Caractérisatiques agro-morphologiques et physiologiques d’une collection de sorgho [sorghum bicolor (L.) Moench] cultivée en condition de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal

Caractérisatiques agro-morphologiques et physiologiques d’une collection de sorgho [sorghum bicolor (L.) Moench] cultivée en condition de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal

Le sorgho [Sorghum bicolor] est une plante d’origine tropicale de la famille des Graminées. C’est une plante de région chaude et de par sa plasticité est susceptible de croitre aussi bien dans les régions tempérées que tropicales. En effet avec 57 millions de tonnes récoltées dans le monde en 2012, le sorgho grain vient au cinquième rang des productions de céréales après le maïs, le blé, le riz et l’orge (FAOSTAT, 2013). Le sorgho occupe la 5e position parmi les céréales cultivées dans le monde en raison de son volume de production et de l’étendue des superficies de culture (Kebe, 2001). Elle est l’une des principales cultures dans les régions pauvres du monde, où la sécurité alimentaire est la plus menacée. Le rôle de ses grains est important dans l’alimentation des habitants de ces régions, voire primordial en zones semi- arides. Dans les pays du nord, le sorgho est destiné à l’alimentation animale sous forme de grains ou de fourrage. Au Sénégal, il constitue avec le mil, la base de l’agriculture vivrière de la population (Ba et al., 2010). Pour la campagne de 2013-2014, la production nationale avoisinait 108.803 tonnes sur une superficie totale de 92.029 ha (ANSD ,2015). Le sorgho en régions semi-arides est cultivé la plupart du temps dans des environnements contraignants. Au Sénégal en particulier, il est cultivé en saison de pluies et en condition de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal, et rarement sous irrigation. Les superficies occupées par le sorgho de décrue sont dérisoires au vue du sorgho pluviale et il est toujours cultivé selon les pratiques ancestrales, conséquences du faible intérêt que la recherche lui a accordé jusqu’ici (ISRA, 2005). Cependant, le sorgho de décrue constitue un aliment de soudure pour les populations de la vallée du fleuve Sénégal et à ce titre, il joue un rôle important dans leur sécurité alimentaire. Par conséquent, il mérite une plus grande attention. Néanmoins, quelques actions de recherches ont été réalisées pour la compréhension du système de culture de décrue et l’amélioration de sa productivité. Toutefois, force est de constater qu’elles demeurent encore insuffisantes (Ponga et Pagès, 2001), car le potentiel de rendement du sorgho est loin d’être atteint pour la culture de décrue. Au vu, des contraintes qui limitent sa productivité, deux d’entre elles, la sécheresse et le manque, voire l’absence, de variété à haut rendement, constituent la cible de ce présent travail. L’étude vise globalement à évaluer l’adaptation des variétés de sorgho en culture de décrue en vue de l’amélioration de leur productivité. Spécifiquement elle vise à : i. évaluez les caractéristiques agro-morphologiques et physiologiques des variétés de sorgho en conditions de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal; ii. identifier des caractères expliquant la productivité du sorgho en culture de décrue.

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Ce document est subdivisé en quatre parties. La première partie présente une synthèse bibliographique comportant les généralités sur le sorgho de décrue et les caractères agro- morphologiques et physiologiques suivis. La deuxième partie renseigne sur le matériel végétal utilisé ainsi que la méthodologie employée pour faire cette étude. La troisième partie expose les résultats obtenus et leur discussion. Enfin, la quatrième partie contient la conclusion et les perspectives. Le sorgho de décrue joue un rôle considérable dans la sécurité alimentaire des populations rurales et pauvres des pays sahéliens. Il vient en appui aux productions de saison de pluies pour réguler l’offre de sorgho pour les producteurs et consommateurs ruraux et pour fournir une source de revenus servant à la satisfaction des autres besoins des producteurs (Kebe, 2001). Cependant, une certaine appréciation de ce rôle peut être obtenue dans les pays où des informations sur les cultures sont disponibles. Par exemple au Sénégal, l’arrivée tardive des récoltes de décrue (de février à mars) dans le bassin du fleuve Sénégal, avec leurs apports considérables en céréales, permet le remplissage des greniers des paysans au moment où les stocks (récoltes d’octobre) ont considérablement baissé, du fait de la consommation des ménages. Cet approvisionnement a pour effet de prolonger la période d’autosuffisance alimentaire des producteurs au-delà de la moyenne de 6 mois observée dans d’autres pays du Sahel, par exemple Burkina Faso, et de permettre la génération de revenus non négligeables en cas de surplus de subsistance. Du point de vue de la nutrition animale, les récoltes de décrue fournissent des ressources fourragères substantielles (résidus de récolte) pour le bétail. L’utilisation de ces résidus permet d’augmenter la productivité du bétail affaibli par le manque de pâturages (Kebe, 2001) et par conséquent améliorer la situation alimentaire et les revenus des producteurs (meilleure production de lait et de viande, prix attractifs des animaux sur pieds, etc.). L’importance économique du sorgho de décrue est considérable et sa culture mérite un support important pour servir pleinement son rôle de ‘pont’ alimentaire entre les récoltes de saison de pluies généralement déficitaires au Sahel (Kebe, 2001).

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