaires) ou familiales. Des poussées de grippe A sévissent chaque année. Des épidémies surviennent tous les 2 à 3ans. Elles sont dues à des glissements antigéniques ou « DRIFT ». Ce phénomène consiste à un changements d’un ou de quelques acides aminés de l’hémagglutinine. Les épidémies commencent alors brusquement. La morbidité atteint son maximum en 2 à 4 semaines, ensuite l’incidence diminue progressivement et l’épisode se termine dans les 6 à 8 semaines qui suivent. Les types B et C sont responsables des formes sporadiques et bénignes.

Formes symptomatiques

Les formes atténuées ou inapparentes : Sont très fréquentes et jouent un rôle majeur dans la dissémination de la maladie.
Les formes pleuropulmonaires : sont également habituelles ; il peut s’agir : de pneumopathies atypiques, d’épanchements pleuraux, Très exceptionnellement d’un pneumothorax d’évolution bénigne.
Les autres formes symptomatiques sont rares mais trompeuses : Formes digestives avec douleurs abdominales, vomissement, diarrhée, réalisant la « grippe intestinale » ne pouvant être rattachées à une étiologie grippale que dans un contexte épidémique. Formes méningées à type de méningite lymphocytaire bénigne ; Formes cardiaques à type de péricardite aiguë, voire de myocardite. Formes avec myalgies, en particulier chez l’enfant.

Les virus grippaux

Les virus grippaux appartiennent au sous groupe des orthomyxovirus qui comprend un seul genre «Myxovirus Influenzae» dont on connaît 3 types : A, B, C. Le terme « myxovirus » traduit l’affinité particulière de ces virus sur les récepteurs muco-protéiques de la paroi des cellules ou des hématies . Caractères des virus : La morphologie des virus (Sphérique ou filamenteuse) est variable selon la façon dont ils sont produits. Les formes sphériques mesurent de 80 à 100nm de diamètre et un peu plus de 100 à 120µm de diamètre, pour les virus de groupe C. Le poids de virus varie en fonction des types, sous types et souches viraux, est de l’ordre de à 160 à 210 x 106. Da. Ce sont des virus enveloppés à ARN simple brin, de polarité négative. A l’intérieur de la particule virale, huit (virus des types A et B) ou sept (virus de type C) nucléocapsides de symétrie hélicoïdale résultent chacune de l’association d’une molécule d’ARN et de nombreuses molécules de nucléoprotéine (NP) Il existe environ 600 à 650 copies de NP par virion. La NP a de nombreux rôles dans la structure des RNP et dans le cycle de Transcription / réplication. La NP fait partie des antigènes internes et c’est celle qui détermine le type viral A, B, C dans les réactions sérologiques comme la fixation du complément.
L’enveloppe virale est constituée des deux types de projections glycoprotéiques appelées «spicules» indispensables à l’infectiosité du virus : l’hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA), d’une bicouche lipidique et de la protéine de matrice M1 qui sous-tend l’ensemble. Les protéines M2 pour les virus de grippe A, NB pour les virus de grippe B et sans doute CM2 pour les virus de grippe C sont enchâssées dans la bicouche lipidique.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL THEORIQUE
1-LA GRIPPE
1.1. DEFINITION
1.2. HISTORIQUE
1.3. EPIDEMIOLOGIE
1.3.1. Age de prédilection
1.3.2. Transmission
1.3.3. Réservoirs de virus
1.3.4. Facteurs favorisants
1.3.1.1 L’environnement
1.3.1.2 La malnutrition
1.3.1.3 Le climat et la saison
1.4. Pathogénie
1.5. Aspects anatomo-pathologiques
1.6. Aspects cliniques
1.6.1. Forme typique : la grippe commune
1.6.2. Formes symptomatiques
1.6.3. Formes graves
1.6.3.1. Facteurs de gravité
1.6.3.2. Complications respiratoires
1.6.3.3. Autres complications
1.6.4. Formes selon le terrain
1.6.4.1. Chez le nourrisson
1.6.4.2. Chez la femme enceinte
1.7. Evolution
1.8. Diagnostics différentiels
1.8.1. Les autres viroses respiratoires
1.8.2. Diagnostic différentiel entre les infections bactériennes et infections virales
1.8.3. Parasites
1.9. Traitement
1.9.1. Curatif
1.9.2. Symptomatique
1.9.3. Prophylactique
1.9.3.1 Vaccination
1.9.3.2 Les médicaments
2. LES VIRUS GRIPPAUX
2.1. Caractères des virus
2.2. Variation antigénique
2.3. Propriétés physico-chimiques
2.4. Nomenclature
3. DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE

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