Caractéristiques botaniques et phytogéographiques de Petersianthus macrocarpus
Identité systématique
Petersianthus macrocarpus appartient à l’Embranchement de Magnoliophyta, Sous embranchement Magnoliophytina, classe de Magnoliopsida, Sous classe Asteridae, ordre Ericales à la famille des Lecythidaceae et au genre Petersianthus.Le Petersianthus macrocarpus a comme synonyme Combretodendron macrocarpus
Description botanique
Arbre de grande dimension, à feuilles caduques ; fût non ou légèrement élargi à la base, atteignant 22 m de haut et 1,30 m de diamètre ; rhytidome profondément fendillé longitudinalement, écorce très fibreuse, à odeur désagréable ; aubier blanc jaunâtre ; bois de cœur rougeâtre, assez dur ; cime sphérique, claire. Feuilles spiralées, groupées à l’extrémité des rameaux ; pétiole de (6) à 17-23 mm de long, pubérulent à l’état jeune ; limbe elliptique ou plus souvent ovale, à bord obscurément denticulé, cunée à la base, acuminé au sommet, de 7-18 cm de long et 3,5-8 cm de large, brillant en dessus, mat en dessous, glabre mais souvent à domaties axillaires pubescentes à la face inférieure ; nervures latérales 8-12 paires. Inflorescences en panicules terminales à pédoncules atteignant 4 cm de long et à rachis de 46 cm de long. Fleurs 4-mères, de 6-8 mm de long ; pédicelle de 15-20 mm de long, articulé dans sa moitié inférieure au dessus des 2 bractéoles oblongues, aigües au sommet, de 2-4 mm de long ; sépales triangulaires arrondis de 2 mm de long et de large ; étamines nombreuses soudées à la base ; filet de 5-6 mm de long ; anthères basifixes, à 4 loges courtes ; disque de 1 mm de diamètre ; style de 7-8 mm de long, ovaire 4-ailes , de 3-4 mm de long, à placentation axile et à 2 loges contenant chacune 10-15 ovules. Fruits cordiformes à 4 ailes parcheminées, de 4,5-6 cm de long et de 4-7,5 cm de large ; pédicelle atteignant 40 mm de long, articulé dans sa moitié inférieure ; une seule graine développée. Graines fusiformes de 12-15 mm de long. (Liben, 1971).Petersianthus macrocarpus présente un diamètre de fructification de 60 cm, c’est-à-dire au moins 80 % des arbres de 60 cm de diamètre sont producteurs de fruits (Durrieu de Madron et Daumerie, 2004).
Habitat et écologie
Petersianthus macrocarpus est une essence de forêt secondaire adulte rencontrée dans d’autres types forestiers plus évolués (Lubini in Kanu, 2003) et Dipapoundjil (2003) la classe parmi les essences caractéristiques de forêts secondaires adultes. C’est une plante héliophile tolérante (Dipapoundjil, 2003), répartie phyto-géographiquement dans la zone guinéo-congolaise ou omniguinéenne (Lejoly et al., 1988), Lejoly (2000) et N’gasse (2003) témoignent de la présence de cette essence dans la forêt dense semicaducifoliée (massif de Ngotto). Letouzey (1982) renseigne que cette essence est très fréquente en forêt dense humide et Fongnzossie et al. (2008), l’identifient aussi bien en forêts secondaires âgées qu’en forêts primaires dans le sanctuaire à gorille de Mengamé au sud Cameroun. En RDC, phytogéographiquement, cette espèce présente une distribution assez large. On la rencontre dans toutes les zones forestières, sauf dans les forêts claires.Spatialement, Petersianthus macrocarpus ne forme pas de peuplement pur, mais se rencontre le plus souvent isolé et constitue un élément caractéristique des strates arborescentes dominantes et dominées (Lubini, 2003).Espèce à croissance modérée et à fructification tardive et saisonnière, nous la considérons avec Dupuy (1998) comme espèce nomade, c’est-à-dire ne formant pas de peuplement.
Utilisation de Petersianthus macrocarpus
Petersianthus macrocarpus est une plante agroforestière. Elle héberge des chenilles comestibles (Imbrasia epinethea et I. trunctata) très appréciées par la population. (Lubini, 1999 ; 2003; N’gasse 2003; Mitashi 2009).Du point de vue de la durabilité et de l’imprégnabilité de son bois, il est moyennement durable aux attaques des champignons et termites, durable aux insectes de bois sec et peu imprégnable. Sa grume est non flottable ; sa densité est de 0,8 (CIRAD, 2008) et sa masse volumique est de 780 kg /m³ (Sales, 1990).
Répartition géographique
L’espèce se rencontre en R.D.C, en République du Congo, en Angola, au Gabon, au Cameroun, en R.C.A, au Nigeria, au Ghana, et en Côte d’Ivoire et Guinée. (Lomba, 2012)