Caractérisation moléculaire de la résistance de souches de Escherichia coli uropathogènes sécrétrices
Les quinolones
Classification Ce sont des antibiotiques bactéricides très largement utilisés en médecine humaine et vétérinaire. Ces molécules sont généralement classées en fonction de leur spectre d’action et de leur date de mise sur le marché. Ainsi on distingue : o Les quinolones de première génération : Elles comprennent des molécules à spectre étroit, jadis utilisées dans le traitement des infections du tractus urinaire dues aux entérobactéries. Parmi ces molécules on peut citer l’acide nalidixique, l’acide oxolinique et l’acide pipémidique [2, 19]. o Les fluoroquinolones qui sont constituées : des quinolones de deuxième génération : elles présentent un spectre élargi à d’autres bacilles à Gram négatif (Pseudomonas aeruginosa pour la ciprofoxacine), à certaines cocci à Gram positif (Staphylococcus aureus) et aux bactéries intracellulaires. On peut citer comme molécules : la norfloxacine, l’ofloxacine, la pefloxacine et la ciprofloxacine des quinolones de troisième génération : on les appelle aussi des fluoroquinolones anti-pneumococciques. Elles ont été développées pour étendre leur spectre à Streptococcus pneumoniae. Comme exemple on peut citer la sparfloxacine, la levofloxacine et la moxifloxacine. des quinolones de quatrième génération : elles présentent une activité accrue sur les anaérobies stricts et ne sont disponibles que dans certains pays étrangers comme les Etats Unis d’Amérique
Mécanisme d’action des quinolones
Les fluoroquinolones ont pour cible des enzymes essentielles, les topoisomérases de type II dont la gyrase composée de deux sous-unités GyrA et GyrB et la topoisomérase IV composée de deux sous-unités ParC et ParE. Leur fonction est de réguler la topologie de l’ADN. En se liant au complexe ADNtopoisomérase II, les fluoroquinolones induisent un changement de conformation de l’enzyme et bloquent le processus de coupure-ligation du brin d’ADN. Ce blocage inhibe de façon réversible la croissance bactérienne et a un effet bactériostatique. L’effet bactéricide des quinolones, dont le mécanisme n’est pas complétement élucidé, serait lié à la libération des fragments d’ADN par le complexe ainsi qu’à la dissociation des sous-unités des topoisomérases et conduirait à l’inhibition complète de la réplication [94]. Ces antibiotiques (bêta-lactamines et quinolones) peuvent être très efficaces dans le traitement des infections. Cependant, la bactérie peut développer soit par mutations ou acquisition d’éléments génétiques mobiles des résistances vis-à-vis des antibiotiques.
RESISTANCE BACTERIENNE AUX BETALACTAMINES ET AUX QUINOLONES
Résistance aux bêta-lactamines
Définition de la résistance bactérienne Plusieurs définitions de la résistance bactérienne ont été retenues. Selon certains auteurs : o Une souche est dite « résistante » lorsqu’elle supporte une concentration d’antibiotique, notamment plus élevée que celle qui inhibe le développement de la majorité des autres souches de la même espèce. o Une souche est dite « résistante » lorsque la concentration d’antibiotique qu’elle est capable de supporter est notamment plus élevée que la concentration pouvant être atteinte in vivo. o Une bactérie résiste à un antibiotique lorsqu’une modification de son capital génétique lui permet de croître en présence d’une concentration significativement plus élevée de cet antibiotique [35]. Il existe plusieurs types de résistance bactérienne aux antibiotiques.
Les différents types de résistance
Résistance naturelle
La résistance naturelle ou « intrinsèque » correspond à la résistance de toutes les souches d’une même espèce ou d’un même genre à un antibiotique. Le mécanisme de cette résistance est variable mais son support génétique est chromosomique. La résistance naturelle fait partie du patrimoine génétique de l’espèce. Elle est toujours transmissible à la descendance (transmission verticale). La résistance naturelle détermine les phénotypes « sauvages » des espèces bactériennes vis-à-vis des antibiotiques. On peut citer les résistances naturelles des entérobactéries aux bêta-lactamines (pénicilline G, ampicillines et céphalosporines.
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