CARACTERISATION LITHOSTRATIGRAPHIQUE ET PETROGRAPHIQUE DES FORMATIONS SEDIMENTAIRES DE LA VALLEE DE WALIDIALA (SENEGAL ORIENTAL)

CARACTERISATION LITHOSTRATIGRAPHIQUE ET PETROGRAPHIQUE DES FORMATIONS SEDIMENTAIRES DE LA VALLEE DE WALIDIALA (SENEGAL ORIENTAL)

La partie sénégalaise des formations géologiques étudiées dans ce mémoire se trouve dans le village de Pelléle Kindessa polarisant six hameaux : Tanagué, Diawéli, Pélou, Walidiala, Mboulako, Hassanah Diallo (Fig. 1B) dans la communauté rurale de Dindéfello. Cette zone fait partie de la nouvelle région Administrative de Kédougou (Fig. 1A) située au Sud-Est du Sénégal. Cette localité se situe entre les latitudes 12°Nord et 13°Nord et les longitudes 12°Ouest et 13°Ouest. Elle se situe à la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée. Le relief accidenté se caractérise par des vallées, des plateaux, des collines atteignant plus de 400 mètres. La végétation est de type savane arborée dense composée d’espèces végétales variées. Le climat est de type guinéen avec une pluviométrie pouvant atteindre 1500 mm par an. Les moyens de communication de manière générale y sont très peu développés.

Le bassin de Taoudéni est prolongé à l’Ouest du continent africain par le bassin de Madina Kouta (Fig. 3) qui est orienté Est-Ouest. Le bassin de Madina Kouta est limité au Nord par la boutonnière Kédougou-Kéniéba, au Sud par la dorsale Léo et à l’extrême Ouest, il butte sur la ceinture plissée panafricaine constituée par les chaînes des Mauritanides et des Bassarides. C’est un petit bassin intracratonique de 30.000 km2 de superficie, long de 250 km de Walidiala à l’Ouest jusqu’à la pointe orientale de la boutonnière de Kédougou- Kéniéba. Sa largeur est de 180 km en partant de Fongolimbi au Nord jusqu’au village de Ditin au Sud. Il est discordant sur le socle cristallin représenté au Sénégal oriental par les super groupes de Mako et celui de Dialé-Daléma (Bassot et Caen Vachette, 1984). Il représente des séquences sédimentaires non déformées et non métamorphisées fréquemment interrompues ou surmontées par des dolérites et les éboulis qui en dérivent. Au niveau de la zone étudiée nous avons principalement la Formation de Pelléle du Groupe de Ségou et deux autres formations appartenant au Groupe de Mali :  la Formation de Nandoumari qui se trouve au sommet du Groupe de Mali, a livré sur le plan paléontologique des fossiles datés du Cambrien inférieur à moyen (Culver et Hunt, 1996).

Le bassin de Madina Kouta (Supergroupe I).

Bassot (1966) a proposé un découpage lithostratigraphique des formations sédimentaires à partir de plusieurs coupes levées dans le bassin de Madina Kouta. Les géologues de la COGEMA (1984) ont distingués à la base la série de Ségou, discordante sur le socle birrimien et recouverte par la série de Madina Kouta. Ces travaux seront complétés par Villeneuve (1989), qui a confirmé une discordance cartographique et stratigraphique déjà identifiée par les géologues de la COGEMA. Cette discordance lui a permis de définir dans le groupe de Ségou deux formations: -la formation de Pelléle qui est pélitico-gréseuse à dominante pélitique rouge. Elle débute localement par un conglomérat de base en certains endroits ou directement par les pélites rouges en d’autres ; -la formation de Dindéfello à dominante gréseuse, est formée de trois membres (Deynoux, et al 1992). Quant au groupe de Madina Kouta, il comprend trois formations : -la Formation de Fongolimbi pélitico-gréseuse rouge, caractérisée par la présence de niveaux carbonatés et stromatholitiques ; -la Formation de Kanta constituée de grés fins à moyens, arkosiques de couleur rose ; -la Formation de Dira constituée d’une alternance de grés à litage oblique ou entrecroisé et rides de courant, d’argilites ou de pélites à fente de dessiccation, de calcaires et de calcaires gréseux à litage arqué. Toutes ces formations sont regroupées sous le terme de super groupe I, qui est situé à l’Est du méridien 12°25 et occupe la partie Nord-Est du massif de Mali. Il est rapporté au Protérozoïque supérieur (Infracambrien) Bassot (1966).

Le groupe de MALI (Le Supergroupe II).

Ce groupe débute par la tillite, qui repose en discordance sur la formation de Pelléle et constitue un marqueur important dans toute l’Afrique de l’Ouest (Bassot, 1966). A la suite des travaux de Culver et Hunt (1991), ce groupe est divisé en deux formations : Hassanah Diallo et Nandoumari (Tableau I) et cinq membres. Son âge se situe entre l’Eocambrien et le Paléozoïque inférieur plus précisément le Cambrien inférieur à moyen (Culver et Hunt, 1991). Ce groupe occupe la partie Nord-Ouest du massif de Mali, dont la majeure partie se trouve en Guinée. Ces auteurs distinguent la Formation de Hassanah Diallo, qui repose en discordance sur les pélites rouges de la Formation de Pelléle. Elle comprend deux membres : -la tillite massive avec plusieurs éléments figurés (blocs, galets, graviers, granules) de tailles variables réunis par un ciment silto-gréso-carbonaté et les pélites laminées avec des galets tachés forment le Membre de Pélél ; -les pélites verdâtres micacées avec intercalation de quelques bancs de grés qui reposent en concordance sur ces pélites laminées représentent le Membre de Diagoma. Ce faciès est très abondant dans la vallée de Walidiala avec une puissance pouvant atteindre 150 m. Culver et Hunt (1991) ont également mis en évidence la Formation de Nandoumari, avec trois membres : -les quartzarénites et les pélites intercalées entre les bancs et chenaux de ce faciès forment le Membre de Tanagué ; -la dolomie sparitique ou micritique à veinules de silice représente le Membre de Bowal ; -les pélites verdâtres situées au dessus de la dolomie, les cherts et les pélites violettes en plaquettes forment le Membre du Fougon. Le Groupe du Mali est gréso-pélitique avec des épisodes chimiques (dolomie et cherts).

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